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Invitation à «Goûter le temps»
Jusqu’à quel point est-on conscient du temps? Jusqu’à quel point l’apprécie-t-on? En réponse à ses questions, l’artiste-peintre Louise Champagne propose son exposition Goûter le temps, en montre à la Galerie d’art du CSM jusqu’au 17 mars.
Une quarantaine de tableaux s’articulent autour de cette thématique, sous forme de paysages, de fleurs, de personnages. «Je souhaite qu’on prenne le temps de s’arrêter, de se placer devant chacune des œuvres et qu’on se demande: est-ce que ça m’apaise? Est-ce que ça m’énergise? Est-ce que ça me rend heureux? Je veux le beau, pas le négatif. Quand on utilise bien le temps, on l’apprécie, on contemple ce qu’il a autour de nous. Par exemple, aujourd’hui c’est une belle journée d’hiver. C’est pas: c’est l’hiver c’est plate», image l’artiste de Beauceville.
Chaque tableau de Louise Champagne est la représentation directe de son ressenti lors de la création. « J’utilise différents médiums selon l’émotion du moment. L’acrylique, quand j’ai de l’énergie; j’ai besoin de brasser plus la toile, de couleurs vives. Et l’aquarelle, quand j’ai besoin de calme», partage celle qui refuse de se cantonner dans un style en particulier. «Je m’ennuie dans la routine. J’aime explorer. Le cadre rigide, ce n’est pas dans ma nature.»
La nature de Louise s’exprime de mille façons, où l’eau, les fleurs et les humains occupent une place de choix. «Ce sont toutes sortes de clins d’œil, des scènes créées à partir de photos que j’ai prises ou encore issues de mon imagination. J’utilise des couleurs froides, comme chaudes, tout dépend de l’énergie qui m’habite». Toujours lumineuses, ses toiles reflètent un travail minutieux. «Il y a une précision oui, mais pas un acharnement à la précision. Je suggère, je ne fais pas d’hyperréalisme», précise-t-elle.
Les personnages de ses tableaux, qu’ils soient fictifs ou inspirés de gens réels, sont autant de réflexions sur la nature humaine. «L’humain, c’est un observateur de la société et je m’amuse à observer l’observateur, à lui inventer une histoire, à imaginer à quoi il pense, comment il se sent… Chaque scène est un clin d’œil sur une personne qui pourrait vivre une certaine émotion, dans le moment présent.»
Retraitée de l’enseignement depuis 10 ans, Louise Champagne fait désormais de sa passion une seconde carrière, en plus de donner des cours de peinture. Où, on s’en doute, elle transmet aussi sa vision de la création. «Quand tu exerces un art, tu tombes dans une thérapie, un état de calme, de concentration. Tu oublies le monde extérieur. Je trouve plaisant de faire de la transmission. De montrer que si on est capable de vivre des émotions, de se dégager, on peut créer un tableau.»
Aux visiteurs de son exposition, elle propose un voyage. «Prenez le temps de regarder, de savourer le moment présent, de vous projeter aussi. Si on ne peut aller dans un endroit physiquement, on peut le visiter par la peinture.»
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