Piopolis: une plaie en périmètre urbain qui fait jaser!

Le paysage naturel dans lequel baigne depuis toujours le village patrimonial de Piopolis, aux abords du lac Mégantic, vient de subir une transformation extrême au cours des derniers mois. Les promoteurs du développement domiciliaire La Vieille Forge, propriétaires d’un domaine de 65 acres situé au sud du village, ont procédé à une coupe sévère du couvert forestier sur le promontoire, mais aussi tout le long de la falaise donnant sur la 263, entre Piopolis et Woburn. Une situation qui suscite bien des commentaires.

«Les normes d’abattage ne s’appliquent pas dans un développement résidentiel en zone urbaine», répondent d’une même voix le maire Marc Beaulé et le préfet de la MRC du Granit, Maurice Bernier. Déjà en zone blanche, le secteur voué à accueillir 48 nouvelles résidences répond à toutes les normes d’aménagement, d’où la difficulté pour les élus municipaux de condamner la coupe à blanc, très visible de l’autre côté du lac.

Le président de l’Association pour la protection du lac Mégantic, Jean Roy, ne cache pourtant pas son inquiétude. Dans une lettre adressée au maire Beaulé, celui-ci écrit: «Suite à la lettre d’opinion de M. Pierre Olivier, publiée dans l’Écho de Frontenac, l’Association pour la protection du lac Mégantic s’inquiète quant à l’impact du projet domiciliaire sur l’environnement et plus spécifiquement sur le lac. Est-ce que toutes les études environnementales et géologiques ont été effectuées? Et si oui, pourraient-elles être publiées? Est-ce que la municipalité se tient responsable derrière le promoteur de tout impact environnemental sur le lac? Un tel projet, si près du lac, demande une extrême précaution. Nous espérons, à l’Association, que les décisions prises par le conseil reflèteront votre souci de l’environnement et n’hypothèqueront pas l’avenir du lac.»

«Est-ce que la loi actuelle a trop de faiblesses? Nous, on va sûrement s’impliquer dans ce dossier-là, parce que ce n’est pas vrai que le développement domiciliaire va se faire au détriment de l’environnement», ajoutait-il, dans une entrevue à l’Écho.
Jean Roy a pris connaissance de l’adoption par le ministère des Transports d’un nouveau mode d’entretien hivernal sur la portion de la route 263 qui longe le lac Mégantic. La réduction d’importantes quantités de sel, «dans une approche de développement durable» de l’aveu même du Ministère, peut-elle être compromise par l’effet d’érosion de la falaise située à une trentaine de mètres à peine de la rive du lac?

Autre sujet de préoccupations, les égouts du nouveau développement domiciliaire. En séance régulière du conseil de Piopolis, lundi soir, le maire Marc Beaulé s’est montré catégorique. «Il appartiendra aux gens de procéder à une étude de caractérisation du sol. Chaque maison devra posséder son propre système d’égout, en respectant toute une série de mesures. Ces études devront être produites et approuvées par notre inspecteur des bâtiments avant d’obtenir les permis nécessaires.»