Le Centre sportif Mégantic (Photo Rémi Tremblay)
Les municipalités de Nantes, Marston et Frontenac ont rejeté l’offre finale qui leur a été présentée pour joindre les huit autres partenaires de l’entente intermunicipale relative au Centre sportif et à la Station hivernale Baie-des-Sables. À partir du 1er mai, seuls les citoyens des municipalités signataires avec la Ville, soit Audet, Lac-Drolet, Notre-Dame-des-Bois, Piopolis, Sainte-Cécile de Whitton, Stornoway, Val-Racine et Woburn, pourront détenir la carte Accès-Loisirs gratuitement et bénéficier des tarifs résidants, plutôt que réguliers, pour une durée de trois ans. Pour les municipalités non-signataires de l’entente, la carte Accès-Loisirs coûtera 230$ plus taxes par personne.
Les élus de Nantes, Marston et Frontenac avaient, plus tôt, offert de mettre sur la table une somme commune totalisant 293 782,97$, avec deux autres municipalités, Milan et Saint-Robert-Bellarmin. Cette contre-offre a été rejetée du revers de la main, non seulement par la Ville de Lac-Mégantic, mais aussi par les huit autres municipalités signataires qui la jugeaient «injuste».
«Nous avons travaillé à de multiples scénarios pour que Frontenac, Marston et Nantes choisissent elles aussi de prioriser l’accès aux tarifs avantageux et à un processus simplifié pour leurs citoyens, mais cela impliquait une contribution qu’elles n’étaient pas prêtes à payer», explique la mairesse Julie Morin.
Dans l’offre finale, signée par les maires et mairesses des neuf municipalités partenaires et considérée comme «un pas de plus vers vous, pour trouver un chemin de passage qui nous placerait tous, de part et d’autre, dans une position d’ouverture et de concertation», il était proposé aux trois municipalités de la première couronne de signer l’entente pour une seule année, selon la contribution suivante: pour Frontenac, 151 617$ pour 2024, de mai à décembre, et 75 808$ pour 2025, de janvier à avril; pour Marston, 67 904$ pour 2024 et 33 952$ pour 2025; pour Nantes, 102 452$ pour 2024 et 51 226$ pour 2025. Offre aussitôt rejetée par les trois municipalités.
«N’oublions pas que les Méganticois et les citoyens des municipalités partenaires payent aussi leur part, mais à même leur compte de taxes. En contrepartie, ils paient moins cher moins cher au comptoir au moment de s’inscrire. Il s’agit donc d’une répartition des coûts d’opération jugée équitable», poursuit Julie Morin. Pour la Ville, puisqu’elle a ajusté ses tarifs aux réels prix de revient par activité, cela ne fera pas de différence quant aux revenus annuels attendus par municipalité, dans la mesure où les citoyens de toutes les municipalités continuent de fréquenter les installations, qu’ils fassent partie de l’entente ou non.
La Ville dit craindre toutefois que certaines familles des municipalités ne faisant pas partie de l’entente n’aient pas les moyens de payer leurs activités, en attendant d’être remboursées par leur municipalité. Le 10 avril, la mairesse a rencontré les trois principales organisations sportives partenaires, soit l’Association du hockey mineur, le Club Granigym et le club de patinage artistique Les Lames Argentées, afin de leur expliquer la démarche collective entamée dans la dernière année, le choix des municipalités et les impacts possibles sur le nombre d’inscriptions lors de leur prochaine saison. «Au final, nous avons un seul et même objectif: qu’aucun enfant ne soit privé de son sport pour une question d’argent. Ces organisations vont être à l’affût des situations particulières, en espérant que les coûts d’inscription pour les citoyens des municipalités non-signataires ne soient pas un frein. Nous trouverons ensemble des solutions avec les municipalités voisines si une telle situation se présente.»
Comité de consultation mais pas de c.a.
La condition fixée par le «groupe des cinq», formé par Nantes, Marston, Frontenac, Milan et Saint-Robert-Bellarmin, de créer un conseil d’administration décisionnel sur lequel auraient siégé six bénévoles non-élus et un président choisi par la MRC du Granit, a aussi été rejetée par la Ville et ses huit municipalités partenaires qui se sont plutôt engagés à former un comité intermunicipal de concertation, composé de deux représentants par municipalité partenaire, ainsi que le directeur général et greffier-trésorier. Non à l’idée de confier à d’autres, non élus, la gestion des infrastructures appartenant à la Ville. Le rôle du comité de concertation sera d’étudier toute question se rapportant à l’objet de l’entente, de s’assurer du respect des engagements de chacune des municipalités et de transmettre des recommandations au conseil municipal de la Ville de Lac-Mégantic sur l’optimisation des infrastructures (CSM et Baie-des-Sables) et l’offre de services aux citoyens. Une table autour duquel la Ville souhaite un véritable dialogue.
Pourquoi une offre finale co-signée par les maires des huit municipalités signataires? La mairesse Julie Morin y voit là la marque d’un processus qui, depuis le départ, se voulait collectif. «On a fait les choix ensemble depuis le début; on s’est posé des questions toute la gang ensemble. On ne pouvait pas revoir tout le processus!», a exposé Julie Morin, disant vouloir respecter la décision des municipalités de la première couronne, qui ont fait le choix d’établir un programme de remboursement pour leurs citoyens qui s’inscriront aux activités, sans la carte Accès-Loisirs.
Les municipalités de la première couronne ont représenté 22% des inscriptions aux activités offertes par le Centre sportif Mégantic entre 2012 et 2023. Pour la municipalité de Marston, il s’agissait d’une première occasion de se joindre à l’entente du CSM. Elle se montrait prête à aller vers une participation financière de 63 000$, presque le double des sommes payées annuellement avec son programme de remboursement aux citoyens.
En réponse au refus final des municipalités de la première couronne de signer l’entente, la mairesse Julie Morin a ainsi réagi: «Nous sommes déçus de constater que tant de chemin reste à faire quant à la confiance mutuelle qui existe entre nos municipalités. Cela dit, nous respectons votre choix. C’est pourquoi nous nous engageons à faire le nécessaire pour que vos citoyens puissent se prémunir le plus rapidement possible, après leur inscription, des modalités de remboursement que vous mettrez sans doute en place, comme vous nous l’avez mentionné.»
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