Actualités
Clin d'oeil
Culture
Opinion
Sports
La reconstruction, pour le meilleur et pour le pire
Quatre nouveaux bâtiments verront bientôt le jour à l’avant du Centre sportif Mégantic, totalisant une superficie de 48 000 pieds carrés, correspondant à moins du tiers de l’espace commercial nécessaire, évalué à 160 000 pieds carrés. L’ensemble des besoins serait en partie comblé avec l’ajout d’une portion du secteur Fatima dans le PPU.
Deux mois après la nuit d’horreur, l’heure est à la reconstruction. Bientôt, quatre nouveaux bâtiments seront érigés entre le CSM et la gare patrimoniale pour accueillir des commerces délogés depuis la tragédie. À la Ville, on continue de plancher sur le redéploiement de l’offre de services au moyen d’un Programme particulier d’urbanisme (PPU), dont la vision d’ensemble a fait l’objet d’une présentation publique le 4 septembre. Un plan préliminaire certes, mais qui n’en a pas moins soulevé l’inquiétude chez plusieurs citoyens, qui souhaiteraient retrouver le plus vite possible le cachet unique que revêtait le centre-ville de Lac-Mégantic.
«Nous avons perdu des gens dans la tragédie. Nous avons aussi perdu le cœur de notre ville, plusieurs personnes ont perdu leur emploi. Vous avez été d’une dignité, d’une patience et d’un courage exemplaires. Mais si on croit que le pire est passé, on se trompe. On entre dans la phase de l’«après», où nous avons des choix à faire, individuellement mais aussi comme collectivité. L’ampleur de la catastrophe commande qu’on prenne des décisions pour permettre aux commerces de se relocaliser rapidement, éviter l’étalement et la fuite vers d’autres municipalités», a adressé d’entrée de jeu la mairesse Colette Roy Laroche devant les quelque 700 personnes présentes.
Le concept, présenté pour la première fois à l’ensemble des citoyens méganticois, propose de relocaliser une partie des commerces sur le terrain du CSM dans des bâtiments reprenant l’architecture de celui-ci. Un pont reliera une rue Papineau prolongée à la rue Lévis, afin d’établir un lien direct avec le secteur Fatima, où des propriétaires de grandes surfaces ont déjà annoncé leur intention de s’établir, favorisant en principe la venue de commerces plus petits dans le quartier. Par contre, le centre-ville actuel étant lourdement contaminé, impossible d’y entrevoir du développement à court terme. Et c’est là où le bât blesse.
«Il n’a jamais été question dans votre plan de redonner le centre-ville à la population. J’aurais aimé que cette option soit examinée par le conseil parce que c’est la priorité», considère Pierre Paquet. Résidant du centre-ville avant les événements, il a aussi perdu son frère dans l’incendie du 6 juillet. M. Paquet juge inconcevable de ne pouvoir réintégrer le quartier plus rapidement et qu’un immense parc remplace la reconstruction des bâtiments détruits. C’est aussi l’avis de résidants du boulevard des Vétérans, tant ceux qui ont pu réintégrer leur domicile que les sinistrés de cette artère, qui aimeraient bien pouvoir y habiter de nouveau.
La mairesse Roy Laroche a toutefois spécifié que l’immense espace vert qui figure dans le PPU ne signifie pas que celui-ci sera complètement transformé en parc mais plutôt qu’on ne peut y définir sa vocation actuellement. «On travaille fort pour connaître le plus rapidement possible l’état de contamination de la zone sinistrée. Oui on aimerait pouvoir reconstruire. Mais à court terme c’est impossible. On fait face à une catastrophe épouvantable; la décontamination n’est pas une opération qui peut se faire en un mois.» Selon Paul Benoît, qui représentait le ministère de l’Environnement lors de la rencontre, même la meilleure technique de décontamination existante nécessiterait une année de travaux.
Le profond attachement au centre-ville de Lac-Mégantic a été largement partagé dans l’assistance massée au gymnase du CSM. La peur que la modernité des futurs condos commerciaux constitue une perte comparativement au cachet chaleureux qui était propre à la rue Frontenac a maintes fois été soulevée.
L’importance de préserver le côté historique et de redonner vie à cette artère principale a aussi fait l’objet d’une suggestion du citoyen Jean Labbé: remplacer le bureau de poste actuel, grandement affecté par l’explosion, par une construction semblable à l’ancien, édifice patrimonial tombé sous le pic des démolisseurs dans les années 70, le tout financé par le gouvernement fédéral.
Même si l’émotion était palpable, la rencontre de trois heures s’est déroulée dans le plus grand civisme, aux antipodes de la grogne anticipée. Une phrase du pompier André Laflamme peu avant la clôture de l’assemblée : «L’âme d’une ville, ce n’est pas ses bâtiments. Ce sont les gens qui l’animent.»
À lire aussi
-
Culture MusiqueAtmosphère magnétique avec Térez Montcalm
-
ActualitésIrritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
-
Actualités Sécurité ferroviaireLe porte-parole de la Coalition victime d’intimidation ?
-
Culture LittératureBrigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
-
ActualitésL’Épicerie Kios implantée à Audet
0 commentaire
-
Avis de recherche
-
Atmosphère magnétique avec Térez Montcalm
-
Irritants et enjeux de sécurité du transport ferroviaire
-
Le porte-parole de la Coalition victime d’intimidation ?
-
Brigitte Morin rend hommage à la beauté des mots
-
Basketball: Bon début de saison pour le Cadet D4
-
L’Épicerie Kios implantée à Audet
-
Nos chemins politiques
9 décembre 2025
-
Tracé et financement : double questionnement
9 décembre 2025
-
Stratégies politiques vieillottes et mesquines
1 décembre 2025
Pour réagir, Connectez vous

{text}