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L’école-maison de Raphaële Michaud-Gosselin

À l'avant, Rose et Laura. Derrière Anne, Raphaële et Marie. (Photo Claudia Collard)
Ça se fait encore? Est-ce que c’est légal? C’est le genre de questions qu’on pose à Raphaële Michaud-Gosselin lorsqu’elle dit qu’elle fait l’école-maison. «Il y a beaucoup de préjugés parce que c’est quelque chose qu’on ne connait pas. Le message que j’aimerais passer que c’est possible, accessible et qu’on est bien encadrés. Il y a des compétences à développer; la différence c’est qu’on choisit comment. Cette flexibilité laisse place à plein d’opportunités. C’est tellement riche!», partage la maman de Rose, Laura, Marie et Anne.
Riche. C’est un mot qu’emploie souvent Raphaële lorsqu’elle décrit le mode de vie qu’elle a choisi. La fermette, les jardins et la chasse qui procurent à la famille une quasi-autosuffisance, en plus d’apprentissages sur le terrain. Et la classe qu’elle fait à ses filles, particulièrement à Rose 7 ans et Laura, qui a 5 ans et demi. Marie, qui aura bientôt 4 ans, s’assoit parfois à son pupitre comme ses grandes sœurs pour un projet ou choisit la salle de jeu juste à côté. Et petite Anne, presque un an, évolue aussi dans cet environnement, où l’expression de sa curiosité est fortement encouragée.
Si chacune reçoit un enseignement adapté à son niveau, des notions peuvent être combinées. «Rose doit apprendre ses mots de vocabulaire; je vais la faire venir à l’avant pour les épeler et les réciter. Comme Laura est en apprentissage des lettres de l’alphabet, je vais lui demander de les écrire au tableau pendant que Rose épèle le mot et je vais demander à Marie de me montrer les lettres qu’elle reconnait», cite Raphaële en exemple, insistant sur l’aspect ludique de son école-maison.
«Chaque fois qu’elles ont une question, on fait le processus ensemble; on fouille dans les livres, le dictionnaire, sur internet. Je veux qu’elles gardent toujours cette curiosité. Parce que dans la vie, c’est comme ça; on est toujours en apprentissage. Et tu retiens plus la réponse quand c’est toi qui poses la question.»
L’école à domicile relève de la Direction de l’enseignement à la maison du ministère de l’Éducation et le programme de formation est le même qu’à l’école publique. «Il faut des preuves d’apprentissage, des évaluations, on vient nous voir à la maison. La différence, c’est que nous choisissons de quelle façon on enseigne. Dans certains cas, c’est avec des cahiers comme à l’école, dans d’autres, c’est uniquement des projets ou encore c’est libre à l’enfant. Dans mon cas, c’est un mix de tout ça. Je fonctionne de façon encadrée mais j’inclus beaucoup de projets, dont certains initiés par les enfants. J’aime aussi pouvoir adapter ma façon d’enseigner à chaque enfant car on n’apprend pas tous de la même façon.»
C’est à la naissance de Rose que sa décision de devenir parent-éducateur a été prise. Elle a troqué son emploi à l’extérieur pour la création de sa propre entreprise, lui permettant de travailler de la maison selon un horaire plus flexible. «Je ne me voyais pas retourner travailler 40 heures semaine. Je voulais être ici, avec mes enfants, m’occuper de la fermette, qu’on vive ça ensemble. Ma meilleure amie, qui a des enfants plus vieux, a fait l’école-maison et c’est ce qui m’a ouvert à l’idée», relate Raphaële, qui a alors pris part à des congrès et des formations, lui permettant d’accumuler un solide bagage de connaissances, en plus de joindre des groupes d’école-maison. «Juste de savoir qu’on n’est pas seuls, on se sent moins extraterrestre», confie-t-elle.
Le préjugé le plus persistant à l’endroit de l’école-maison touche d’ailleurs la socialisation. «C’est juste que la responsabilité de socialiser les enfants incombe aux parents plutôt qu’à l’école. Avec le groupe école-maison, des activités éducatives sont proposées toutes les semaines. Les enfants font des exposés oraux en présentant leurs travaux devant les autres enfants du groupe. On fait des sorties, les enfants s’amusent et les parents échangent des trucs.» Sans compter les activités auxquelles les filles participent avec les enfants du village.
L’école-maison de Raphaële s’étend bien au-delà de la jolie classe aménagée dans le sous-sol. «Les conserves, la préparation des repas, le jardinage, font partie de mes projets d’école. On apprend comment la plante pousse, on fait des fractions en cuisinant une recette… Mon chum étant menuisier, il leur montre aussi son savoir-faire. La rigueur, l’observation, la résolution de problèmes, tout ça est intégré», partage la fille de Nathalie Michaud et Janot Gosselin, qui ont respectivement donné des cours de théâtre et le piano à leurs petites-filles.
«Tu peux choisir ta méthode, l’important c’est d’atteindre les objectifs du programme. Et il y a tellement de possibilités! Je peux m’adapter en tout temps selon la situation. C’est ça que je trouve beau. Je veux que mes filles sachent que dans la vie il y a plein de choix. Si t’es pas heureux, tu peux regarder ailleurs.»
Loin d’elle l’idée de dénigrer l’école traditionnelle. «Si une des filles décide d’y aller, bien sûr qu’elle pourra l’essayer. J’ai décidé d’y aller une année à la fois et selon le souhait de chaque enfant individuellement.»
Si elle admet que ses études en éducation spécialisée et en enseignement lui servent en tant que parent-éducateur, Raphaële insiste pour dire que ce choix de vie est accessible à tous. «Il y a beaucoup d’entraide dans les groupes d’école-maison. Il faut juste être prêt à y mettre du temps. À partir de là, il y a beaucoup de ressources pour nous venir en aide, dont l’Association québécoise pour l’éducation à domicile qui est là pour épauler les parents intéressés», termine-t-elle.
Anne, Rose, Marie, Raphaële et Laura.
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