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Une pétition... parce qu'ils sont tannés d'être pauvres!
Le Comité Tanné(e)s d’être pauvre a lancé mardi la pétition La pauvreté ça tue dans les locaux de l’Ensoleillée. Ici, Diane, Maryse, Patricia, Sylvain, Denise et Stéphanie. (Photo Claudia Collard)
«Moi chu tanné d’être pauvre!» Cette phrase lancée par Sylvain lors d’une rencontre à l’Ensoleillée a donné le coup d’envoi à un mouvement de mobilisation au sein des membres fréquentant la ressource alternative en santé mentale. Rien de moins qu’une pétition réclamant la possibilité d’être actif sur le marché du travail sans se faire couper l’aide sociale, pétition qui sera déposée à l’assemblée nationale le 26 avril.
Le Comité Tanné(e)s d’être pauvre a procédé au lancement de la pétition dans les locaux de l’Ensoleillée. En clair, on demande que les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi puissent gagner la différence entre leurs prestations mensuelles de 937$ et le seuil de faible revenu, établi à 1893,33$ par mois, sans être pénalisés. À l’heure actuelle, un revenu supplémentaire maximal de 100$ par mois est autorisé pour conserver le plein montant de sa prestation. Une situation propre à maintenir les personnes concernées en situation de pauvreté.
Déjà qu’ils ne sont pas bénéficiaires de l’aide sociale de gaité de cœur, les membres du Comité Tanné(e)s d’être pauvre comprennent mal que d’un côté, on reconnaisse leurs limitations et contraintes liées à leur santé et que de l’autre on leur demande de fonctionner comme si ces limitations et contraintes n’existaient pas. La réalité, c’est que plusieurs d’entre eux ne peuvent travailler à temps plein en raison de leur condition. La réalité, c’est qu’un emploi à temps partiel les priverait de leurs prestations d’aide sociale, contribuant du même coup à leur appauvrissement.
Par ailleurs, le Comité déplore que les programmes d’intégration socioprofessionnels existants ne leur permettent pas de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Ces plateaux de travail, pour lesquels ils sont rémunérés 5$ par jour, ne leur procurent pas un salaire convenable. «Je n’approuve pas le fait que les autres puissent gagner plus que moi pour des tâches similaires», «C’est frustrant de voir que les heures productives que je suis en mesure de faire ne sont pas rémunérées équitablement», «on n’est pas reconnu à notre juste valeur pour les heures qu’on est capable de faire», a-t-on pu entendre lors de la lecture de témoignages anonymes.
À cela s’ajoute une mauvaise compréhension de ce que vivent les personnes ayant des problèmes de santé mentale. «Je constate que dans les cas de problème de santé physique, les personnes se font offrir une tâche plus légère dans leur milieu d’emploi. Mais en santé mentale, on n’a pas cette opportunité.» «Je reconnais tous les avantages de travailler, mais le marché du travail actuel répond difficilement à mes capacités. Je sais que faire 40 heures, je redescendrais. Quand t’es serré pis que t’arrive pas, c’est pire qu’une dépression.»
Les membres du Comité ont partagé leur réalité avec le député provincial Ghislain Bolduc qui s’est engagé à déposer la pétition devant l’Assemblée nationale.
Intitulée La pauvreté tue, la pétition se trouve actuellement sur le site internet de l’Assemblée nationale et via le lien disponible sur la page Facebook de l’Ensoleillée. Des copies prennent également place dans les locaux de la ressource (4663 rue Dollard), aux Soupapes de la Bonne Humeur, au Centre des femmes, à la Maison de la famille, à la Ressourcerie et au CSSS du Granit ainsi que dans certains dépanneurs de la région.
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