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Le site Cliche-Rancourt s’enrichit du nom abénaquis Mamsalhabika

Le site Cliche-Rancourt s’enrichit du nom abénaquis Mamsalhabika - Rémi Tremblay : Actualités

La présidente de la Corporation du patrimoine archéologique du Méganticois, Mariette Bédard, en discussion avec le Chef du Conseil de bande d’Odanak, Rick O’Bomsawin, et l’archéologue Claude Chapdelaine. Collaboration- André Samson)

Les fouilles sur le plus vieux site archéologique au Québec, le site Cliche-Rancourt, à Frontenac, sont pour l’instant mises en veilleuse, «sous la protection des arbres», en attendant l’intérêt d’une prochaine génération d’archéologues, énonçait le professeur émérite Claude Chapdelaine, le 17 septembre, le jour même du départ de son équipe d’étudiants de l’Université de Montréal, après un dernier séjour d’une semaine. Mais les connaissances acquises ces vingt dernières années ouvrent de nouvelles possibilités, ethnologiques cette fois, avec la présence, sous un ciel radieux, d’une petite délégation de la communauté d’Odanak conduite par le Chef de bande Rick O’Bomsawin, invitée par la Corporation du patrimoine archéologique du Méganticois, à s’inscrire à l’histoire, en ajoutant un nom abénakis au site, qui se trouverait selon ce dernier en territoire non cédé des Abénakis.

Pas de bataille juridique à l’horizon, que des faits historiques. Si archéologiquement le site se rapporte au tout début de l’aventure humaine au Québec, il y a environ 12 500 ans, la terrasse où se sont déroulées les fouilles, entre les lacs Aux Araignées et Mégantic, a été fort probablement le lieu de rassemblement pour la dernière rencontre de la Confédération des Abénakis, à laquelle participaient d’autres nations autochtones alliées, dont les Malécites, les Micmacs, les Penobscots et les Possamaquoddys, avant la conquête anglaise.

«La Confédération a été brisée. On essaie maintenant de reconnecter et de réunir nos forces avec les autres nations», a dévoilé le Chef O’Bomsawin, parlant même de «refaire la Confédération» dans un avenir prochain, sur le lieu même du site Cliche-Rancourt-Mamsalhabika. «Ce que vous avez trouvé , ce sont des choses que nos ancêtres ont laissées, inconsciemment ou pas, disait-il en souriant. C’est maintenant grâce à l’archéologie qu’on peut parler de ces découvertes et en apprendre plus sur notre histoire commune.»

Tous les autochtones en Amérique du Nord sont des descendants des Clovis, assure Claude Chapdelaine. L’archéologue quitte désormais le travail de terrain, à fouiller sous les souches, pour se consacrer désormais à l’écriture d’une synthèse des découvertes faites à Frontenac, vingt ans après la découverte d’une première pointe à cannelures. «J’ai publié au fil des années des chapitres de livres, des articles, mais il n’y a pas de livre qui existe sur l’histoire des fouilles sur ce site, de 2002 à 2023. Le site garde encore des secrets sous les arbres», dit-il, estimant que les fouilles ont totalisé à peine 290 mètres carrés, dont une vingtaine en cette toute dernière année. «Pour la population locale qui est sensibilisée à l’archéologie et à l’importance de ce site-là, il faut le préserver», a-t-il lancé.

Les pointes qui y ont été trouvées ont une très longue histoire. «Elles ont été inventées au Nouveau-Mexique, dans les grandes régions des plaines de l’Ouest. La première a été trouvée près du village qui s’appelle Clovis. La pointe Clovis, la tradition Clovis, la culture Clovis. Il a été prouvé par la génétique que la première migration humaine date de 30 000 ans. Ils étaient les premiers à passer par un pont terrestre de la Sibérie à l’Amérique.»

Quand Claude Chapdelaine commence à raconter la préhistoire paléoindienne et l’histoire de l’occupation humaine, le temps s’arrête. Mais pas lui. Les chasseurs sur les traces du bison et plus au nord, du caribou. Leur passage à travers les cols des montagnes bordant la frontière entre le Québec et le Maine. Leur séjour estival de guère plus d’un mois au cœur de l’été avant de retourner plus au sud, les premiers «snowbirds», évoque-t-il à la rigolade. 

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