André Samson devant l’oeuvre Élévation qui prend place au CSM, aboutissement du dernier dossier qu’il a piloté.
Difficile de parler d’André Samson sans évoquer les nombreuses réalisations nées d’une étincelle dans son esprit. Mais loin de lui l’idée de s’en accorder le plein crédit. «Comme j’avais des projets plus grands que moi, j’ai eu besoin de gens pour m’aider. Et le terroir humain est tellement riche ici! On y laisse tomber une graine et il y pousse un arbre!», partage celui qui boucle une œuvre de plus de 30 ans destinée à magnifier les richesses de la communauté.
Pour celui qui occupait le poste de chef de division culture, tourisme et communauté à la Ville jusqu’à sa récente retraite, l’humain est toujours demeuré au cœur de ses préoccupations. Mu par des idées citoyennes, André Samson détient cette capacité de s’entourer des forces vives du milieu pour mener des projets à bon port. Il est, de son propre aveu, un opportuniste… dans le sens rassembleur du terme. Un capteur d’étincelles.
Se remémorant différentes réalisations au sein desquelles il a œuvré, André précise chaque fois que leur concrétisation est le fruit d’une orchestration provoquée par la rencontre. «Mon approche est artistique, dans le sens qu’elle est inspirée et non linéaire. Mon médium, ma palette de couleurs, c’est les êtres humains. Ces réalisations ne sont pas les miennes. Elles sont toujours liées au cadre administratif de ma fonction et à ces êtres humains.»
Partageant avec enthousiasme et sans ordre chronologique les expériences humaines qui ont nourri son travail durant trois décennies, il relate l’essor de la Galerie d’art, d’abord au Centre Mgr Bonin durant l’été, devenue attraction annuelle à la gare patrimoniale puis véritable «wow!» depuis qu’elle prend place au CSM, attirant un public élargi. Une opportunité saisie parce que la gare était devenue inaccessible après la tragédie.
André parle aussi de l’OTJ, qui est bien davantage qu’un lieu regroupant 200 enfants en période estivale. «C’est une opportunité d’emploi pour 15 à 20 jeunes chaque été, qui s’investissent et y développent des talents dans leur milieu», fait valoir celui qui a toujours considéré les membres des équipes en place comme ses protégés. L’OTJ qui offre depuis plusieurs années un camp durant la semaine de relâche qui connait une grande popularité.
Le cadran solaire en mémoire du Gala des bénévoles, les murales au centre-ville, la création du Club Granigym (une étincelle inspirée d’Annie Trudel), l’exposition du Méganticois et celle de Clovis qui a fait le tour du pays (étincelle inspirée des fouilles archéologiques dirigées par Claude Chapdelaine), font aujourd’hui partie intégrante de la signature de Lac-Mégantic, évoque André Samson.
Ce dernier communique que la tragédie a fait ressortir encore plus la richesse du terroir humain. «On s’est retrouvé avec un vide et la communauté avait besoin de repères. On ne pouvait pas reconstruire des rues mais on pouvait créer un projet culturel», confie André, qui s’est retrouvé avec un groupe d’élus et de citoyens pour mettre au monde de nouveaux repères, comme la Marche du vent. Vint ensuite le parcours Le Marcheur d’étoiles, résultante d’un appel émanant du Conseil de la sculpture puis de symposiums de sculpture monumentale. «Quand quelqu’un peut marcher et qu’il a une direction où aller, tout est possible».
Autre opportunité saisie à l’occasion du tournage du documentaire Marcheurs d’étoiles, l’interprétation par des enfants d’une chanson composée pour le 25e anniversaire de la Fête des OTJ, événement annulé en raison de la pandémie, et qui a pu être filmée pour la postérité. Un exemple parmi une infinité d’autres.
Avant de se considérer officiellement retraité, André a complété le suivi de deux dossiers en septembre dernier, soit le renouvellement du protocole d’amitié entre la Ville et le conseil des Abénakis d’Odanak et l’inauguration de l’œuvre Élévation, composée de lanternes symbolisant la solidarité entre les municipalités de la MRC du Granit. Et maintenant? «Pour l’instant, je me considère en vacances. Tout est plus lent, mais ma vie est pleine autrement. Lorsqu’on me demande si je suis à la retraite, je réponds que je retourne dans le privé; je retourne m’occuper de ma vie privée», termine-t-il d’un air paisible.
{text}