Catherine Allard incarnant Pauline Julien. (Crédit Photo: Marie-André Lemire)
Plus qu’un hommage à Pauline Julien et Gérald Godin, Je cherche une maison qui vous ressemble plonge le spectateur dans une époque frénétique, celle des grands idéaux et des riches débats. Les moments marquants du couple flamboyant ont été brossés à coups de traits vifs et colorés, passions et questionnements s’entremêlant dans un univers aux mille possibilités.
La chanson de Pauline et la poésie de Gérald ont accompagné le public durant toute la pièce présentée le 17 février à la Salle Montignac. Un récit livré sans ordre chronologique, comme des flashs remontant à l’esprit. Autre particularité, le chevauchement des références historiques au dialogue entre les deux comédiens, Catherine Allard et Simon Landry-Désy.
C’est justement ce «malaise», invoqué par ce dernier puis débattu avec sa partenaire de jeu qui happera pour de bon le public. Cette idée d’un pays a-t-elle encore sa pertinence en 2022? Il en doute. Elle pense qu’en faisant revivre cette époque enflammée ça pourrait revenir… Intéressant regard sur nos propres paradoxes.
En plus de découvrir ou redécouvrir le duo Julien/Godin, impossible de ne pas réfléchir sur les idées d’hier et les opinions d’aujourd’hui. Opinions trop souvent déclamées sans argumentaire et absentes d’écoute.
Je cherche une maison qui vous ressemble est aussi une ode à la création, au voyage, à l’autodétermination. Un monde fascinant habilement rendu, où le drame ne verse jamais dans la tragédie. Pas de mélo ou de nostalgie ici. Plutôt une belle intimité avec le public, qui devient complice des comédiens en plus d’être spectateurs de l’histoire. Comme si on était convié avec eux au spectacle, musicalement agrémenté par le pianiste Gaël Lane Lépine et le contrebassiste Gabriel Lapointe.
L’idée originale de Catherine Allard et le texte de Marie-Christine Lê-Huu ont bénéficié d’une mise en scène de Benoît Vermeulen. Le résultat est unique, comme l’étaient Pauline Julien et Gérald Godin.
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