Le train a laissé derrière lui un feu de broussailles, le 15 avril à Nantes.
Le déraillement d’un convoi du Canadien Pacifique à Rockwood, dans l’État du Maine, le 15 avril, a eu pour conséquence d’interrompre momentanément le trafic ferroviaire entre Montréal et St-Jean, au Nouveau-Brunswick. (Photo Reuters)
Les pompiers de Nantes, assistés du Service intermunicipal région de Lac-Mégantic, sont intervenus sur un feu de broussailles, samedi le 15 avril, en début d’après-midi. Les herbes hautes, asséchées par des températures plus élevées que les normales saisonnières, se sont enflammées sur le passage d’un convoi de transbordement local parti quelques minutes plus tôt du parc industriel de Lac-Mégantic en direction de Sherbrooke.
«J’ai aperçu le train quand il est passé près de chez nous. Une locomotive dont le moteur diesel n’allait vraiment pas bien. Le train s’est arrêté, puis il est reparti deux minutes plus tard», témoigne un résident de Lac-Mégantic, Jacques Gagnon, qui habite sur Maisonneuve, près de la rue Cartier.
Le témoin a alors avisé la Sûreté du Québec, l’informant que la deuxième locomotive du train «boucanait énormément de ses cheminées, signe que le moteur diesel était anormalement sollicité.»
La SQ a poursuivi le train pour finalement l’arrêter à la hauteur de la route 161, entre Lac-Mégantic et Nantes, où un incendie venait de gagner les broussailles. Une équipe de 10 pompiers de Nantes et 13 pompiers du Service de sécurité incendie région Lac-Mégantic ont éteint le brasier étendu sur un kilomètre, selon les autorités municipales de Nantes. L’incendie n’a fait aucun dommage matériel, que de l’herbe brûlée. Après une inspection des employés de la compagnie ferroviaire, le train a pu reprendre son trajet.
Nantes et Lac-Mégantic ont dirigé la facture d’intervention à la Société de protection des forêts contre le feu, la SOPFEU, comme il est d’usage dans pareil cas.
Déraillement dans le Maine
Le matin même, un train de marchandises du Canadien Pacifique, en provenance de Montréal et en direction du Nouveau-Brunswick, a déraillé près de Rockwood, dans l’État du Maine, tout près du lac Moosehead, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Québec.
Selon des informations circulant sur les réseaux sociaux, citant des médias américains et les autorités du comté de Somerset, trois locomotives et six wagons transportant du bois et des câbles électriques seraient sortis de la voie vers 8h30, dans le canton de Sandwich Academy Granit, et aurait déclenché un début de feu de forêt. Trois employés de la compagnie de chemin de fer auraient subi des blessures mineures. Selon les mêmes sources, une accumulation de glace fondante et des débris ayant emporté une partie de la voie ferrée seraient en cause.
La petite localité de Rockwood, située sur la rive ouest du lac Moosehead, compte 300 résidents. Personne n’a été évacué. Le lac Moosehead est l’une des plus grandes étendues d’eau douce du Maine et une destination prisée pour la pêche au saumon et à la truite, tant sur le lac que sur la rivière Moose. Le Canadien Pacifique a confirmé que des éléments dangereux parmi la cargaison du train n’avaient pas été impliqués dans l’accident.
Ces deux incidents le même jour, à Rockwood et à Lac-Mégantic, surviennent moins de 24 heures après la fusion entre le Canadien Pacifique et Kansas City, rebaptisée le jour même CPKC, devenant le premier réseau ferroviaire reliant le Canada, les États-Unis et le Mexique.
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