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Lumière sur les Paléoindiens du Méganticois
Présentation du documentaire La lumière sur les Paléoindiens du Mégantic, à la Médiathèque le 3 août. Prochaine représentation le mercredi 14 août. (Photo Rémi Tremblay)
Parmi les ingrédients sur sa table de montage, des centaines de documents d’archives, photos et vidéos à assimiler pour poser le décor du Méganticois et essayer de diriger le regard du spectateur vers un moment d’émotion et ultimement donner le désir d’aller visiter le site et de marcher sur ce sentier historique qui a vu marcher des gens il y a plus de 12 000 ans, à Frontenac. «J’ai ressenti une grande fierté à travailler à ce projet. J’ai voulu que ce film-là soit beau, qu’il marque la mémoire», expliquait le réalisateur Bruno Fraser, le 3 août, à la première des deux projections du documentaire d’une durée de 16 minutes «Lumière sur les Paléoindiens – Histoire du site archéologique Cliche-Rancourt-Mamsalhabika», à la Médiathèque Nelly-Arcan, dans le cadre du Mois de l’archéologie. La deuxième bientôt, le mercredi 14 août, 19h30, au même endroit.
Bruno Fraser ne connaissait rien de l’archéologie avant de rencontrer Claude Chapdelaine en 2015, lors d’un tournage, sur le site, aux abords du lac Aux Araignées. «Je le rencontrais pour la première fois de ma vie et j’ai estimé le bonhomme extraordinaire qu’il était», raconte-t-il devant un public restreint à guère plus d’une dizaine de personnes, ce soir-là.
L’archéologue Chapdelaine ne laisse personne indifférent quand il se met à parler des 12 interventions réparties sur 21 années qu’il a réalisées sur le site. Le cumul des connaissances acquises sur le terrain depuis 2003, au fil des découvertes de pointes à cannelures et de centaines d’éclats de pierre faites avec les membres de l’École de fouille de l’Université de Montréal, a permis de concevoir, dans un premier temps, l’Exposition Clovis, peuple de chasseurs de caribous, à la gare patrimoniale, puis, avec l’aide de Bruno Fraser, de produire le documentaire pour grand public qui va servir de «carte d’invitation» pour faire connaître, via les réseaux sociaux, l’existence du plus ancien site archéologique découvert au Québec et de sensibiliser les gens à la possibilité de venir visiter le site… «sur réservation», insiste Claude Chapdelaine.
Le défi était grand pour le réalisateur. «Ce qui a de particulier dans le fait de la production, c’est qu’on travaille pratiquement toujours avec des spécialistes. Honnêtement, c’a été quelque chose de me retrouver dans tout ce jargon scientifique-là. Ce que j’ai trouvé encore plus difficile, c’est de travailler à rendre ça concis. J’avais tellement de matières, j’aurais pu faire un 30 ou 45 minutes, mais l’avantage dans mon métier, c’est que l’image vaut mille mots.» Mission réussie juge Jérémie Laflamme-Allard, qui a travaillé à l’accueil et comme guide alors qu’il était aux études à l’Université pour devenir lui-même archéologue. «Félicitations Bruno pour l’expérience immersive et le travail de synthèse réussi. Je trouve que c’est bien vulgarisé, c’est abordable pour le commun des mortels.» À savoir si Bruno Fraser peut désormais se passer de l’archéologie, sa réponse est claire: «C’est impossible, je suis vendu, c’est tellement intéressant, c’est tellement large et il y a tellement d’ampleur dans l’histoire du site Cliche-Rancourt-Mamsalhabica pour un gars comme moi qui vit dans l’imaginaire!»
S’il reconnaît manquer de temps cette année pour donner vie à une histoire humaine de la période Clovis, puisqu’il doit consacrer plusieurs heures à un travail de synthèse qu’il doit boucler pour 2025, Claude Chapdelaine est bien incapable de se détacher de Clovis pour autant. «J’ai écrit un texte d’une vingtaine de pages, une sorte de fiction où j’essaie de faire vivre des habitants qui ont occupé le site. Ça pourrait être une bande dessinée ou un roman», a-t-il révélé ce soir-là.
Et l’avenir du site? «On a probablement fouillé dans les zones connues plus de 75 ou 80% de ces zones occupées intensivement, Il y a encore des surprises, soutient l’archéologue. En septembre 2023, on a fouillé 22 mètres carrés en moins de 10 jours. On est allé à des profondeurs qui atteignaient 50 à 60 centimètres. Alors, oui, il y a encore beaucoup de secrets, mais en ce qui me concerne, il peut dormir. Il faut continuer à le visiter et à le protéger.»
À défaut de longs dialogues, la trame audio choisie par le réalisateur est très importante, répond-t-il. «La musique est porteuse de la façon de comprendre le propos, la musique donne une atmosphère; des sons, des chants de gorge, du chant tibétais et même du concertina irlandais…
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