Une page blanche?

La nouvelle mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, n’a pas perdu de temps. Moins de 24 heures après le verdict populaire, aucune trace de fatigue malgré une longue campagne. Lundi, photo de groupe pour bien montrer que les sept élus, pas seulement elle, allaient très vite s’atteler au boulot. Mardi, réunion de famille, histoire de mieux se connaître. Puis, ce sera l’assermentation et la préparation en vue de la toute première séance publique le mardi 21 novembre. Prise de photos avec les membres de la famille, signature du Livre d’or, puis allez hop, le travail commence!

Novembre, en politique municipale, n’est surtout pas le mois des morts, mais plutôt celui des grandes espérances, des grands casse-tête, des brassages de chiffres, des priorités à établir, d’un ton à donner pour faire sa marque!

Si une page vient d’être tournée, la prochaine n’est pas blanche! Loin de là. En campagne, les sonneurs d’alerte du camp adverse ont mis les choses au clair: pas vrai que les Méganticois vivent au pays de Candy. Il y a bel et bien urgence en la demeure. La dette qui dépasse les 40 millions de dollars, des taxes foncières élevées, un budget municipal qu’il faudrait réduire davantage, des règlements d’emprunt qui totalisent plus de 63 millions, des conditions de travail pour les employés qui doivent être renégociées en 2018, une caserne d’incendie à construire, l’avenir d’une ancienne scierie à trancher une fois pour toutes, un centre-ville à promouvoir.

Une population à réunir, une confiance à rétablir, une transparence à garantir et une attitude plus convaincante à adopter face à un gouvernement fédéral qui, disons-le clairement, a abandonné Lac-Mégantic en pleine relance.

Petite parenthèse, notre ministre des Transports, Marc Garneau, a connu une belle carrière comme astronaute. Il est même devenu un spécialiste de mission avec trois voyages vers la station spatiale internationale. J’imagine qu’en montant à bord de la navette, il avait chaque fois pleine confiance aux ingénieurs qui, au sol, assuraient sa protection. Pour qu’il n’ait pas à lancer: «Houston, nous avons un problème!» Et s’il l’avait fait, j’imagine que les gens à Houston auraient tout tenté pour solutionner le problème et le ramener les deux pieds sur terre. Mais les fonctionnaires de Transports Canada, contrairement aux ingénieurs de la NASA, ont droit à l’erreur. Tellement! Je pense que Marc Garneau ne leur aurait pas confié la préparation de ses voyages dans l’espace!

Bon, je m’égare! Sans doute parce que j’aurais souhaité qu’une fois élu, le nouveau conseil de ville pose un premier geste d’éclat, qu’il mette en berne le drapeau du Canada! Un peu à l’image du genou au sol des footballeurs américains. Qu’il le laisse à demi-mât pour exprimer la déception d’une population face au laxisme de son ministre. Et le drapeau du Québec, lui? Pourquoi pas le même sort! C’est peut-être de sa faute à lui si l’administration Cloutier n’a pas été autorisée à présenter publiquement le deuxième rapport d’étape de l’étude d’Aecom, livré discrètement le printemps dernier. Est-ce que la nouvelle mairesse osera le rendre public, sans plus attendre? Il faudra bien que quelqu’un, à Québec, à Ottawa ou à Lac-Mégantic, ait le courage d’admettre une fois pour toutes que la voie de contournement ferroviaire, faut oublier ça! Québec ne le fera pas, à cause des élections en 2018, Ottawa ne le fera pas, à cause des élections en 2019! Et Lac-Mégantic ne le réalisera pas tout seul!

Tous les candidats ont promis la transparence, en campagne. Ce serait un bon premier test! Qu’on permette aux nouveaux élus de lire le fameux rapport Aecom et de voir ensuite à le transmettre intégralement à la population. Pas de filtre, pas de maquillage, pas de mise en scène pour les kodaks! Pas de défilé de ministres ni de sous-ministres! Pas de déchirage de chemises ni de crise de larmes devant les caméras de télé !

Il faut toujours laisser la chance aux coureurs quand une administration se met en place. C’est ce que la population a fait, il y a deux ans, quand Jean-Guy Cloutier a fait un retour à l’hôtel de ville par la grande porte. Un travail rigoureux a été fait dans les finances publiques, mais le maire de l’époque se fiait trop sur ses contacts politiques pour régler ce qui empêche encore trop de Méganticois de dormir : le sort réservé à la voie ferrée. Quelle déception ce fut pour Jean-Guy Cloutier de se faire claquer la porte de ceux qui avaient le pouvoir de dire oui ou peut-être! S’il y a eu un manque de courage, il faut regarder du côté d’Ottawa et aussi tourner la tête du côté de Québec.

Je crois en chacun de celles et ceux qui ont été élus, en leur capacité de jugement et surtout à leur volonté de faire de leur mieux !

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