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À nous deux Parkinson!
Deux fois semaine, ce groupe pratique la boxe sans contact. L’ambiance est décontractée, propice au rire et à la franche camaraderie. Aucune compétition ici. Le but n’est pas d’être le meilleur mais de bouger. Et du même coup maintenir son autonomie et améliorer sa qualité de vie. Tout ça dans le plaisir. À nous deux Parkinson!
Offerte à Lac-Mégantic depuis septembre dernier, l’activité sous l’égide du Centre d’action bénévole du Granit (CAB), réunit une dizaine de personnes atteintes de la maladie de Parkinson et quatre proches aidants dans le Dojo de Gilles Cloutier, qui dirige le groupe en compagnie de Lisa Rodrigue.
Le programme À nous deux Parkinson! réfère à la méthode Rock Steady Boxing, développée à Indianapolis, composée d’exercices physiques dont les bienfaits sur les personnes atteintes sont validés par la science. Les enseignants Gilles Cloutier et Lisa Rodrigue ont suivi une formation directement liée au programme en question.
Le secteur du Granit est le seul de la région à bénéficier d’une telle activité à l’extérieur de Sherbrooke. «Le projet est piloté à Lac-Mégantic et l’idée est de l’étendre à la grandeur de l’Estrie», transmet Charlène Brulard, directrice générale de Parkinson Estrie. À voir l’ambiance ici, nul doute que les avantages du programme sont nombreux.
Rencontrés par l’Écho le 9 mai, les membres du groupe s’entendent tous pour dire que ce contact avec d’autres personnes vivant avec le Parkinson, dans un lieu amical où «on peut rire de nos tremblements», est un grand facteur de motivation. Ici, ceux et celles qui préfèrent ne pas aborder leur maladie en société se sentent à l’aise d’échanger sur le sujet. «Quand on boxe ensemble, il y a une joie de partager de moment-là. Veux veux pas, c’est de la dopamine que tu crées. Pas pour rien qu’on revient tous, semaine après semaine.»
«Peu de gens en parlent mais la santé, ce n’est pas juste l’aspect physique. Lorsqu’on reçoit le diagnostic, c’est comme une brique; le moral en prend un coup et il faut en prendre soin. Je suis contente d’entendre que le fait que vous vous regroupiez vous aide moralement», leur adresse la directrice générale de Parkinson Estrie.
À ce constat positif pour la santé mentale s’ajoute une panoplie de bienfaits physiques cités par les participants: plus grande endurance, meilleure coordination, amélioration sur le plan cardiovasculaire et l’équilibre… Sans compter que la boxe, même sans contact, permet un certain défoulement. Parce qu’avoir la maladie de Parkinson signifie faire le deuil de sa vie d’avant. «Sur le plan émotionnel, le fait de donner des coups permet de passer sa frustration. Par la même occasion, la condition physique s’améliore. Tout ça aide à l’acceptation.»
Si les tremblements sont les symptômes les plus connus de la maladie de Parkinson, certaines personnes atteintes n’en ont pas du tout. D’autres troubles moteurs peuvent par ailleurs se manifester, dont la lenteur dans l’exécution des mouvements, la raideur musculaire et les problèmes d’équilibre. «La boxe va te permettre de faire des mouvements que tu t’abstiendrais de faire. Seul chez toi, tu te dis je suis malade, je ne peux rien faire… Et là ton corps s’ankylose», fait valoir un des participants.
Grâce à l’expertise des deux enseignants, l’esprit de groupe est autant au rendez-vous que la pratique de l’activité en toute sécurité. «On a pris le temps de mieux se connaitre, de mettre les gens en confiance pour qu’ils se sentent à l’aise d’arrêter quand ils sont fatigués», communique Lisa Rodrigue. De son côté, Gilles Cloutier confie sa satisfaction de faire œuvre utile. «Ça m’aide à accepter que je perds des facultés que j’avais à 30 ans. Quand je les vois aller, je ne me plains plus. Quand j’ai dû déménager mon Dojo (maintenant dans l’Édifice des postes), j’ai songé à arrêter; ce groupe m’a aidé à continuer. Je me suis dit, ces gens ont besoin de moi; ça donne juste le goût de s’investir encore plus.»
Conférence le 30 mai
«On veut éventuellement offrir plus de services dans le Granit pour les personnes atteintes de Parkinson», transmet France Brunette, coordonnatrice au développement et aux communications pour le CAB du Granit. Prochaine activité, une conférence sur la nutrition sera animée par la nutritionniste Élisabeth Hardy, pour aider les personnes vivant avec la maladie de Parkinson et leurs proches aidants. Intitulée Mieux manger pour mieux vivre, l’activité est offerte gratuitement, le lundi 30 mai de 10h à midi, au CSM. L’accueil aura lieu à compter de 9h30 avec un kiosque d’information sur les activités et services de Parkinson Estrie. Pour s’inscrire ou obtenir de plus amples informations, on contacte Mme Brunette au 819 583-3483 poste 225.
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