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Tarifs douaniers: la «guerre» de Trump mise sur pause

Tarifs douaniers: la «guerre» de Trump mise sur pause - Rémi Tremblay : Actualités

La menace de Donald Trump d’imposer par décret des tarifs douaniers de 25% sur toutes marchandises canadiennes entrant aux États-Unis, dès le 4 février, ne tient plus. Lundi, au terme d’un entretien téléphonique entre le président américain et le premier ministre Justin Trudeau, le président américain a retardé d’un mois l’application des mesures tarifaires, amenant le Canada a repoussé d’un mois ses contre-mesures. Soupir de soulagement chez les manufacturiers exportateurs, ici en région.

Chronologie d’une guerre commerciale en préparation. La première salve de tarifs douaniers tirée par le président américain touchait tous les produits canadiens entrant aux États-Unis d’une taxe de 25%. À l’initiative du député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, le milieu d’affaires en Beauce s’était mobilisé à la mi-janvier avec la mise en place d’une cellule économique visant à mieux se préparer en prévision de l’entrée en vigueur des tarifs décriés comme une déclaration de guerre commerciale menée à l’encontre d’un pays allié. Plus de 50% des entreprises de Beauce exportent du côté des États-Unis. Parmi les sièges sociaux qui y sont établis, on en compte dans les secteurs de l’acier, de l’alimentation et du bois. Au terme de la première rencontre de la cellule économique, les élus beaucerons ont convenu de tout faire pour sensibiliser les négociateurs canadiens aux particularités économiques de leur région.
Du côté de la MRC du Granit, une grande majorité des industries manufacturières présentes sur le territoire exportent vers les marchés américains. Ce qui représente un fort pourcentage de leurs chiffres d’affaires. «C’est certain que les industriels sont nerveux, soutenait la conseillère en développement industriel à la MRC, Guilaine Beaudoin, quelques jours avant la signature du décret, samedi. Au cours des dernières semaines, j’ai pris le pouls et les préoccupations de nos industries exportatrices relativement aux menaces de tarifs douaniers. J’ai aussi eu des discussions avec la conseillère de Investissement Québec International et nous avons mis tout en œuvre pour les supporter dans la préparation de plans de contingence vis-à-vis cette menace, aider à trouver de nouveaux fournisseurs, de nouveaux marchés, d’abord vers le Canada et l’Europe, mais cela nécessite temps et ressources.» Avant le 1er février, entrepreneurs et organismes économiques travaillaient sur des conjonctures. Le jour d’après sur des contre-mesures.


Dans la MRC, aucun organisme n’a jugé pertinent de mettre en place des conférences ou tables de travail en préparation pour la bataille. À la Société d’aide au développement de la communauté Région de Mégantic, le directeur général Marc Cantin faisait cette réponse à l’Écho: «Nous n’avons pas été interpellé par notre député François Jacques à faire partie d’une telle cellule. Sans nier les impacts potentiels des tarifs sur notre tissu économique, surtout dans le secteur manufacturier et du bois, je doute un peu des réels effets d’une telle démarche sur la décision de Trump.»
 
La menace allumée et aussitôt éteinte
Le décret Trump prenant effet le 4 février confirmait l’imposition, pour une durée indéterminée, de tarifs douaniers de 25% sur tous les produits canadiens importés aux États-Unis, y compris le bois, et de 10% sur les produits énergétiques tels le pétrole et le gaz. Le décret prévoyait une clause selon laquelle, si le Canada réplique en imposant des tarifs à son tour sur les produits américains, les États-Unis (lire Trump) se réservent le droit d’augmenter les tarifs encore davantage.

Quelques heures après cette signature, la réplique du Canada était annoncée en deux temps. Dès le 4 février, des tarifs douaniers de 25% sur un premier groupe de 1200 produits «Made in America», incluant les produits de beauté et de soins pour la peau, importés à hauteur de 3,5 MM, les oranges de Floride, les électroménagers et appareils domestiques (3 MM$). Dès le 22 février, un deuxième groupe de marchandises additionnelles en provenance des États-Unis, pour une valeur de 125 MM$.
Pour sa part, le gouvernement du Québec réagissait en annonçant le retrait, dès le 4 février des produits américains des tablettes des succursales de la Société des alcools (SAQ) de tous les produits américains.
 
Tafisa au jour le jour

À ses derniers jours en poste comme président-directeur général de l’entreprise Tafisa, Louis Brassard, s’était préparé au pire. En entrevue téléphonique avec l’Écho, lundi matin, il a reconnu être «un peu dans l’incertitude», comme n’importe quel fabricant canadien dans son domaine, le panneau. «Nous, on prépare dès demain (mardi) des expéditions qui sont prévues pour les États-Unis. La mécanique, exactement comment ça s’applique, c’est pas clair. Dans un premier temps, on va la refiler (taxe de 25%) au client. On va peut-être ajuster en cours de route, mais ça va bouleverser toutes les chaînes logistiques. Nos clients américains vont probablement regarder pour d’autres fournisseurs qui auraient des coûts moins élevés que les fournisseurs canadiens qui doivent charge une taxe additionnelle. Il y a aussi les représailles canadiennes qui peuvent nous faire mal.» Au moment de l’entrevue, personne ne savait qu’un délai d’un mois serait accordé par un président imprévisible.
 
Tafisa dirige 45% de ses ventes vers le marché américain. «Nos clients, à leur tour, vont vendre pas mal aux États-Unis, alors quel pourcentage de notre production au total a comme destination finale les États-Unis? C’est plus de 50% certainement de nos produits qui, soit en panneaux soit sous forme de meubles, est expédiée aux États-Unis.»

Dans son premier mandat, débuté le 20 janvier 2017, Donald Trump avait, d’entrée de jeu, imposé des tarifs sur l’acier, l’aluminium et le papier, entre autres produits, mais le dirigeant de Tafisa s’en rappelle : «il avait battu en retraite quelques mois plus tard. On ne connaît pas l’avenir, mais on prend ça un peu au jour le jour. On veut suivre la situation de près.».

Louis Brassard rappelle que l’usine Tafisa a été implantée à Lac-Mégantic, «parce que c’était près du marché américain. C’est donc un marché important et même essentiel pour nous.» Vendre ailleurs au pays? La plus grande usine de panneaux en Amérique du Nord a besoin du marché américain, d’autant plus, dit-il que «le Canada ne consomme pas assez de panneaux pour qu’on réoriente toutes nos ventes américaines vers le Canada.»

Mesures et contre-mesures auraient fait des «victimes» des deux côtés de la frontière. Travailleurs et consommateurs en première ligne de front. L’épée de Damoclès reste suspendue.


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