Yves Thibaudeau en compagnie de ses deux sauveteurs, les paramédics Vanessa Noël Bourassa et Daniel Boulé.
Le matin du 3 mai, Yves Thibaudeau se trouvait sur le trottoir devant sa propriété de la rue Salaberry lorsque son cœur a flanché. Témoins de sa chute, des voisins ont aussitôt composé le 911. Inconscient, l’homme victime d’un infarctus a été rapidement secouru. Mardi, il adressait sa reconnaissance aux deux paramédics lui ayant sauvé la vie, Daniel Boulé et Vanessa Noël Bourassa.
«Je tiens à vous exprimer toute ma gratitude, ma reconnaissance et mon admiration pour votre talent, votre courage et votre sang froid. Tout était là ce matin pour moi. Merci infiniment», a transmis M. Thibaudeau à ses sauveteurs, lors d’une rencontre médiatique à la caserne ambulancière de la rue Papineau.
Comme l’a mentionné le «miraculé», on pourrait croire que les astres étaient effectivement alignés pour qu’il soit ramené à la vie. Sans compter que l’événement n’était aucunement prévisible, M. Thibaudeau n’ayant jamais eu de problème cardiaque auparavant. Peu après l’alerte au 911, une autopatrouille se trouvant non loin de là arrivait sur les lieux, permettant aux policiers de débuter les manœuvres de réanimation. Au même moment, une ambulance revenait de Nantes pour répondre à l’appel concernant le patient inconscient aux abords de la rue Salaberry.
«À notre arrivée, les policiers étaient déjà sur place et avaient déjà fait trois analyses à l’aide d’un défibrillateur. On a pris la relève et après cinq autres analyses (chocs), on a eu un retour de pouls mais le patient était encore inconscient», relate le paramédic Daniel Boulé. Lui et sa collègue Vanessa Noël Bourassa, ont effectué des manœuvres de ventilation et transporté le patient au centre hospitalier Lac-Mégantic, où un infarctus a été diagnostiqué, occasionnant son transfert à Sherbrooke. Deux mois et un stimulateur cardiaque plus tard, Yves Thibaudeau se dit «comme neuf».
M. Boulé, qui a trente ans de métier, soulève qu’il est rare que les paramédics ont l’occasion d’avoir des nouvelles de leurs patients. Rare aussi qu’un patient est réanimé sans conséquence fâcheuse. «Lorsqu’une personne est inconsciente, chaque minute qui passe augmente de 10% le risque de séquelles», indique-t-il, particulièrement heureux de cette reconnaissance. Même son de cloche du côté de Vanessa Noël Bourassa, paramédic depuis un an. «C’est gratifiant de voir qu’on est vraiment capable de faire la différence».
«Bien que sauver une vie peut paraitre normal pour un paramédic parce qu’il est payé pour ça, c’est quand même extraordinaire. Ce qui nous anime en tant que paramédics, c’est d’aider les gens et sauver des vies. Cet événement démontre que lorsque les professionnels de la santé sont sur place au bon moment avec de bons outils, une bonne formation et sont capables d’intervenir sans délai, le résultat est merveilleux», a transmis Christian Duperron, président du syndicat de paramédics TASBI. De son côté, la mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, a salué l’initiative de M. Thibaudeau, qui a tenu à souligner publiquement l’apport des deux héros.
Vers un horaire à l’heure?
En plus de remettre des certificats honorifiques aux deux paramédics, le député de Mégantic, François Jacques, a laissé entendre que le dossier concernant l’établissement d’un horaire à l’heure était sur le point de se régler. À ce jour, les paramédics du secteur sont tous de faction. «Il y a du travail qui se fait suite à la pression des MRC et des municipalités de l’Estrie, afin de revoir la façon de comptabiliser les heures. Un comité, où siège notamment Dessercom, se penche sur le dossier et les réponses devraient être connues à l’automne, afin de redéployer une nouvelle structure paramédicale. La réforme s’en vient!», a assuré celui qui a occupé la fonction d’ambulancier dans le passé.
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