Geneviève Giroux et Eric Carrière, respectivement directrice et intervenant à l’Ensoleillée.
Bien que le déconfinement s’installe petit à petit, l’isolement provoqué par la pandémie continue de porter atteinte à la santé mentale et l’accès à du soutien se heurte souvent à une liste d’attente, tant au privé qu’au public. Mais il est encore possible d’obtenir une aide ponctuelle rapidement à l’Ensoleillée, communique sa directrice Geneviève Giroux.
Ici, on ne fait pas de thérapie et on ne veut pas se suppléer aux autres ressources du milieu. Les services de l’Ensoleillée, offerts en complémentarité, méritent toutefois d’être davantage connus, surtout en cette situation particulière.
En plus des groupes d’entraide et de divers ateliers, on accueille les demandes de toute personne exprimant le besoin d’être aidée. «Tout le monde a une santé mentale et tout le monde veut en prendre soin. C’est le seul critère pour demander de l’aide. On accepte tout le monde, pas seulement les personnes avec un diagnostic», précise Mme Giroux. En raison des mesures sanitaires en vigueur, les locaux de l’Ensoleillée sont principalement accessibles pour les activités déjà planifiées et le milieu de vie est ouvert les lundis, mercredis et jeudsi, de 11h à 15h30. Les demandes d’aide peuvent toutefois être formulées par téléphone (819 583-5727), entre 9h et 16h du lundi au jeudi.
À l’Ensoleillée, la personne est accueillie dans son entièreté. «On a vraiment une approche globale; pour nous la personne a une histoire, un passé, une famille, un entourage. Elle n’est pas juste sa maladie. On va lui demander comment elle va, si elle a besoin de parler tout de suite ou si on prend un rendez-vous le lendemain, si elle connait quelqu’un avec qui elle peut aller pour la soirée… Si elle est en crise on va l’accompagner à l’urgence…», cite Geneviève Giroux.
Un rôle de sensibilisation
Afin de sensibiliser davantage à l’importance de prendre soin de sa santé mentale, Éric Carrière, intervenant à l’Ensoleillée, a notamment pris part à une tournée en milieu scolaire en compagnie de l’Équipe de proximité, auprès des élèves du Cégep, de la formation professionnelle et de l’éducation aux adultes. «On souhaite reprendre ces activités lorsque les mesures sanitaires le permettront, notamment auprès des personnes âgées, plusieurs d’entre elles vivant de l’isolement en raison de la pandémie.»
Sous-financement chronique
Oeuvrant pour l’ensemble des citoyens de la MRC du Granit, l’Ensoleillée aimerait bien disposer de plus de ressources. Sauf, qu’à l’instar de l’ensemble des organismes communautaires, la ressource fait face à un problème de sous-financement chronique. «Pour bien fonctionner, il faudrait être cinq personnes à temps plein, 40 heures par semaine. Présentement, nous ne sommes que trois à 32 heures chacun», communique Mme Giroux. Et la pénurie de main-d’œuvre ne facilite pas les choses; la ressource est actuellement à la recherche d’un(e) intervenant(e), en remplacement d’un congé de maternité.
Le 23 février une journée de grève sera décrétée dans le milieu communautaire afin que 460 M$ de plus soient injectés annuellement par le gouvernement provincial pour financer adéquatement la réalisation de la mission de ces organismes. «À l’Ensoleillée, nous ne suspendrons pas nos activités mais nous allons faire des actions via nos réseaux sociaux. On dirait que le système prend pour acquis que les gens du communautaire peuvent travailler pour rien. Pourtant, on évite un crash social en palliant les trous de ce système», considère Eric Carrière.
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