Piopolis se charge d’entrer dans l’ère de la haute vitesse

L’accès à internet haute vitesse, un enjeu d’actualité pour le milieu rural, pourrait être disponible dans les moindres recoins de Piopolis dès l’été 2009. Des citoyens ont pris le dossier en main et ont constitué une coopérative de solidarité de communication qui pourra bientôt, en partenariat avec le fournisseur Câble Axion, offrir à ses membres le service de large bande, les signaux de télévision et la téléphonie par câble. Une municipalité enfin branchée d’un bout à l’autre de son territoire!

«On s’enligne sur le modèle de fonctionnement de Saint-Robert-Bellarmin», convient le maire Marc Beaulé, lui-même membre du comité provisoire de la Coopérative de solidarité SolCom Piopolis, qui vient d’entrer, la semaine dernière, dans sa phase de recrutement. Avec un potentiel de 125 membres, la coopérative espère obtenir une réponse similaire à celle de Saint-Robert, fondée en 1997, et qui rejoint aujourd’hui plus de 90% de son marché local.

La moitié des citoyens de Piopolis est déjà desservie par le réseau de Câble Axion qui s’étend le long de la route 263. Mais le câblodistributeur privé n’aurait pas la capacité financière d’investir lui-même et surtout de rentabiliser les 300 000$ que nécessite le branchement des résidences à travers tout le réseau de rangs ceinturant le village.

Marc Beaulé, qui fait équipe avec entre autres André St-Marseille, Guy Bellefleur et Julie Cloutier, s’intéresse au dossier depuis plus de trois ans. «L’internet haute vitesse est devenu une nécessité, reconnaît-il. Cela permet à chacun d’être un citoyen actif dans sa communauté. Prenez les sites des gouvernements, ils sont trop lourds à télécharger sur le service de base. C’est vraiment archaïque comme outil de communication. Cela nuit autant aux entreprises, qu’aux travailleurs autonomes et aux citoyens!»

L’utilisation de la fibre optique, de préférence au système de micro-ondes, paraît la mieux adaptée aux particularités géographiques du territoire de Piopolis. «Elle semble aussi la plus prometteuse», insiste Marc Beaulé.

La réalisation du projet s’appuie sur l’obtention de subventions de différentes sources: le programme des communautés rurales branchées du gouvernement du Québec, la part du fédéral, l’aide du Pacte rural via la MRC du Granit, le CLD, la SADC et la CRÉ, la conférence régionale des élus. Dans le scénario envisagé, Québec et Ottawa verseraient 260 000$, incluant une participation de 40 000$ d’Investissement Québec.

«Aussitôt qu’on recevra leurs réponses, nous allons engager des négociations avec Bell et Hydro pour pouvoir utiliser leurs poteaux. Ces négociations durent normalement entre un et trois mois. Je rêve de pouvoir installer le service dès cet été!»
Le maire compare cette opération au foisonnement des petites compagnies de téléphone au siècle dernier, créées pour étendre à tout le milieu rural un service essentiel qu’un grand réseau comme celui de Bell, une compagnie qui recherchait la rentabilité avant tout, ne pouvait garantir. Il existerait déjà au Québec une vingtaine de coopératives de communications calquées sur le même modèle.

«C’est une formule gagnante! La coopérative opère un réseau de câble distinct du câblodistributeur privé dont il est le client. Et pour nous, les trop-perçus sont retournés aux abonnés membres!»

Une entreprise privée de La Guadeloupe serait appelée à exécuter les travaux d’installation du câble et le branchement à la résidence des abonnés membres.

Chaque membre est invité à souscrire des parts sociales pour une valeur de 100$. Le coût des services serait égal à celui qui est demandé aux utilisateurs de la grille tarifaire de Câble Axion.