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«On veut passer!» ont scandé les manifestants!
Entre 150 et 200 participants ont marché dimanche midi dans le secteur Fatima pour réclamer le droit de passage sur le pont Agnès, interdit à la circulation depuis le 6 juillet dernier. «La prochaine fois, on va être deux et même trois fois plus», a averti l’organisateur de l’événement, le citoyen Richard Poirier.
Brandissant quelques pancartes avec des messages tels «Droit de passage», «Par respect», «Accès par le pont» et «La voie des citoyens», la foule a écouté la consigne lancée par l’ancien chef syndical sur le perron de l’église Fatima, avant le départ de la marche: «Ayez du plaisir à manifester!»
Le groupe, composé de citoyens résidant dans les secteurs Agnès et Fatima, de Méganticois du nord de la Chaudière, mais aussi des gens des municipalités voisines, s’est arrêté à la limite du pont Agnès, bloqué par deux autopatrouilles de la Sûreté du Québec et le personnel de l’agence Garda.
Dans son message aux troupes, Richard Poirier a rappelé la principale revendication: «Il n’y a pas beaucoup de citoyens d’autres municipalités qui auraient attendu sept mois avant de faire une manifestation. Je ne suis pas sûr que beaucoup de municipalités auraient toléré ça. On a fait une manifestation civilisée. On n’est pas des sauvages, mais notre patience a des limites. Qu’est-ce qu’on veut ? On veut traverser le pont !» «On veut passer», ont scandé les manifestants.
Dans la foule, un couple d’entrepreneurs. Bernard et Louise possédaient le service de nettoyeurs, rue Frontenac, face à l’hôtel de ville. L’immeuble à logements est toujours là, à quelques pas du pont, debout sur un sol non contaminé, a appris Bernard. Depuis la tragédie, aucune indemnité ne leur a été versée, sauf le chèque de 5 000$ aux entreprises évacuées. Il pourrait se passer encore des mois avant qu’ils soient fixés sur les possibilités qu’ils regagnent leurs locaux ou les montants qui leur seraient versés en cas d’expropriation. D’ici là, aucun autre revenu à part les salaires qu’ils se versent comme travailleurs autonomes. Répondant à l’urgence de rétablir le service qu’ils offraient à leurs clients, les deux copropriétaires de Nettoyeur Moderne ont dû installer leurs bureaux dans leur résidence, rue La Fontaine. Dans le secteur Fatima. Résultat, perte de 75% de leur chiffre d’affaires. Principal obstacle, l’obligation pour les clients de se taper la voie de contournement. Pour l’avenir, aucun scénario n’est écarté. Et pourtant, comme tant d’autres entrepreneurs du centre-ville, leur commerce et le revenu des loyers assuraient leur plan de retraite.
La porte-parole du comité citoyen, Marilaine Savard, a également pris part à la manifestation. Les grands absents: aucun représentant de la ville, pas plus que les deux conseillers municipaux du secteur sud, Richard Michaud et Johanne Vachon.
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