Promotion sur les chargeurs et excavatrices

Trump, l’atrabilaire

Dans le dictionnaire, atrabilaire signifie bile noire, homme irritable et « coléreux ». On ne peut mieux dire.


C’est reparti : le maître chanteur en remet une couche. Nos premiers ministres se sont d’abord excités comme des poules pas de tête avant de se ressaisir, mais pour combien de temps? Ils m’inquiètent; nous comptons sur eux, mais on les sent vaciller. Avez-vous remarqué que ce sont d’abord les femmes qui se sont tenues debout: Mme Sheinbaum, la présidente du Mexique, et Mme Mett Frederiksen, du Danemark?
 
Ici, rien de plus pressé, la première ministre de l’Alberta est allée offrir «une pipe-line» au phallocrate Trump. Lui qui aime les gens à genoux, les salamalecs, les baisemains, pieds, semelles et autres, pour faire durer le plaisir, a décidé de prolonger le supplice de la goutte, de trente jours. Tout contents d’être contents, certains poussent un soupir de soulagement ou même applaudissent, ne réalisant pas que c’est peut-être pour donner le temps aux industries et aux manufactures américaines de faire leurs réserves de produits canadiens dont ils ont besoin pour faire tourner leurs usines. Quand le tarif de 25% sera en vigueur, le marché américain aura le temps d’absorber le coup et lui, de nous mettre à genoux. Si on maintenait nos exportations à leur cours régulier, ils sècheraient en même temps que nous. Nous aurions alors un rapport de force bien plus puissant que le boycottage.
 
Pendant que nos politiciens font l’inventaire des compromis à venir, certains en profitent pour se remplir les poches. Ils exportent en masse, sans penser à demain. Comme solidarité, on aurait espéré mieux. Pourquoi se serrer la ceinture quand, la crise venue, on peut compter sur le soutien des gouvernements. Souvenez-vous des papiers commerciaux, de la Covid, etc.

On a beau avoir trente jours de sursis, le bully est toujours dans la cour de l’école. Pour que cela finisse enfin, il faudrait que sa gestapo (déportation des immigrants, Guantanamo), après avoir bien rigolé, le ramène à l’ordre et lui dise qu’il dépasse les bornes. Je sais qu’il ne faut rien espérer de ce côté: « qui se ressemble s’assemble. » Quand son entourage jouit d’avantages aussi inopinés que généreux et qu’il goûte au mirage du pouvoir absolu, le cœur comme le bon sens prennent le bord. Comme les miracles n’existent pas -pour ça, il faudrait un peu de bonne foi- nous ne pouvons compter que sur nous.

Il faut que la cour de l’école se mobilise et fasse face au bully. Tout Goliath invincible qu’il s’imagine, si chacun se penche pour ramasser son caillou, je ne parierais pas sur lui. Il ne tombera peut-être pas, mais il sera sonné. S’il lui reste un semblant d’humanité, il prendra le temps d’écouter. Ça nous changera de ses inepties et de ses mensonges : se déclarer de facto propriétaire de Gaza, déporter les Gazaouis pour construire des clubs Med, ne me dites pas que c’est un Musk.

Évidemment, il ne faut pas jeter de l’huile sur le feu parce que les États-Uniens sont et seront toujours nos voisins, parce que Trump est un mauvais moment à passer, une hépatite virale. Comme il ne croit pas au vaccin, ça risque d’être long. Aujourd’hui, ce qui m’agace, c’est notre propre négligence. Après avoir vécu la renégociation de l’Aléna et ses soubresauts où on nous répétait à satiété qu’il fallait à tout prix diversifier notre marché parce que nous l’avions échappé belle, qu’ont fait, depuis huit ans, nos politiciens et nos gens d’affaires supposés être des planificateurs? Les deux sont bien vite retombés dans leurs vieilles pantoufles et repris la routine américaine. On n’a plus entendu parler de missions commerciales ni vu des industriels annoncer de nouveaux marchés. On les soutiendrait bien volontiers et solidairement si on avait la certitude qu’ils ont fait les efforts nécessaires.

Nous ne pourrons jamais nous détacher des États-Unis; mais moins de dépendance nous donnerait une certaine marge de manœuvre. On le constate, les Américains sont conscients de la leur face au marché canadien et ils mettent tout en œuvre pour s’en défaire en cherchant à rapatrier la production sur leur territoire. Si nous ne sommes pas déterminés et fiers, la prochaine attaque sera le coup de grâce. Nous avons des forces : hydro-électricité, pétrole, métaux, aluminium, bois, eau et une bonne dose de débrouillardise. Il ne suffit pas de le savoir, il faut y croire. Ne cherchons pas tant à nous battre contre les Américains qu’à nous construire : le projet aurait quelque chose de plus emballant que de se serrer encore les dents et fesses.
 
Ce n’est pas tant le boycottage qui importe, cyclique par essence, que de se choisir jour après jour. Les produits québécois et canadiens d’abord, autant que faire se peut. Nous maintiendrons ainsi nos commerces et industries; les impôts et taxes récoltés financeraient nos services qui déjà tirent le diable par la queue. Amateur de chocolat, je n’ai pas racheté une seule tablette Cadbury depuis 1977 quand la compagnie a quitté le Québec parce que nous avions voté la loi 101. Si collectivement nous avions été solidaires, quelqu’un d’autre aurait occupé le champ, peut-être des Québécois comme on le voit avec le café William et Faro. Je pense que nous avons un problème de mémoire, à moins que la satisfaction égoïste du JE se balance du NOUS qui assure sa qualité de vie.

Face à la crise annoncée, M. Legault invite les travailleurs à se recycler parce que les chantiers de l’Hydro-Québec auront besoin de main-d’œuvre. Je me méfiais de la froidure de Fitzgibbon, je m’inquiète de la servilité de Sabia. La décision semble prise avant même de lancer la réflexion collective. Comment le premier ministre peut-il songer à saccager la dernière rivière naturelle (Magpie) quand, publiquement, il dit s’inquiéter de l’équilibre écologique et de l’avenir de ses petits-enfants? Un barrage, ce n’est pas qu’un mur de béton jeté dans la rivière, ce sont des installations imposantes, des infrastructures invasives, du déboisement, des chemins, des lignes de transport, des terres inondées et un mode de vie perturbé à jamais, celui des animaux comme celui des humains qui occupent le territoire. Certains rêvent même de réveiller GNL Québec. Si ce n’était pas écologiquement acceptable hier, pourquoi ce le serait aujourd’hui? Nos valeurs semblent bien souples; il est vrai que nous sommes habitués de plier l’échine.

On élit un premier ministre pour sa capacité à prendre des décisions; pourtant, M. Poiliève -hésitant entre l’Alberta et le Canada- par calcul, se montre bien silencieux devant Donald, la menace. S’il ouvre la bouche, c’est pour servir des intérêts partisans ou radoter un « Axe de taxes » lancinant. Il n’a pas l’étoffe d’un chef de l’opposition ni celle d’un premier ministre. C’est un triste politicailleur qui a raté l’occasion de démontrer le leadership que nous attendions de lui. Pour être dans la merde, nous le sommes jusqu’au cou.

Paul Dostie

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