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D’autisme et d’espoir, par Mathieu et Alison
Alison Jolly, la propriétaire de Coup de Pouce Marie-Hélène Gagné et Mathieu Caron.
Mathieu occupe un emploi chez un torréfacteur en plus d’avoir réalisé à ce jour plus de 150 entrevues atypiques avec des personnalités évoluant dans des domaines variés. Française d’origine, Alison a traversé l’Atlantique pour y effectuer ses études collégiales; elle est désormais infirmière en santé mentale. Tous deux autistes, ces résidents de Sherbrooke ont partagé leur parcours aux employés de Coup de pouce Mégantic le 13 juin. Un message d’espoir célébrant la richesse de leur différence.
C’est à l’occasion du dîner d’été offert aux membres de son personnel que la propriétaire de Coup de Pouce, Marie-Hélène Gagné, a choisi d’inviter les conférenciers dans son usine de sous-traitance employant des personnes à besoins particuliers. «Tout l’univers de l’autisme, de la différence en général, ça fait partie de mon univers. J’ai découvert Mathieu sur les réseaux sociaux; son parcours, tant scolaire que professionnel, est un beau modèle à transmettre à nos jeunes.» Et Alison a connu Mathieu dans le cadre de son projet de sensibilisation sur le spectre de l’autisme.
Suivi par plus de 2000 personnes sur Facebook, Mathieu Caron réalise ce qu’il nomme des «entrevues atypiques». Une idée née afin de «déstigmatiser l’autisme et de transformer le négatif de la pandémie en quelque chose de positif. J’ai saisi une opportunité qui n’existait pas; je me suis dit je vais réinventer le journalisme en interviewant des entrepreneurs de mon quartier», relate celui dont l’initiative a pris de l’ampleur. Des personnalités publiques telles Véronique Cloutier, Louis Morissette, Guillaume Lambert et Véronique Dicaire sont passés sous sa loupe et les projets ne manquent pas pour la suite. «Ce n’est pas le portefeuille qui est important, c’est le carnet d’adresses!», lance le jeune homme à l’emploi de Géogène Café.
Aujourd’hui infirmière en santé mentale, Alison Jolly a dû relever de nombreux défis sur le plan scolaire, notamment en raison de sa dyslexie et dysorthographie. À l’instar de Mathieu, elle a dû subir des comportements d’intimidation et d’incompréhension face à sa situation. Au terme d’études collégiales en soins infirmiers, elle a occupé un emploi dans son domaine, recevant son diagnostic d’autisme à la même période. «J’ai fait preuve de transparence avec mon employeur et mes collègues ont été bienveillants dans leur approche. J’ai aussi pu partager mes connaissances en autisme vu que, parfois, on a des patients TSA ou en cours de diagnostic», partage celle qui œuvre désormais en santé mentale à l’urgence.
Pour Mathieu, l’autisme n’est pas un trouble mais une manière de vivre. «Sortir de sa zone de confort, ce n’est vraiment pas facile mais j’ai appris à le faire. Il y a quatre ans, on me disait que c’était irréaliste pour moi de faire des entrevues, que j’étais plus fait pour être fonctionnaire. Aujourd’hui, j’ai un gros réseau de contacts. C’est valorisant de se sentir accepté.»
«Chaque autiste est unique. On peut avoir des difficultés au niveau des interactions sociales mais il n’empêche que lorsqu’on a une curiosité pour comprendre l’autre, on pose des questions et on peut valider les propos et la compréhension de l’autre. Quant aux difficultés de décoder certaines émotions, ça dépend de l’intérêt qu’on peut porter à nos émotions. C’est un apprentissage de détecter qu’on est en colère, qu’on est joyeux... Le tout c’est d’être à l’écoute de ce qu’on vit et de comprendre que c’est temporaire. Gérer son énergie au quotidien peut être problématique mais à partir du moment où on en est conscient, qu’on a un horaire défini, des pauses sensorielles, ça permet de mieux réguler son énergie», transmet Alison.
L’espoir qu’ont transmis Mathieu et Alison est aussi celui que Marie-Hélène Gagné souhaitait partager avec les membres de son personnel. «Présentement, la situation économique est plus difficile; plusieurs sont en chômage et vivent plus d’anxiété que la moyenne des gens en lien avec cette insécurité. C’est difficile pour eux parce qu’ils ont besoin d’être en action. Déjà qu’ils sont persévérants et progressent tellement! Cette conférence, c’était ma contribution pour leur dire de ne pas lâcher.»
En plus de leurs pages Facebook respectives, on peut suivre les projets d’Alison et Mathieu sur leur page «Autisme en mouvement».
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