Transports Canada

Y aller ou pas!

L’hésitation du chef libéral Stéphane Dion à sonner la charge de ses troupes pour renverser le gouvernement minoritaire de Stephen Harper lors de la présentation du prochain budget, dans quelques jours, démontre toute l’importance que l’homme politique d’expérience accorde aux enjeux du prochain scrutin, où il mettra sa tête sur le billot. Un échec lui enlèverait toutes ses chances de devenir premier ministre et, en fin stratège qu’il est, selon ses alliés, il doit s’assurer qu’il a toutes les chances de son côté avant de partir en guerre.

Ses tentatives des derniers mois de changer son image publique afin que les électeurs voient en lui un homme capable d’assumer les pleins pouvoirs, n’ont pas convaincu personne.
La remontée de sa cote de popularité repose davantage sur l’incapacité du premier ministre en poste à «vendre» ses politiques «républicaines» de droite à une population plus identifiée aux grandes valeurs libérales, ce qui entraîne les électeurs d’un océan à l’autre dans une réflexion où Stéphane Dion pourrait sortir vainqueur.

L’électorat d’aujourd’hui est à des années-lumière de cette époque où les «bleus» et les «rouges» assumaient leurs couleurs 365 jours par année, aimant détester l’adversaire jusque dans sa tombe. Et seulement là, la réconciliation devenait possible. L’ennemi accompagnait le mort à son dernier repos, avec tous les honneurs et tout le respect qui lui étaient dus. Aujourd’hui, l’électorat est devenu si volatile, si influençable, qu’on comprend Stéphane Dion de prendre son temps. Une mauvaise lecture de l’humeur des électeurs peut couler le Parti libéral à pic dans les limbes de l’opposition, où quatre ou cinq ans de gouvernement conservateur majoritaire prendraient des allures d’éternité!

Les Canadiens et les Québécois peuvent «endurer» un Stephen Harper minoritaire encore quelques mois, jusqu’en 2009. Ce serait sans doute moins pire que le scénario d’une victoire sans équivoque où le premier ministre pourrait diriger le pays à sa guise. Le Canada risquerait fort de devenir un pâle modèle réduit des États-Unis sous Georges W. Bush. Avec des dépenses militaires de plus en plus élevées et des politiques sociales de plus en plus compressées. Se presser à faire tomber le gouvernement ne rendrait service à personne.

Dans un monde utopique, la Gouverneure générale Michaëlle Jean recevrait le premier ministre dans ses appartements, abrogerait le gouvernement et confierait au chef de l’opposition le soin de former le prochain gouvernement, minoritaire il va de soi, pour un court mandat lui aussi, avant le déclenchement des générales dans deux ou trois ans. On épargnerait des centaines de millions de dollars. Mieux, des politiques plus libérales apporteraient un juste équilibre, dans un État qui se veut démocratique.

Mais il n’y a pas de monde utopique. Et les électeurs ne pourront éviter le spectacle des affiches électorales qui obstruent le paysage, les attaques en règle, les discours dans le désert, le flot de promesses, quelques débats de fond et les coups de klaxon le soir du dépouillement.

Oreilles maternelles
La ministre de l’Éducation Michelle Courchesne propose une série de mesures pour redresser le niveau du français dans les écoles. Initiative tout à fait louable autour de laquelle plusieurs de ses prédécesseurs ont aussi senti le besoin de sonner le réveil, avec des résultats plus ou moins convaincants.

Vrai, le français s’écrit de plus en plus mal. Vrai aussi que la tâche des enseignants est de plus en plus lourde et que ce n’est pas leur faute si la situation du français est devenue si alarmante. Les différentes réformes, les différents programmes pondus dans les bureaux du ministère, loin du terrain, ont rendu la langue de Molière plus difficile à maîtriser que le mandarin, même pour ceux dont c’est la langue maternelle.

Règle générale, avant de jeter la pierre aux écoles, il faudrait s’interroger à savoir si les titres ronflants et dénués de toutes nuances des journaux et des bulletins télévisés ne servent pas les démagoges de la politique, prêts à justifier n’importe quelle mesure pour se faire du capital.

Le français écrit n’est pas très riche en vocabulaire et en grammaire, certes, mais que penser du français parlé dans les milieux scolaires et à la maison? Faut-il s’étonner qu’un petit du primaire lance à une surveillante du midi «Aye, toé, mêle toi de tes affaires tabarn...» et que ce qui le gèle bien raide quand la surveillante lui dit d’écrire sur une feuille de papier ce qu’il vient de dire et de porter le billet chez la directrice, c’est qu’il n’a pas la moindre idée de la façon dont ça s’écrit «aye, toé»?

Sa langue maternelle, il l’a appris d’abord à la maison, en écoutant les grands avec ses «oreilles maternelles». Et une fois à l’école, il a répété ce qu’il a entendu. Si le français se parlait mieux à la maison, on aurait de bonnes chances de mieux conserver notre langue que l’on dit si riche et qu’on ne se gêne pas de massacrer à l’occasion. Si on respectait le français à la maison, nos enfants seraient tentés de le faire aussi à l’école.

Pour réagir, Connectez vous Pour réagir, Connectez vous

À lire aussi

  • Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm
    Culture Musique

    Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm

    Claudia Collard / 9 décembre 2025
  • Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
    Actualités

    Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire

    Claudia Collard / 9 décembre 2025
  • Le ­porte-parole de la ­Coalition victime d’intimidation ?
    Actualités Sécurité ferroviaire

    Le ­porte-parole de la ­Coalition victime d’intimidation ?

    Richard Vigneault / 9 décembre 2025
  • Brigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
    Culture Littérature

    Brigitte Morin rend hommage à la beauté des mots

    Claudia Collard / 9 décembre 2025
  • L’Épicerie Kios implantée à Audet
    Actualités

    L’Épicerie Kios implantée à Audet

    Richard Vigneault / 1 décembre 2025
Identifiez-vous pour commenter Identifiez-vous pour commenter

0 commentaire

  1. Avis de recherche
  2. Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm
  3. Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
  4. Le ­porte-parole de la ­Coalition victime d’intimidation ?
  5. Brigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
  6. Basketball: Bon début de saison pour le Cadet D4
  7. L’Épicerie Kios implantée à Audet
L’Écho dans la peau
Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm
Recherche d'emplois - Lac-Mégantic
  1. Opérateur(trice) de machine
    Lac-Mégantic
  2. Préposé.e à l'accueil
  3. Employé(e) entretien ménager commercial (BUREAUX)
    Lac-Mégantic
  4. CHAUFFEUR.SE REMPLAÇANT.E
    Lac-Mégantic
  5. Responsable du service de voirie
    Nantes
Répertoire des entreprises