Jean-Marc Gagnon et Jean-Pierre Bégin demandent encore un effort financier de la population pour soutenir la Fondation Maison La Cinquième Saison.
La Fondation Maison La Cinquième Saison n’est plus qu’à quelques mois d’atteindre l’objectif de sa campagne de financement en cours, fixé à 2,5 millions de dollars. Des engagements totalisant près de 1,8 M$ ont été signés à ce jour, soit 71% de l’objectif, malgré un contexte de pandémie. «On espère atteindre l’objectif avant la Saint-Jean», avance le président de la Fondation, Jean-Pierre Bégin.
Au 14 février, la Maison La Cinquième Saison avait largement démontré l’importance de sa mission, ayant accueilli depuis son ouverture en 2013, quelque 409 personnes en fin de vie, dont 8% d’entre elles en provenance de la MRC du Haut-Saint-François. La Maison répond à un besoin essentiel et tout doit être fait pour en assurer la pérennité, insiste le président de la Campagne de financement, Jean-Marc Gagnon. «On a besoin de solliciteurs et on a besoin de bénévoles, parce que la Maison appartient à tout le monde, rappelle-t-il. Et si quelqu’un n’est pas en mesure de contribuer financièrement, il peut nous soutenir comme solliciteur ou comme bénévole.»
La crise sanitaire a eu pour conséquence d’affecter les opérations quotidiennes de la Maison La Cinquième Saison. De six lits, la capacité d’accueil de l’établissement a été limitée à quatre, pour se conformer aux consignes sanitaires. Pas moins de travail pour le personnel, mais moins de bénévoles à poursuivre leur engagement communautaire.
Une incidence également sur la durée de séjour des personnes hébergées en fin de vie. Avant la pandémie, elle se situait autour de six à sept jours. «La dernière année, le séjour a été en moyenne de 18 jours», relève Jean-Pierre Bégin. Le taux d’occupation oscille entre 70 et 100%, comme dans la plupart des maisons de fin de vie. Particularité de celle de Lac-Mégantic, «ici, toute personne qui se présente avec une maladie en phase terminale est admise; ailleurs, bien souvent, il faut être atteint d’une forme de cancer.» Le coût d’opération par lit à la Maison La Cinquième Saison est le plus bas, alors que les services offerts sont parmi les plus hauts.»
Une campagne ambitieuse
La campagne de financement a été lancée un mois avant la pandémie. Et la pandémie a eu un impact négatif, puisque plusieurs solliciteurs qui avaient levé la main et se tenaient prêts aux rencontres face-à-face ont préféré passer leur tour, souligne M. Bégin.
Dans un premier temps, quelque 390 personnes susceptibles d’être mieux en mesure de contribuer ont été identifiées. «On a déposé 233 dossiers de sollicitation et nous avons reçu 125 réponses favorables», raconte Jean-Pierre Bégin. C’est ainsi que la Fondation a pu encaisser 1 775 000$ en partie en dons uniques et en partie en dons étalés sur trois à cinq ans. Le travail des solliciteurs a été efficace, mais les efforts ont été plus difficiles dans une douzaine de municipalités du Granit, notamment, et dans le Haut-Saint-François où il manquerait des personnes de conviction prêtes à saisir le bâton du pèlerin.
Il n’y a pas que les dons en argent qui peuvent nourrir les besoins financiers de la Fondation. «Une personne qui donne 1 000$ à la Fondation reçoit 500$ en crédit d’impôt. Mais il y a aussi toute une diversité de dons, comme le legs testamentaire, qui donne droit à un avantage fiscal, ou la souscription à une assurance-vie. Il y a même une dame qui nous a donné sa maison!»
Jean-Pierre Bégin et Jean-Marc Gagnon font le pari qu’une cause comme celle de la Fondation va amener une culture du don en région et que cette générosité va se poursuivre dans le temps. La roue est lancée. «Il n’y a pas de petit don. Il y a encore un petit effort à faire», ajoute Jean-Marc Gagnon.
«De plus en plus de gens choisissent une cause à appuyer, plutôt que de diluer les sommes. Et la Fondation est une bonne cause, puisque tôt ou tard, nous vivrons tous notre cinquième saison!», insiste Jean-Pierre Bégin, reprenant ainsi le thème de la Fondation.
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