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Pas de gain sans douleur!
Lundi soir dernier (12 mai), j’ai assisté à la réunion extraordinaire du conseil de ville concernant l’entente de principe à respecter pour le futur acquéreur du chemin de fer. Lors de cette réunion, on devait nous présenter les clauses de cette entente et nous annoncer sa signature. Or, à la toute dernière minute, la compagnie aurait changé une clause, compromettant ainsi les exigences de la municipalité. La signature de l’entente a donc été reportée et les discussions devaient être poursuivies.
Puis, une période de questions et de commentaires s’en est suivie. Nous avons entre autre appris que le train ne pouvait circuler sans transporter de matières dangereuses puisque la compagnie acquéreur de la MMA n’aurait pas la rentabilité souhaitée si elle devait abandonner le transport de ces dites matières, qui représentent un très haut pourcentage des marchandises transportées. L’entente se baserait donc, selon ce que l’on a pu en déduire, sur le respect de conditions de sécurité strictes ainsi que sur la promesse d’une étude de faisabilité d’une voie de contournement ferroviaire (et non sur la promesse de construire cette voie). Nous avons aussi appris que advenant le cas où aucune entente n’était signée sous peu, le transport ferroviaire cesserait rapidement son activité à Lac-Mégantic, causant ainsi la perte éventuelle de plus de 845 emplois. Voilà la réalité dépeinte lors de cette soirée.
Cela dit, il est vrai que le train est un facteur déterminant pour l’économie de la ville. Je veux être claire sur le fait que je n’ai rien contre le chemin de fer. Je serais la première heureuse de savoir que le train peut circuler sans le transport de matières dangereuses. Je serais même pour le fait que le transport de voyageurs reprenne. Ce serait une belle alternative écologique au transport routier. Mais à ce jour, les conditions permettant ce type de transport ne sont pas réunies. Je n’ai jamais entendue parler d’importantes réparations effectuées sur la voie ferrée. Cette voie qui, comme plusieurs reportages l’ont démontré, est en piteux état. Les règles de sécurité auraient aussi dû être révisées et resserrées sur l’ensemble du réseau, ce qui, à ma connaissance n’a pas été fait de façon satisfaisante.
Par cette lettre, j’aimerais amener cette réflexion: rien n’est acquis sans effort ou comme dit le proverbe «Il n'y a pas de gain sans douleur ». Quand on parle de réinventer la ville, je crois que l’on doit réfléchir à comment la réinventer sans le chemin de fer, puisque le train ne semble pas pouvoir circuler sans les dites matières dangereuses. Les potentiels emplois qui seraient perdus pourraient être recréés en amenant dans la ville une industrie de développement durable ou une compagnie de recherche sur les énergies vertes. Ces même futurs chômeurs pourraient peut-être même être subventionnés pour créer eux-mêmes de tels commerces. Ce ne sont là que quelques-unes de mes idées. La population en a certainement encore des dizaines.
Par cette tragédie, Lac-Mégantic a engendré un mouvement national de questionnement sur le transport ferroviaire. Certaines villes ont même déjà adopté des lois concernant ce type de transport. Si nous, à Lac-Mégantic, lâchons prise ou encore si nous nous assouplissons quelque peu, comment voulez-vous que le reste du monde nous suive?
Nous aurions pourtant l’occasion d'être précurseurs et de changer les choses en faisant passer, pour une fois, l'humain avant l'argent...
C’est peut-être une utopie direz-vous. Mais certaines actions qui semblaient utopistes jadis se sont déjà réalisées aujourd’hui.
C’est en voyant plus loin et en changeant notre regard que nous pourrons changer le monde. Madame la mairesse, vous avez toute la population derrière vous. Avec votre aide et votre appui, réinventons la ville, réinventons la VIE!
Julie Lafontaine
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