L’espace d’entrepôt de Logibel a subi une cure de transformation pour accueillir les 32 élèves qui aspirent à une attestation d’études professionnelles en charpenterie-menuiserie. (Photo Rémi Tremblay)
Sur le terrain de Logibel, place à la formation en conduite d’engins de construction. (Photo Rémi Tremblay)
Créée pour une formation rapide de courte durée pour combler des postes vacants dans l’industrie de la construction, l’Attestation d’études professionnelles en charpenterie-menuiserie et celle en conduite d’engins de chantier sont offertes depuis janvier à Lac-Mégantic, sur la propriété de l’entreprise Logibel, dans le parc industriel. Première cohorte en marche de 56 élèves, avec la possibilité d’un passeport vers le marché du travail dès mai et juin.
L’espace d’entrepôt occupé jusqu’à l’automne dernier par la compagnie Masonite a subi une cure de transformation pour accueillir, le 15 janvier, les 32 élèves qui aspirent à une attestation d’études professionnelles en charpenterie-menuiserie, au terme de 705 heures de formation, se terminant le 28 juin. À l’extérieur, des pelles mécaniques ont été louées pour l’apprentissage de conduite d’engins de chantier donné à 24 élèves, pour 550 heures de formation et une attestation en poche à la mi-mai aux candidats qui auront complété le parcours.
Le Service aux entreprises (SAE) de l’Estrie chapeaute la formation avec le Centre professionnel Le Granit, à Lac-Mégantic, en collaboration avec le Centre 24-Juin, à Sherbrooke. Sur place, Jérôme Poulin agit à titre de coordonnateur de projet.
«On est partis. Ma responsabilité était de trouver des lieux de formation, embaucher des enseignants, acheter des équipements, louer des engins. Le budget accordé représente un investissement de 65 000$ par élève», livre à l’Écho le directeur du Centre Le Granit, Martin Breton.
L’offensive de formation en construction, lancé à l’automne 2023 par le gouvernement du Québec vise à former entre 4 000 et 5 000 personnes additionnelles pour qu’elles occupent rapidement des métiers en forte demande sur les chantiers, entre autres les métiers de charpentier-menuisier et d’opérateur de pelles.
Contrairement au diplôme d’études professionnelles (DEP) qui exige 1250 heures de formation, la formation menant à l’Attestation se boucle en 705 heures. Le programme AÉP accorde même un soutien financier aux élèves de 750$ par semaine de formation, versé aux deux semaines, durant leur parcours. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle et ponctuelle, explique un document du Ministère, s’inscrivant dans le cadre de l’Opération main-d’œuvre qui a contribué à l’arrivée de 22 000 personnes dans l’industrie de la construction depuis son lancement en 2021. «Ce sont des mesures attrayantes qu’on met en place pour faire un blitz de formation», avait alors reconnu la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain.
À l’intérieur de l’entrepôt de la rue Villeneuve, une roulotte de chantier sert à la formation théorique, alors que les élèves s’affairaient, quelques mètres plus loin, à la fabrication de colonnes et de colombage. À l’extérieur, d’autres se montrent attentifs aux instructions de leur enseignant, Pascal Lafontaine, attendant leur tour pour s’assoir aux commandes.
Les chantiers ne manquent surtout pas en région et les entrepreneurs en construction ne demandent pas mieux que d’accueillir de nouveaux travailleurs dans leurs équipes sur le terrain.
Des annonces gouvernementales seraient d’ailleurs attendues dans les prochaines semaines pour bonifier l’embauche. Un programme ponctuel, sans doute, mais certains indices laissent croire que le programme d’attestation d’études professionnelles pourrait être renouvelé dès septembre.
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