Manon Bernard ne se représentera pas

Manon Bernard ne se représentera pas - Rémi Tremblay : Actualités Municipalité Élections municipales 2021

Manon Bernard

Le temps est venu pour Manon Bernard de boucler son mandat de quatre ans à titre de conseillère municipale. Contrat non renouvelable et décision non négociable qu’elle avait déjà prise avant que tombe le diagnostic d’alerte sur son état de santé. En tête de liste de ses nouvelles priorités, prendre soin d’elle.


«J’aurais préféré en faire plus, mais le temps m’a manqué. J’ai appris qu’on ne pouvait pas aller aussi vite qu’on voudrait», laisse-t-elle tomber en début d’entrevue. Sa fierté, être allée jusqu’au bout de son mandat au complet.

Celle qui a débuté sa carrière dans l’éducation en tant qu’orthopédagogue à l’école Notre-Dame-de-Fatima, avant d’entreprendre un combat syndical à tous les niveaux, en passant par le Syndicat de l’Enseignement de l’Estrie jusqu’à diriger pendant cinq ans, avant sa retraite en 2013, la plus grande organisation syndicale d’enseignantes et d’enseignants au sein de la Fédération des syndicats de l’enseignement (CSQ), estime avoir bien représenté ses concitoyens.

Retour en arrière en 2017, au moment où elle faisait campagne dans les rues de son secteur pour se faire élire. «Je cognais aux portes et je demandais aux gens ce qu’ils voulaient ; je n’étais pas dans les promesses mais dans l’écoute.

 Rappelez-vous voilà quatre ans, il y avait beaucoup de choses à faire, du quotidien des citoyens qu’il fallait prendre en compte. Oui, la reconstruction du centre-ville c’était important, mais…». «Sur la rue Sévigny, plusieurs me faisaient la remarque de l’absence de lumière de rue, surtout derrière le poste de police. Le besoin de l’éclairage revenait constamment dans les conversations. Une fois élue, je n’ai pas lâché tant que la lumière n’a pas été installée.»

Que la lumière soit et la lumière fut ! On l’avait même surnommé «madame Lumière», pour souligner sa détermination à aller jusqu’au bout.

Autre sujet de préoccupation, le train! «Dans le secteur de la Seigneurie (du Lac), les résidents avouaient qu’ils n’étaient plus capables de dormir. Ils me disaient: avant on regardait vers le lac, là on regarde en arrière! La voie de contournement devenait un enjeu majeur. Pas un enjeu qui faisait l’unanimité toutefois!» À la table du conseil, le dossier lui a été confié par la nouvelle mairesse Julie Morin, la seule dans le nouveau conseil de ville à avoir de l’expérience, après deux années de mandat comme conseillère, entre 2015 et 2017, sous l’administration Jean-Guy Cloutier.

«L’une des choses que je sais faire le mieux c’est de représenter les gens. De porter leur voix! J’ai fait cela à temps plein depuis 1996 et je le fais encore.»

Sur Baie-des-Sables, le ruissellement et l’écoulement des eaux faisaient problème, davantage que le besoin de compléter les travaux sur la portion de la rue Baie-des-Sables en réel besoin d’amour. «Au niveau de l’environnement et de la retenue des eaux, il y a pour 1 M$ d’actions concrètes qui s’en viennent, avec, à mon plus grand bonheur, priorité pour Baie-des-Sables.» Quant à l’état de la chaussée, elle compte bien transmettre le dossier complet qu’elle a reçu des mains d’un citoyen entre les mains de celui ou celle qui prendra la relève à l’automne. Un mot pour qualifier l’équipe dont elle a fait partie depuis quatre ans : la maturité. «On a été élus pour faire une job et on a fait notre job. Dans le respect entre nous et à l’écoute des autres. Ce qui est intéressant, c’est la complémentarité des gens qui composent le conseil actuel. On a mis en place des processus qui vont durer dans le temps. Après tout, les élus passent, mais les fonctionnaires restent en place. Plus il va y avoir des gens qui vont s’intéresser à la vie municipale, mieux la démocratie va se porter.» Quant à elle: «Les priorités dans ma vie ont changé. Je ne suis pas sûre que j’en prends encore la mesure. Ça va être un deuil à faire», dit-elle d’une voix posée. Elle se veut discrète sur son état de santé. Dans ses mots bien à elle: «Je vis ce que de nombreuses femmes vivent, pas pire, pas mieux! Il y en a tellement à Lac-Mégantic!» 

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