Le Brain Gym: pour optimiser l’apprentissage

Depuis trois ans, Lila Leblond intègre quotidiennement sept minutes de Brain Gym au programme de la journée de ses élèves de troisième année de l’école Sacré-Coeur. Parce qu’elle croit aux bienfaits de cette forme de thérapie éducationnelle. D’ailleurs, des athlètes de haut niveau utilisent la kinésiologie éducative pour diminuer leur niveau de stress avant une compétition. Quelques mouvements simples, destinés à favoriser l’attention tout en réduisant la tension. «Comme enseignante, je cherche toujours des moyens pour aider les enfants à mieux travailler. Pour qu’ils soient mieux concentrés, plus présents dans leurs apprentissages», partage-t-elle. Et si les effets du Brain Gym ne sont pas quantifiables, ceux et celles qui l’expérimentent chaque matin d’école n’en font que des éloges.

Pour cette étape, Aryanne et Gabriel sont chargés d’animer les exercices de Brain Gym. En confiant cette responsabilité aux élèves, leur enseignante peut ainsi corriger au besoin un mouvement mal exécuté.

Pour se calmer, sont notamment indiqués les mouvements croisés ou encore la position de Cook. Debout, yeux fermés, mains et jambes croisées, cette dernière permet de créer une bulle pour se détacher des bruits ambiants, diront certains élèves qui l’ont même expérimenté à la maison. Une écolière privilégie les points positifs – un massage au milieu du front- avant d’entreprendre des travaux dans une matière où elle éprouve plus de difficulté. En plein travail, dira un compagnon de classe, rien de tel que les bracelets pour détendre les doigts fatigués. Si un malaise des yeux se fait sentir, des mouvements circulaires permettent de les relaxer dira une autre élève. L’éléphant, ou «8 couché» optimise quant à lui l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

La liste de bienfaits décrits par les élèves de la classe de Lila Leblond est presqu’aussi longue que les 28 membres qui la composent. Le Brain Gym, ou kinésiologie éducative, permet de commencer la journée dans le calme et donne de l’énergie pour la poursuivre. Comme sa pratique dépasse les murs de l’institution d’enseignement, elle permet de recharger les batteries après une journée scolaire ou simplement se calmer après une dispute avec ses frères…
Développée par Paul Dennisson, un spécialiste en développement de l’enfant, la kinésiologie éducative s’appuie sur 80 années de recherches en thérapie éducative et autres spécialités de la croissance. Les mouvements utilisés permettraient à ses utilisateurs de libérer leur habileté innée d’apprendre et de fonctionner au maximum de leurs capacités.

Mis au fait de cette méthode lors d’un atelier offert aux enseignants alors qu’elle oeuvrait à l’école de Nantes, Lila Leblond a choisi, en 2005, de suivre une formation en Brain Gym donnée à Montréal par l’Institut de kinésiologie spécialisée du Québec. Depuis, c’est sur une base régulière que ses élèves en bénéficient pour commencer leur journée.

Si des progrès ont été remarqués chez certains de ses élèves, Lila Leblond n’est pas en mesure d’attribuer ces améliorations aux sept minutes d’exercices quotidiens. «Ça peut dépendre d’un ensemble de facteurs. Les effets du Brain Gym ne sont pas mesurables mais les exercices font en sorte qu’on se sent mieux. C’est un outil de plus pour aider les élèves alors pourquoi ne pas s’en servir?», soulève celle qui enseigne depuis 20 ans en plus d’avoir auparavant occupé la fonction d’éducatrice spécialisée.