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Ferme Vieux Village, de renommée mondiale

Ferme Vieux Village, de renommée mondiale - Rémi Tremblay : Actualités Communauté
Les soeurs Vicky et Bianca Foley
Ferme Vieux Village, de renommée mondiale - Rémi Tremblay : Actualités Communauté
Bianca Foley affiche bannières et médailles de la Ferme Vieux-Village, au sous-sol de sa résidence. (Photo Rémi Tremblay)

En Australie comme aux États-Unis, les éleveurs de vaches Ayrshire connaissent la Ferme Vieux Village à Piopolis. L’actuelle carte de visite de la ferme de Florent Foley et de ses trois enfants porte le nom de Montana, hissée au rang de championne canadienne et aspirante au titre mondial. Bianca, la plus jeune de la famille Foley, en prend grand soin.

À 44 ans, Bianca ne passe pas une journée sans se consacrer à sa passion. «J’avais 7 ans quand je suis monté à Toronto avec mon père et ma sœur Vicky, qui en avait 9. On a capoté. C’était le trip de notre vie.» En témoigne, un grand tableau installé dans le sous-sol de sa résidence, à Marston, où figurent des bannières et des médailles que la Ferme Vieux Village a récoltées au fil des années en participant à différentes expositions, qu’elles soient régionales, provinciales, nationales ou mondiales.

À Toronto tout comme à Madisson, au Wisconsin, la Ferme Vieux-Village et la famille Foley ne passent pas inaperçus. «Tout le monde nous connaît. Notre père nous traînait, moi et ma sœur. On avait la couche aux fesses. À une certaine époque, quand j’étais plus jeune, il y avait les régionales. On faisait Saint-Sébastien, Saint-Honoré, Thetford Mines. Après, on s’en allait à Expo Québec, puis on traversait aux États. On faisait l’expo de printemps (à Madisson) et on finissait à l’automne avec la Royale (à Toronto). Sept, huit par année. Maintenant, on en fait trois: le Suprême laitier à Saint-Hyacinthe, qui est la finale provinciale au mois d’août, après, la mondiale à Madisson au mois d’octobre et on finit par la finale canadienne à Toronto au mois de novembre.»

Des compétitions régionales, elle n’en garde que de précieux souvenirs. C’est à Saint-Sébastien, alors qu’elle avait 5 ans, qu’elle a promené sa première génisse, dans la classe pee-wee. «C’était les plus belles expositions du monde, se rappelle-t-elle. Ça a fait notre jeunesse et créé des amitiés. C’est dix fois plus trippant des petites expositions régionales que des grosses. Oui, c’est le fun de gagner. La famille, grand-papa, grand-maman sont pas loin. Ils viennent et nous voient gagner. On crée des liens avec les jeunes éleveurs. On apprend à être de bons perdants et de bons gagnants, aussi. De compétitionner avec nos amis, d’être content quand c’est eux qui gagnent, parce qu’eux autres aussi ils travaillent fort, comme ils sont contents quand c’est nous qui gagnons.» 

Dans l’entreprise, les enfants sont associés à Florent. Bianca et Vicky sont les plus impliqués dans les expositions. «Mon frère Steve, c’est le meilleur sur le terrain, au volant du tracteur. Mon père est encore là pour tout gérer. Il ne fait plus la traite des vaches, mais il est présent tous les jours à la ferme.» Son grand-père Joseph était bûcheron. «Il avait trois, quatre vaches, that’s it! Mon père Florent a bâti la ferme et acheté sa première vache Ayrshire pur-sang au printemps 1982 et à l’automne de la même année, Ayrwick Intense Anne était jugée Grande championne de réserve à l’exposition Winterfair de Toronto et finissait première à Madisson. 

Le troupeau de race Ayrshire de la Ferme Vieux-Village est aujourd’hui composé d’une centaine de têtes, dont 60 vaches laitières. «On fait la traite de 48 d’entre elles à tous les jours, deux fois par jours »… 365 jours par année. Cette fois, parmi elles, c’est au tour de Montana, une Ayrshire âgée de trois ans, de faire tourner les têtes au Canada comme aux États-Unis.

En 2023, au Suprême laitier de Saint-Hyacinthe, Montana a été couronnée championne et Joy, promenée par Vicky, a obtenu le titre de grande championne de réserve. Même classement à Toronto pour Montana et Joy. «Oh boy, on était contentes.» À Madisson, Montana a décroché une mention honorable, tout juste après la «top of the world», de 300 à 400 livres plus grosse que Montana. «Aux États, eux autres, c’est les grosses vaches qu’ils aiment», tient à préciser Bianca.

«Cette année (2024), intervient Yvon, le copain de Bianca, c’est la grosse année. Il faut gagner Madisson.» Montana aura alors 4 ans, l’âge où une vache est dans son top de beauté, paraît-il. Il se voit déjà à conduire les sœurs Foley sur la route de Madisson, 19 heures de trajet non stop, sauf pour refaire le plein d’essence. Camionneur de métier, la route n’est pas un obstacle, surtout qu’il sait que Vieux-Village va encore impressionner.

Des clients venus de loin
Montana a contribué à faire connaître la Ferme Vieux-Village partout dans le monde. «J’ai reçu beaucoup d’offres d’éleveurs qui voulaient l’acheter. Des Américains surtout, mais je trippe tellement avec que j’ai choisi de la garder.» Montana n’est pas à vendre, insiste Bianca, mais les embryons, si. Des clients jusqu’en Australie. Et les génisses du troupeau, pourquoi pas! «Le printemps, aux États-Unis, c’est la folie furieuse. Les grands-parents veulent à tout prix trouver une belle génisse pour leurs petits-enfants qui feront les expos tout l’été et l’automne. Ils ont commencé à m’écrire sur Internet. Il y a un gars de l’Illinois qui m’a écrit : «Avez-vous des génisses à vendre? J’irais chez vous au mois d’avril.» Ils viennent choisir. On a de la demande.»

Travailler avec du vivant, surtout quand l’animal a atteint une telle célébrité, ça demande des soins et une attention particulière. «Montana est comme les autres, mais avec des traitements spéciaux. Je la lave, elle, mais pas les autres. Elle marche à tous les jours. Elle a son propre box et l’été elle ne va pas dehors dans les champs avec les autres.» En fait, les trois meilleures vaches d’exposition de la ferme ont leur propre enclos, Joy y compris.

Elle n’est pas associée dans l’entreprise, comme le reste des autres membres de la famille, mais la mère, Chantale, joue un rôle important. «C’était pas une passionnée des vaches, ma mère. Infirmière de métier, quand elle s’est mariée et qu’elle a eu des enfants, elle a choisi de rester à la maison, de s’occuper de nous et d’aider mon père à la ferme. Quand on est devenus grands, elle s’est tassée de l’entreprise pour qu’on ait nos parts. On n’a pas le VV (Vieux-Village) marqué au fer rouge sur le corps (référence à la série américaine Yellowstone), mais on l’a tatoué dans le cœur à la naissance.» (BV)

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