La fin de l’histoire quasi centenaire des barbiers Grondin

La fin de l’histoire quasi centenaire des barbiers Grondin  - Rémi Tremblay : Actualités Communauté
Jean-Luc Roy, sur la chaise, bien entouré par les trois barbiers Grondin, Jean-Guy, déjà retraité, Louis et Gérard. (Photo Rémi Tremblay)
La fin de l’histoire quasi centenaire des barbiers Grondin  - Rémi Tremblay : Actualités Communauté

Jour historique le 23 décembre. Les frères Gérard et Louis Grondin, qui pratiquent leur métier de barbier à la même enseigne, sur la rue Laval, vont ranger leurs outils de travail après la coupe de cheveux d’un dernier client, puis retour à la maison afin de jouir de leur retraite. Comme avant eux l’avait fait leur frère aîné Jean-Guy, il y a 14 ans. Une page d’histoire locale se tourne, leur père Wellie ayant ouvert en octobre 1927 le premier salon de barbier Grondin dans l’édifice du photographe Vachon, sur la rue Frontenac. Barbiers de père en fils, en filles, en petits-fils et en petites-filles!

À l’approche de Noël, il régnait toute une effervescence au salon Louis & Gérard Grondin, alors que les hommes y entrent pour se faire beaux. Au rythme de 25 à 30 clients par jour, quelques coups de ciseau et de clippeur et les voilà appareillés pour le temps des fêtes. Aujourd’hui, par exemple, Palma, le cordonnier à la retraite, a amené son petit-fils. Le salon devient de plus en plus étroit à mesure que la porte s’ouvre et que les clients s’y engouffrent. On sort des chaises. Une autre journée qui sera très chargée.

Pas de musique de Noël, mais le son classique des «tondeuses à main».

Gérard, 82 ans, a d’abord pratiqué trois ans à Montréal avant de passer la plus grande partie de sa vie à Sept-Îles, pour enfin revenir dans sa ville natale, quelque temps avant la tragédie. La fille de Gérard, Linda, est descendue de Montréal pour lui servir d’assistante ce jour-là. Elle a travaillé avec son père à Sept-Îles pendant une bonne quinzaine d’années. Sa nièce Émilie est aussi barbière chez Ô Masculin à Sherbrooke, pure coïncidence le même nom que portait le salon de son grand-père à Sept-Îles. «Jean, le garçon à Louis est aussi barbier», raconte Linda.

Louis, 84 ans, a perdu son salon de la rue Frontenac, lors de la tragédie de 2013, et a accepté l’invitation de son frère Gérard de prendre une chaise à ses côtés. «J’ai passé 58 ans au centre-ville. Je pensais passer ici quelques semaines et finalement ça fait 10 ans et demi!» Louis a débuté sa carrière le 22 décembre 1955. Soixante-huit ans déjà. Sa dernière coupe, le 23 décembre, ce sera à l’un des membres de sa famille, l’un de ses deux enfants ou de ses petits-enfants. «Je ne suis pas capable de les passer tous ensemble, mais celui-là va passer à l’histoire.»

L’aîné des trois, Jean-Guy, 94 ans, est aussi venu leur rendre visite. Ce salon lui appartenait avant de le vendre à son frère Gérard, il y a 14 ans. «J’avais un autre acheteur. La dame m’en a voulu, mais ça s’est bien passé quand elle a su que l’acheteur était l’un de mes frères. Pour moi, ça a été une heureuse surprise!»

Dans un passé pas si lointain, les trois frères Grondin avaient tant à raconter dans les partys de famille qu’organisait Gérard, à Lac-Mégantic. «Ici, j’organisais un party de crabes à tous les ans. Deux sacs de crabes tout frais sortis de la mer. Avec un saumon de 20-25 livres.» Parce que Gérard, dans son parcours de vie à Sept-Îles était un gros pêcheur, comme le confirme sa fille Linda. «Il partait à 3 heures le matin à la pêche sur la rivière Moisie et arrivait à la maison à 8h, avec deux ou trois gros saumons. Et cela, plusieurs fois par semaine.» Aucun regret pour sa vie en bord de mer qu’il a quitté pour se rapprocher de sa famille.

Le salon rouvre ses portes en janvier, sous une nouvelle administration. 

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