Espérant débuter «le plus tôt possible» la construction de la voie de contournement ferroviaire de Lac-Mégantic, le ministre des Transports Omar Alghabra a informé les propriétaires visés par l’acquisition de parcelles de terrain qu’il ne prolongerait pas la période de négociation de gré-à-gré au-delà du 13 janvier. «Pour ceux et celles qui ont signé une offre d’achat avec le gouvernement du Canada, notez que ces ententes demeurent valides», a communiqué le Ministre.
Des ententes ont été signées avec plusieurs propriétaires concernés, dont la Ville de Lac-Mégantic, mais il reste encore des ententes qui n’ont pas été finalisées. «Depuis octobre 2021, les propriétaires touchés par le processus d’acquisition des terrains ont pu rencontrer des représentants du gouvernement du Canada au bureau désigné au centre-ville de Lac-Mégantic. Transports Canada a aussi tenu deux consultations publiques en 2022 dans le cadre du projet, dont une consultation publique sur l’hydrologie et les mesures visant à atténuer les impacts potentiels du projet, du 24 octobre au 25 novembre 2022. Les citoyens et les propriétaires touchés qui voulaient s’informer sur le projet et poser des questions ont aussi pu le faire lors de la séance «portes ouvertes» du 8 novembre ou encore lors de la séance virtuelle du 9 novembre», a-t-il rappelé.
«Nous franchissons donc une nouvelle étape aujourd’hui, même si c’est une étape qui est difficile puisque nous aurions voulu finaliser toutes les ententes par la négociation de gré à gré. Transports Canada continuera de mettre tous les efforts au cours des prochaines étapes en partageant l’information et en répondant aux préoccupations des gens. Ceci afin d’assurer la meilleure intégration possible du projet dans la communauté», conclut le Ministre.
La date de fin des négociations a été repoussé à trois reprises pour permettre aux propriétaires touchés d’avoir plus de temps pour bien analyser leur offre, d’avoir recours à des services d’experts et d’obtenir des rapports en lien avec l’évaluation et la vente de leur propriété.
Lui-même propriétaire d’une parcelle de terrains qui se trouve sur le tracé de la voie de contournement, Sylvain Côté continue de se questionner : «Comment nous, expropriés, pouvons-nous en venir à une estimation réelle de la valeur de nos terrains, des impacts, des inconvénients sur le milieu de vie et de l’atteinte sur notre moral, notre santé mentale qui ne semble pas si importante pour vous puisque ceci ne semble pas faire partie de vos indemnisations?»
De nombreuses questions de la part de propriétaires touchés sont toujours sans réponse de la part de Transports Canada. «Comment pouvez-vous vouloir avancer dans ce projet les yeux fermés lorsque l’O.T.C. (Office des transports du Canada) demande des précisions, des études plus approfondies sur un rapport hydrologique non complet qui vient dire qu’il y a des risques sur l’eau potable, la nappe phréatique et les milieux humides dans un contexte où l’environnement est devenu important et crucial à protéger?»
Sylvain Côté ne connaît pas le nombre d’ententes de gré à gré qui ont été signées avant le 13 janvier, mais il doute qu’elles soient nombreuses. «Selon nos informations, ce nombre ne doit pas être si grand, une petite minorité même et s’il n’y a pas autant d’ententes signées, il y a sûrement un problème dans le processus.»
À un mois du référendum que doit tenir la municipalité de Frontenac, le 19 février, auprès de ses citoyens afin de connaître leur opinion sur le projet de tracé de la voie de contournement ferroviaire qui traversera leur territoire, l’Office des transports du Canada n’a toujours pas donné son feu vert.
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