Adedji Kossi Messan et Koko Djimedo Gboyou se préparent pour leur premier Noël québécois.
Koko Djimedo Gboyou et Adedji Kossi Messan sont originaires de la Région Maritime du Togo, sur la côte atlantique. Arrivés cet été pour travailler au Dépanneur Impact de Saint-Romain, ils se préparent à passer leur premier Noël loin des leurs. Le 24 au soir, ils écartent la traditionnelle balade à la plage en famille ou entre amis. Ils veilleront devant le sapin, dans la résidence qu’ils partagent sur la rue Principale avec cinq autres Togolais.
Le jour de la rencontre, la résidence est silencieuse. Pas de musique d’ambiance, pas d’image non plus sur l’écran du vieux téléviseur qui ne semble pas fonctionner. À la table de la cuisine commune, Koko, 32 ans, et Kossi, 37 ans, racontent à l’Écho ce qui les a amenés à quitter l’Afrique pour atterrir au Québec. La réponse est simple, la recherche de meilleures conditions de vie.
Pour Kossi, les procédures d’immigration ont pris un an et demi. «C’est très long, reconnaît-il. J’ai eu tendance à abandonner», mais le rêve d’atteindre l’autre continent valait le coup de patienter. Et après quelques mois ici, comment se sent-il? «Pour un début, on doit être honnête, c’est pas facile, mais avec le temps on va s’y habituer.» Il a laissé derrière lui une femme au Gabon et deux enfants. Koko est encore célibataire, avec une petite amie laissée derrière lui. Heureusement qu’il y a le téléphone cellulaire. Presque tous les jours, les deux compatriotes prennent le temps de donner et de prendre des nouvelles des leurs. Une vie rien de plus simple, quand ils ne sont pas au boulot, en moyenne 40 heures semaine, «on se repose à la maison.» Pas vraiment le choix, sans auto. Le boulot est à peine à quatre ou cinq minutes de marche, mais le resto le plus proche est à Lambton. Et pour le moment, ils n’y ont pas encore mis les pieds. Pas de centre de loisirs non plus où ils pourraient se divertir. Kossi est plus chanceux, il a quelques amis haïtiens, québécois et aussi togolais. Des activités, il en a participé à quelques-unes, à Lac-Mégantic. «Quand il y a des événements, on me fait signe et un ami vient me chercher.»
Noël chez eux était l’occasion de retrouvailles en famille et avec des proches, de préparer le repas et de déguster le mets traditionnel, un «foufou», cette pâte réalisée à partir d’igname (un peu comme nos pommes de terre) et servie avec une sauce en accompagnement à base de chèvre ou de porc.
«Bien sûr, on va s’ennuyer, mais on n’a pas le choix», poursuit Kossi. Pas de congé, pas de vacances. Le 24 décembre, Koko travaille jusqu’à tard le soir. «On va essayer de partager une bière ensemble. Le fait d’être ensemble, de partager un repas, de papoter et de se changer les idées, leur suffit pour passer le temps des fêtes. Et tant mieux si les autres Togolais de la résidence ont un emploi du temps qui leur permet de se joindre à la fête. Le projet de Kossi est de rester au Québec, «et de temps en temps aller voir mes parents.» Un projet de vie, «si le Québec nous en donne l’opportunité.»
{text}