Thomas Paradis-Levasseur, porte-parole de la Fromagerie La Chaudière, fier de cette nouvelle étape dans le développement de l’entreprise. (Photo Rémi Tremblay)
Thomas Paradis-Levasseur, porte-parole de la Fromagerie La Chaudière, fier de cette nouvelle étape dans le développement de l’entreprise. (Photo Rémi Tremblay)
L’entreprise Fromagerie La Chaudière est engagée dans un projet d’achat et d’installation d’équipements spécialisés pour une valeur de 10,5 M$, ayant comme objectif d’augmenter les volumes de production, en améliorant les rendements par la revalorisation des sous-produits à l’usine de Lac-Mégantic. Bénéficiant d’une subvention non remboursable de 5 M$ d’Agroalimentaire et Agriculture Canada, le projet s’étale sur trois ans, devant être terminé pour le 31 mars 2025.
«Nous en avons reçu la confirmation officielle en décembre 2022. Ce projet-là était déjà sur la planche à dessin lors du dernier agrandissement de l’usine», précise le porte-parole Thomas Paradis-Levasseur. Comptable de formation et l’un des administrateurs de l’entreprise de la rue Laval, M. Paradis-Levasseur ne cache pas sa fierté de voir l’entreprise fondée par Vianney Choquette atteindre une nouvelle étape dans son développement. «Quand on produit du fromage, un des sous-produits qui est fabriqué c’est le lactosérum. On le vendait à de gros industriels qui le revalorisaient. Désormais, on va le revaloriser chez nous et le réutiliser chez nous, en gardant 100% de l’avantage économique. Au lieu de perdre au change, on va être 100% gagnants.»
La formule de concentré liquide adaptée à l’entreprise va lui permettre d’augmenter sa capacité de production, avec le même nombre de litres de lait. «Une étape pour nous permettre, à Lac-Mégantic, de continuer de produire 100% ici et d’augmenter notre volume», rappelle le porte-parole.
Sauver la ressource «eau»
L’un des équipements à être installé à l’usine ne répond à aucun objectif financier. «Un objectif 100% environnemental, plutôt. L’eau qu’on extrait du lactosérum actuellement on la chute à l’égout. Elle est relativement propre, mais on ne peut l’utiliser pour les fins de lavage. L’équipement qu’on achète va nous permettre de réutiliser cette eau-là. On parle d’une économie de 20 millions de litres d’eau potable par année qu’on va prendre en moins dans les infrastructures de la ville.»
L’entreprise serait l’un des plus gros consommateurs d’eau à Lac-Mégantic, croit-il. «Ça va drastiquement la réduire. Et plus on va produire de fromage, plus on va pouvoir sauver de l’eau. Plus la fromagerie va continuer de grossir dans le temps, plus on va économiser de l’eau, ce qu’on ne pourrait faire sans cette pièce d’équipement-là.» La subvention fédérale permet à Fromagerie La Chaudière d’acquérir une technologie novatrice et de rester compétitive dans un marché dominé par les gros fabricants. Et d’envisager d’étendre ses ventes à l’extérieur du Québec. «L’entreprise familiale représente un véritable fleuron dans la région du Granit. Je suis donc très heureux qu’elle reçoive un appui concret du fédéral pour accroître sa capacité de production et l’aider à relever les défis liés à la pénurie de main-d’œuvre», a exprimé le député de Mégantic-L’Érable à la Chambre des communes, Luc Berthold.
Dans les faits, le projet aura peu d’impact sur la main-d’œuvre. L’entreprise emploie 220 employés, bon an mal an, dont une quarantaine issue de l’immigration, avec lesquels l’entreprise a pris des ententes, avant la pandémie. «La plupart viennent de l’Afrique du Nord, l’Algérie et la Tunisie principalement. Dans ces pays-là, il y a beaucoup d’industrie laitière qui transforme le lait soit en fromage ou en yogourt. Des gens parlant français qui avaient déjà des connaissances chez eux», souligne le porte-parole de l’entreprise.
{text}