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Combler les postes: offensive tous azimuts

Lui-même issu de l’immigration, l’industriel Gilles Pansera participe aux efforts du milieu pour recruter de la main-d’œuvre parmi les nouveaux arrivants au pays.
«Le plus grand obstacle au développement des entreprises demeure le recrutement de la main-d’œuvre. Et ce problème-là risque de devenir encore plus criant, jusqu’à compromettre l’avenir.» Dans sa peau de chasseur de têtes depuis déjà trois ans, Maurice Bernier ne s’en cache pas: tous les secteurs d’emplois, au privé comme au public, sont passés en mode recherche, en multipliant les actions et en raffinant leurs méthodes.
Tant pour les ouvriers en usine que pour les postes de cadres dans la fonction publique municipale, la recherche de la perle rare est partout devenue à la fois intense et difficile. Davantage en région, loin des milieux universitaires, où le bassin de candidats potentiels y est réduit. Toujours à l’affût pour répondre aux besoins de ses clients, Maurice Bernier l’avoue: les méthodes de chasse aux talents se font de plus en plus raffinées. Et pour cause: «Les bons candidats sont déjà en emploi. Ceux qu’il nous faut convaincre sont ceux d’entre eux qui cherchent une nouvelle façon de travailler, un nouveau milieu de vie. Et c’est justement la qualité de vie en région qu’il faut leur vendre!»
Munis de leurs diplômes, les ingénieurs, la main-d’œuvre spécialisée, les cadres de haut niveau, tous se laissent courtiser, attendant l’offre pas nécessairement monétaire qu’ils ne pourront pas refuser.
Peur de Trump?
Les travailleurs d’usine ne sont pas pour autant une espèce en voie de disparition. «En région, 40% des emplois se trouvent dans le secteur manufacturier. On va toujours avoir besoin de ces travailleurs», insiste le chasseur de talents. Le nouveau président américain Donald Trump a beau semer la controverse, décret sur décret, ses démarches pour rapatrier les emplois en Amérique auront l’effet escompté dans son pays: les emplois manufacturiers augmentent et le chômage diminue!
Mais, de ce côté-ci de la frontière, comment envisager le développement des entreprises et les projets d’implantation si la main-d’œuvre nécessaire n’est pas au rendez-vous? L’industriel Gilles Pansera se montre confiant. «Actuellement, on assiste à une évolution dans le secteur industriel. On utilise de plus en plus des services de haute technologie, de plus en plus l’intelligence artificielle, des équipements de plus en plus sophistiqués qui permettent de diminuer les tâches manuelles, jusqu’à l’utilisation des algorithmes de données. Mais le secteur industriel aura toujours besoin d’humains, c’est sûr!»
Dans une situation de rareté de main-d’œuvre, la pire chose pour une entreprise, c’est le roulement de son personnel. Priorité à la qualité de l’environnement de travail faisant en sorte que l’employé n’aura pas la tentation de regarder ailleurs. «Il y a le sentiment d’appartenance qu’il faut arriver à créer, la longévité des emplois à encourager. Ici (chez Panolite), j’ai un employé de 70 ans, à temps partiel, qui fait du très bon travail.»
Les organisations de travail qui réussissent le mieux à s’en sortir ont mis en place des structures au niveau des ressources humaines et favorisé l’intérêt des jeunes à venir en relève à une main-d’œuvre vieillissante.
Avec des programmes tel le Défi Carrière, qui sollicite énormément d’efforts et de ressources de la part de nombreux organismes et d’employeurs qui mettent de l’argent dans l’aventure exploratoire, Gilles Pansera s’est retrouvé il y a quelque temps dans la grande mosquée de Montréal où 150 curriculum vitae ont été remplis pour répondre à des besoins dans des entreprises de Lac-Mégantic. Début janvier 2017, on comptait 23 candidats issus de l’immigration en emploi localement. «Ce sont des petites victoires, mais c’est signe qu’on est sur la bonne voix», insiste Gilles Pansera, pleinement conscient de la tâche à laquelle fait face la communauté d’accueil.
«Il faut se mettre dans la peau des gens qu’on invite à venir nous rejoindre. Il n’y a pas beaucoup de monde qui veut venir à un endroit où il y a eu une catastrophe comme la nôtre. Il est bien venu des gens d’autres régions du Québec pour nous aider à reconstruire, mais ils n’étaient qu’une minorité. Il faut continuer d’envoyer des messages positifs. À mon humble avis, ça va prendre une génération pour tout reconstruire et relever le défi qui nous attend. On va y parvenir en travaillant fort. Et dites-vous que les immigrés qui viennent se réfugier au Québec ont connu bien pire, avec les bombes, les guerres!
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