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Gérald Fillion devant la Chambre de commerce
Gérald Fillion s’est efforcé de bien résumer les grands enjeux du Québec, au sortir de la crise financière qui a secoué toute la planète. Ici, en compagnie de Michel Duval, directeur de la Caisse Région-Ouest-de-Mégantic, et Guy Gagnon, directeur de la Caisse des Hauts-Cantons.
«Il nous faut des projets qui marchent!»
Au sortir d’une grave crise pour laquelle les différents gouvernements de la planète ont dû injecter au total 5 000 milliards de dollars en fonds publics pour freiner la chute de tout le système financier, où en est le Québec? Le vieillissement accéléré, avec 14% de sa population qui est âgée de plus de 65 ans, à l’heure actuelle, un chiffre appelé à doubler d’ici 2050, aura un impact important sur les finances publiques, dans un État qui figure parmi les plus écrasés par les impôts et les taxes en Amérique du Nord. Les institutions financières ont permis un endettement trop facile, alors que près de 60% des Québécois n’ont pas de régime collectif de retraite. La bonne nouvelle? Le Québec a les ressources et le génie pour créer de la richesse, croit le journaliste Gérald Fillion.
Natif de Lambton, celui qu’un sondage mené auprès des Québécois a déjà élevé au rang de journaliste économique le plus respecté, ne pouvait que se sentir comme chez lui, vendredi dernier, lors d’un midi-conférence à la Salle des Chevaliers de Colomb de Lac-Mégantic, organisé par la Chambre de commerce Région de Mégantic. Devant un parterre composé majoritairement d’acteurs économiques du milieu, le journaliste de Radio-Canada et RDI a préféré aborder les principaux enjeux et défis qui s’offrent au Québec, plutôt que trop s’attarder aux quatre dernières années qui ont été très difficiles.
S’efforçant de bien nuancer son propos devant un auditoire accroché à ses lèvres pendant plus d’une heure, dont plusieurs représentants des caisses du Mouvement Desjardins, celui qui fait partie du club sélect des ambassadeurs de la région de Mégantic a exhorté les citoyens à davantage se responsabiliser et à gérer mieux leurs finances.
Sur l’idée d’un régime collectif d’épargne obligatoire, avancée par Claude Castonguay, Gérald Fillion convient que le projet est «critiqué» et «critiquable». «Ce serait obliger les gens à prendre des risques (avec leurs épargnes), parce que la bourse comporte des risques, on l’a vu!» Critiquable, parce que, «selon ce que propose M. Castonguay, cela entrainerait le désengagement de l’État et des employeurs.» Par contre, l’idée d’une caisse de retraite régionale, alimentée par les travailleurs et les employeurs de la région, pourrait apparaître dans le paysage politique, dans un proche avenir.
Petite boutade à l’endroit des banquiers: «Avec les institutions financières, c’était facile d’obtenir des cartes de crédit et de s’endetter. On encourage l’endettement, mais que fait-on pour encourager l’épargne?» Les marges de crédit seraient responsables de 60% de l’endettement des particuliers, a-t-il avancé.
«Comment créer de la richesse? Il faut d’abord favoriser l’éducation, améliorer notre diplomation, encourager une immigration plus forte, encourager les travailleurs à demeurer plus longtemps sur le marché du travail et surtout, la vraie solution passe par une vision d’ensemble afin de créer des nouvelles sources de revenus.»
Une idée qui pourrait faire du chemin, une grande corvée d’électrification des transports publics, des investissements qui se chiffreraient à 7,1 milliards de dollars, dans l’esprit du développement durable. «On est les champions de l’industrie ferroviaire. Bombardier est présent dans tous les grands projets dans le monde, mais rien ici, au Québec. Partout dans le monde on voudrait nous copier. Une réorganisation du transport s’impose», croit le journaliste économique.
Autre question: «Pourquoi le développement éolien se développe au Québec sans stratégie?» Il n’hésite pas à reprocher au Québec de donner ses ressources. Comme l’eau! «Les redevances demandées aux entreprises sont trop basses. Prenez l’eau, à peine 3,5 millièmes de cent sur une bouteille d’eau vendue 1,50$! Nous possédons de 2% à 3% de toute l’eau douce de la planète. Plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et ce sera pire dans le futur!»
Les technologies développées au Québec sont exceptionnelles, rappelle-t-il.
«Maintenant, il faut miser sur la productivité, l’innovation, l’éducation et les infrastructures. Le Québec a des défis importants à relever. Il nous faut des projets économiques qui marchent!»
Très à l’aise dans son métier de journaliste, qu’il n’abandonnerait pas pour faire de la politique, assure-t-il, Gérald Fillion a exhorté le public à bien choisir ses sources d’information. «C’est important pour vous de s’informer et pour nous (Radio-Canada) de bien vous informer. On vit dans un monde d’opinion et l’opinion choque. L’information factuelle est de plus en plus rare!»
Avant de se présenter devant le milieu des affaires, le journaliste a rencontré les élèves des classes de 4e et 5e de la polyvalente Montignac, pour parler, là encore, d’économie et de métier. «Ils sont très allumés», a-t-il commenté sur Twitter à son retour à Montréal.
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