Actualités
Clin d'oeil
Culture
Opinion
Sports
Au Centre Caroline Roy, on apprend à «oser sa vie»
Ose ta vie, toi seul la vivras. Un leitmotiv qui sert de fil conducteur à l’approche biopsychosociale préconisée au Centre Caroline Roy. Dans cette coopérative de thérapie pour personnes dépendantes à l’alcool, la drogue ou le jeu, on vise le développement global de chacun plutôt que d’agir sur un aspect en particulier. Les adultes qui y accèdent sur une base volontaire doivent s’engager pour un programme de 20 semaines, offert dans la spacieuse résidence du Chemin du Domaine Saint-Ludger. Portes ouvertes sur un monde d’une richesse fascinante…
Mardi 6 décembre. Employés, membres du personnel et résidants prennent tous part à l’animation de la journée portes ouvertes du centre codirigé par Caroline Roy. Intervenante sociale, la principale intéressée a œuvré durant une douzaine d’années auprès de personnes dépendantes avant d’ouvrir ce centre, qui en est à sa troisième année d’opération. Le programme de 20 semaines, elle l’a créé en prenant le meilleur de son expérience professionnelle, y ajoutant évidemment sa touche personnelle.
«J’en suis venue à constater que le meilleur moyen pour arrêter la souffrance et la dépendance à toute substance était de sortir les gens de leur milieu. Ainsi, ils peuvent prendre un temps d’arrêt pour faire le point sur leur vie et trouver ce qui nuit à leur bien-être», partage-t-elle en guidant la visite de lieux.
Partout, les gens sont polis et courtois. Les regards sont francs, les mots empreints de sincérité. «J’avais vraiment besoin d’une longue thérapie pour me sentir mieux dans ma peau. Le fait d’être en groupe m’a aussi permis de tisser des liens», dira l’une. «Je crois bien que cette fois-ci sera la bonne, parce qu’ici, avec l’approche psychosociale, on s’occupe de toutes les facettes de la personne», dira une autre, dont les thérapies précédentes se sont soldées par un échec.
Actuellement, 26 personnes résident au centre, qui peut en accueillir une quarantaine. Dès son arrivée, chaque nouveau est jumelé à un parrain ou une marraine qui l’accompagne dans sa familiarisation avec le fonctionnement du centre. Ici, la consommation et la violence sont prohibées sous peine d’expulsion, le respect ayant force de loi. «Quand je suis arrivé ici, je ne voulais rien savoir de personne. C’est parce que je ne m’aimais pas», avoue un des résidants après avoir expliqué le fonctionnement d’une journée type, où chacun doit contribuer aux tâches ménagères en plus d’assumer certaines responsabilités. «Il est important d’apprendre à respecter un cadre de fonctionnement si on veut réintégrer adéquatement la société. Tout est thérapeutique ici!», lance Caroline Roy en souriant.
Après le passage dans la salle commune, où se déroulent notamment les ateliers de groupe, la chef intervenante Marie-Michèle Tardif mentionne que l’étape des affaires sociales, où on doit rapatrier les documents nécessaires pour confirmer l’admission, comporte souvent une lourde charge émotive. «C’est là que la personne réalise vraiment dans quoi elle s’embarque et c’est peut-être la première fois qu’elle se confie à quelqu’un.» Une fois ce premier choc passé, viennent les trois étapes à effectuer, chacune comprenant un plan d’intervention personnalisé.
Première étape: le travail sur les attitudes, le but étant de se connaître vraiment, ce qui est difficile en situation de dépendance. «J’ai découvert que j’étais impulsif, chose dont je n’étais pas conscient lorsque je consommais», partage un résidant. Une fois ses comportements identifiés et acceptés, il est ensuite possible d’apprendre à les gérer. Un processus de huit semaines, suivi de la seconde étape de la thérapie, soit le «grand ménage intérieur» qui permet la libération des émotions. «Ça brasse beaucoup d’affaires», avoue une résidante rendue à cette phase d’une durée de huit semaines.
Le dernier mois de la thérapie, l’étape «réalité», sert quant à lui de préparation au monde extérieur. C’est là qu’on se positionne sur son avenir, sur les liens passés qu’on souhaite ou non maintenir. «J’ai décidé d’aller dans une maison de réinsertion à la fin de ma thérapie car j’ai encore besoin d’encadrement», communique ce jeune homme qui pourra ainsi retourner en société sans assumer des responsabilités qui pourraient mettre en péril des acquis encore fragiles.
Certains choisissent de demeurer au centre après la thérapie pour y œuvrer bénévolement durant quelque temps. Un choix qui permet d’acquérir de l’expérience de travail et un supplément de confiance en soi. «Ensuite, j’ai l’intention de retourner aux études. Avant, je n’avais pas confiance en moi mais maintenant, je sens que je vais pouvoir le faire», partage un de ces bénévoles.
L’acceptation. C’est ce que les résidants reçoivent au Centre Caroline Roy. L’acceptation des autres, certes, mais aussi et surtout l’acceptation de soi. Une richesse qui mène à la confiance, dont on peut percevoir l’étincelle dans chacun des regards.
À lire aussi
-
Culture MusiqueAtmosphère magnétique avec Térez Montcalm
-
ActualitésIrritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
-
Actualités Sécurité ferroviaireLe porte-parole de la Coalition victime d’intimidation ?
-
Culture LittératureBrigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
-
ActualitésL’Épicerie Kios implantée à Audet
0 commentaire
-
Avis de recherche
-
Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm
-
Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
-
Le porte-parole de la Coalition victime d’intimidation ?
-
Brigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
-
Basketball: Bon début de saison pour le Cadet D4
-
L’Épicerie Kios implantée à Audet
-
Nos chemins politiques
9 décembre 2025
-
Tracé et financement : double questionnement
9 décembre 2025
-
Stratégies politiques vieillottes et mesquines
1 décembre 2025
Pour réagir, Connectez vous

{text}