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La culpabilité de l’abondance
La semaine dernière, c’était la première fois que j’utilisais une partie du magot que la tragédie m’avait «rapporté». Je déménage sous peu, et je désirais m’acheter des meubles pour garnir ce nouvel appartement.
Je n’avais jusque-là jamais dépensé quelques sous du montant qui m’avait été confié, et cela me faisait sentir plus que coupable: j’avais l’impression de ne pas «mériter» cet argent et que d’autres personnes en avaient davantage besoin. L’idée de l’utiliser pour moi-même pesait lourd sur mes épaules et ma conscience, et il était clair que je devais changer ma philosophie là-dessus, car jamais je ne pourrai me sentir bien avec la décision de dépenser tous ces bidous que je ne désirais même pas en partant et que je voulais me débarrasser depuis longtemps. Tout comme vous, cela me rappelle des souvenirs affreux ou même des touristes arrogants qui ne se gênent pas pour piétiner nos terrains pour «observer la catastrophe».
En dépensant l’argent qu’on m’a confié, la tête haute, j’ai pris une décision importante pour mon futur à Lac-Mégantic: je n’ai plus envie de revivre de façon constante les moments de la nuit tragique: c’est assez! Ma vie ne sera pas souffrance éternelle, et chaque parcelle de Lac-Mégantic qui apparaît dans ma vie ne doit plus être synonyme de tragédie. Pourquoi devrais-je, à chaque fois que le nom «Lac-Mégantic» est prononcé, baisser la tête en signe de défaite? Pourquoi devrais-je me sentir coupable de dépenser l’argent qui m’a été remis en juste cause, dans un arrangement légitime? Pourquoi devrais-je me sentir coupable de me choisir moi, de choisir mon bonheur, ma santé et ma pérennité? Je ne crois pas au hasard dans la vie, et il m’apparaît clair que cet événement a pour but d’améliorer la perception que j’ai de moi-même. J’ai le droit de me choisir et de ne pas abandonner mon sort au fatalisme.
Il faut rebondir dans la vie, sans quoi, à 80 ans, on se rendra compte qu’on aura vécu 80 fois la même année. C’est comme si on écoutait 80 fois le même film plate parce que de savoir la fin nous sécurise. Sans risque, sans nouveauté, sans éclat, la vie nous paraîtra toujours pénible, quoiqu’un peu sécure. Mais pourquoi ne pas choisir un nouveau scénario dès aujourd’hui? Et comme personnage principal du film: vous! En effet, nous avons la chance d’être au cœur même de notre réussite, et je vous invite dès maintenant à vous choisir et à profiter de l’abondance qu’on vous a octroyée. Les parcelles de Lac-Mégantic sont en vous et on vous attribue l’honneur de recharger l’énergie de notre belle ville. En vous choisissant, vous prenez également la décision de participer à la reconstruction psychologique de la ville. Ce ne sont pas les briques et le bitume qui engendrent la grandeur d’un territoire, mais bien tous ces habitants. Vous choisir, c’est aussi choisir Lac-Mégantic! Reste qu’il y a toujours le choix de rembobiner la cassette et de revoir «La tragédie de Lac-Mégantic» pour une 81e fois…
Alexandre Mongeon
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