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Expérience d’un séjour à l’hôpital
Je vous raconte une pénible expérience qui m’est arrivée ici, à Lac-Mégantic. Parce que les gens ont le droit de savoir et dans l’espoir que personne n’ait à vivre ce que j’ai vécu récemment.
À 78 ans, j’ai été opérée le 15 janvier dernier, en matinée à l’hôpital de Saint-Georges pour une prothèse à un genou. Suite à cette opération, on me dit qu’il faut obligatoirement que je me lève et que je bouge dès le lendemain pour reprendre des forces et éviter la formation de caillots.
De retour chez moi, je me rends compte très vite que je n’ai pas de force, je ne me sens pas bien du tout. Je suis faible, incapable de faire deux ou trois pas avec ma marchette sans l’aide d’une personne pour me soutenir. Je suis très inquiète parce que j’ai déjà subi d’autres opérations et que je suis une personne très endurante habituellement.
J’endure le mal pendant quatre jours. Comme je n’en peux plus, il est 3h30 du matin, le 19 janvier, quand une personne appelle le 911 pour avoir une ambulance. Deux ambulanciers se présentent chez moi. Ils semblent de très mauvaise humeur, comme mécontents d’avoir été dérangés. À ce moment-là, je suis couchée dans mon lit et les ambulanciers veulent que je me déplace avec ma marchette et me rende dehors jusqu’à l’ambulance. Mais dans mon état, je suis visiblement incapable, c’est impossible de faire de tels efforts.
Je demande une civière et me fais répondre: la petite madame veut nous montrer comment faire notre travail! À ce moment-là, j’ai ressenti une très grande gêne, j’avais l’impression qu’ils m’en voulaient de les avoir dérangés. J’étais tellement mal que je ne savais plus quoi dire. Finalement, une fois dans l’ambulance, un ambulancier me demande pourquoi j’ai téléphoné à cette heure-là, en pleine nuit! Y a-t-il une heure spéciale pour être en détresse?
À mon arrivée à l’hôpital, une gentille infirmière vient à ma rencontre et me lance : ah, vous venez nous faire une petite visite de courtoisie, chère madame! J’avais l’impression d’être une vieille dame sénile qui dérange le monde en pleine nuit. Vers 7h30, je vois le médecin de garde. J’étais tellement abasourdie que je ne me souviens pas si on m’a passé des examens. Ce que je sais par contre c’est que 2 heures plus tard j’étais de retour chez moi dans mon lit. Et deux jours plus tard, le 21 janvier, ça ne va vraiment plus du tout. Je suis encore très faible. En voulant faire un effort pour me déplacer, je fais une chute, étendue par terre. J’appelle de l’aide et une personne appelle le 911.
Deux nouveaux ambulanciers me prennent en main très gentiment et très professionnellement. Arrivée à l’hôpital de nouveau, j’entends : ah, elle est déjà venue celle-là! Cette fois, on me fait passer des examens. Le verdict tombe : embolie pulmonaire! Aurait-il été possible de détecter ça à ma première visite? Je l’ignore. Conséquences, je me retrouve trois jours aux soins intensifs et une autre journée aux soins ordinaires. Aurais-je pu en mourir? Je ne sais pas, maintenant que j’ai été soignée, mais je ne peux m’empêcher d’y penser. Jamais je n’oublierai ces moments douloureux et très humiliants. Je ne souhaite à personne d’autre de vivre cela.
Si je dénonce ces événements, ce n’est pas par vengeance, je veux plutôt dire aux premiers ambulanciers et à l’infirmière qui m’a reçue lors de ma première visite que je ne leur en veux pas, que je ne veux pas leur nuire, au contraire. Tout ce que je demande maintenant pour moi, une bonne réhabilitation, et pour vous, un peu plus d’écoute envers les patients qui ne demandent qu’à être en bonne santé!
Je tiens à souligner que, lors de ma durée d’hospitalisation, je dois dire que j’ai reçu les meilleurs soins possibles dans une ambiance très professionnelle. Je vous remercie de votre très grande générosité, malgré votre grande charge de travail. Je vous gratifie d’un 10 à 10.
Gervaise Pruneau
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