Actualités
Culture
Opinion
Sports
Un gestionnaire de projet avec des pouvoirs décisionnels au plus vite!
Pour donner suite à l’article de M. Lavallée dans la rubrique Opinion du 7 janvier dernier, «Y a-t-il un conducteur dans ce train?», je trouve opportun de présenter mon avis.
En voici les constats. Depuis la tragédie, plus de trois gouvernements fédéraux et québécois se sont succédés au pouvoir. Pour ce qui est des ministres des Transports en poste, quatre au fédéral et six à Québec.
Des études requises qui se chiffrent au total dans les millions et il est impossible de savoir les coûts réels jusqu’à ce jour.
Des intervenants de toutes parts: gouvernements, municipalités, organismes gouvernementaux, firmes d’ingénierie, groupes de pressions, les pour, les contre, les citoyens, les politiciens, mais surtout, les intérêts personnels et collectifs qui se confrontent.
Oui, dans une société démocratique, il était et il est encore important que chacun explique son point de vue. D’ailleurs, le prochain coup de sonde débute aujourd’hui. Sera-t-il vraiment le dernier? Permettez moi d’en douter!
Maintenant, je cite M. Rémi Tremblay dans son article de vendredi dernier: «Transport Canada amorce les consultations publiques». Celui-ci conclut sa publication par la phrase suivante: «Après cette consultation publique de quinze jours les dés seront jetés.» Quand on sait compter, deux dés lancés donnent douze possibilités. Ce qui m’apparait être une situation aberrante, quand on réalise que le projet ne sera pas livré avant le dixième anniversaire de la tragédie et encore…
À ce stade-ci, je vous fournis l’exemple d’un projet d’envergure qui a été mené à terme dans le cadre budgétaire prévu par le promoteur et avec un très grand succès! J’ai choisi celui de la grande Bibliothèque et des Archives nationales du Québec (BAnQ). En 1998, Madame Lise Bissonnette, alors directrice et éditorialiste au journal Le Devoir, quittait ses fonctions pour prendre en charge l’ébauche et la gestion de la construction de la grande Bibliothèque. Sa nomination à ce poste relevait du Premier ministre de l’époque Monsieur Lucien Bouchard. Pendant cette période de sept ans, elle dirigera l’ensemble du projet pour procéder à son inauguration officielle le 3 mai 2005. Au départ, on peut affirmer que ses plans et devis étaient critiqués de toutes parts. Le chantier global était jalonné d’épines, de compromis et de problèmes à régler au quotidien. La pertinence même de la grande Bibliothèque était critiquée parce qu’on était à ce moment en pleine révolution numérique.
Mme Bissonnette a fait preuve de grandes compétences comme gestionnaire; elle a livré la Bibliothèque avec brio! Le résultat? Aujourd’hui, personne ne remet en cause l’existence de la BAnQ; c’est une fierté pour notre peuple. On parle d’une institution bien ancrée et prête à relever les défis pour nos générations à venir.
En conclusion, on ne peut pas demander aux ministres des Transports des deux paliers de gouvernement de gérer ce projet. Ça ne relève pas de leurs tâches au quotidien. Le fédéral et Québec financent le projet au complet à hauteur de 60% et 40% respectivement. Il est donc du devoir des ministres en fonction de nommer un expert. Depuis l’annonce gouvernementale qui débloquait les fonds pour la réalisation de la voie de contournement, il aurait dû être nommé dès le départ. C’est ce que j’ai expliqué au BAPE en fin de séance publique le 17 juillet 2019.
En Amérique du Nord, nous avons installé plus de 300 000 km de voies ferrées qui sont toutes présentement en service. La voie de contournement de Lac-Mégantic n’a que 17,5 km et ce, au plus long des tracés proposés initialement. Ne me faites pas croire que le spécialiste pour compléter le projet n’existe pas! Trouvez-le s’il vous plait, Messieurs les ministres.
Avec son expertise de base, il saura s’entourer d’autres professionnels au besoin pour trancher les diverses situations problématiques qui se présenteront. Un gestionnaire de projet avec des pouvoirs décisionnels au plus vite!
Pour ma part, la situation actuelle est difficile pour toute la communauté et les tergiversations de dernières minutes sont très discutables.
Sinon, qu’on passe à un autre appel! Mais il y aura un prix financier et moral dans le maintien du statu quo. Les générations futures sauront juger sévèrement notre piètre performance sociétale.
Jean Paradis, Marston Survivant de la tragédie
À lire aussi
0 commentaire
-
Un gros chat noir
24 septembre 2024
-
Un devoir de mémoire et de vigilance
14 août 2024
-
Il y a des limites au manque de reconnaissance!
27 juin 2024
{text}