Le Reflet du Lac

«Amour Mortel», l’histoire vécue de Mégane Turcotte

«Amour Mortel», l’histoire vécue de Mégane Turcotte - Claudia Collard : Culture Littérature
Mégane Turcotte vient de publier son livre Amour mortel, aux Éditions de L’Apothéose.
«Amour Mortel», l’histoire vécue de Mégane Turcotte - Claudia Collard : Culture Littérature

En publiant son livre Amour mortel, Mégane Turcotte partage bien davantage qu’un fait vécu. Elle raconte la violence conjugale dont elle a été victime durant plus de quatre ans, dans un récit poignant et intime, au point où le lecteur se sent à la fois confident et témoin impuissant. Pour l’auteure qui n’avait que 17 ans lorsqu’elle a perdu sa mère le 6 juillet 2013, cette histoire déchirante est une des innombrables conséquences de la tragédie de Lac-Mégantic sur les proches des victimes.

«Pour moi, l’écriture a toujours été thérapeutique, un moyen de me défouler, de faire sortir le méchant», confie la jeune femme de 27 ans, qui en avait 18 lorsque son bourreau est entré dans sa vie, où elle a été la cible de tous les abus possibles. «Je ne m’en rendais pas compte à cette époque; je me disais que si je faisais des efforts, la relation allait s’améliorer… Mais, dans ce genre de relation, peu importe les efforts que tu vas faire, ça ne changera jamais rien... Avec ce livre, les gens peuvent choisir de lire mon histoire sans que j’aie à leur raconter. Et je souhaite que ça puisse aider, ne serait-ce qu’une seule personne dans la même situation.»

Son livre commence et termine avec une adresse à sa mère, Diane Bizier. «Il reste une trace d’elle qu’on ne pourra jamais oublier. Elle va toujours être quelque part, exister par mon livre», partage Mégane, convaincue que sa vie aurait été totalement différente sans la tragédie. «Si ma mère avait été encore en vie, j’aurais habité avec elle, je serais allée au cégep… Je n’aurais vraiment pas pris le même chemin. Je n’aurais jamais sorti avec ce gars-là. La tragédie m’a rendue tellement vulnérable; je cherchais quelque chose, quelqu’un à qui m’accrocher. J’ai pris la première personne qui s’est présentée à moi et j’ai vraiment pensé qu’elle allait me sauver.»

Pour Mégane, la tragédie du 6 juillet n’est que la pointe de l’iceberg. «C’est une autre des raisons pourquoi j’ai écrit ce livre; pour montrer que la tragédie c’est aussi ce qu’on ne voit pas, toutes les conséquences qui en ont découlé pour les familles des victimes.» 

Aujourd’hui Mégane confirme être totalement sortie de sa vulnérabilité. «Un déclic s’est produit quand un de mes collègues s’est enlevé la vie. On dirait que ça m’a donné une claque dans la face; j’ai réalisé que si je continuais comme ça, j’allais finir là aussi. Et je me suis rendu compte que je ne voulais pas mourir. Je sentais mes forces me quitter, de jour en jour j’étais de plus en plus épuisée. Mourir d’épuisement, ça se peut. Ce n’est pas juste une expression.»

Puis Mégane s’est mise à imaginer son avenir. «Dans la vie il faut avoir des rêves et mon rêve c’était de vivre sans lui. Je savais que ce serait difficile d’arriver jusque-là mais je savais que c’était possible. Il fallait juste que je trouve comment», partage celle qui demeure maintenant à Saint-Georges, où elle travaille et mène des études.

Son message aux femmes victimes de violence conjugale? «Réaliser qu’on n’est pas seule, ça fait tellement de bien! J’ai longtemps pensé que c’est ce que je méritais. Après la relation, j’ai eu honte, très très honte de ce qui m’est arrivé. Jusqu’à ce que je me rende compte que la honte n’était pas de mon côté», partage-elle, soulevant l’importance de demander de l’aide, ou d’aider, sinon référer, une femme dans le besoin. 

Alors Mégane, comment va ta vie à 27 ans? «C’est merveilleux! J’ai des projets que je réalise petit à petit. J’ai acheté ma maison et il y a ce livre dont je suis vraiment fière. La vie est belle! Je suis tellement rendue une personne positive! Je pense que tout le monde devrait exploiter son potentiel, que tout le monde est merveilleux dans la vie. Il y a de belles possibilités dans la vie; il faut juste y croire.» Des exemplaires du livre Amour mortel de Mégane Turcotte sont disponibles à la pharmacie Jean Coutu de Lac-Mégantic. 

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