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Un plan, vraiment?
Le Canadien de Montréal a beau manger des raclées match après match, subir les pires humiliations sur les patinoires locale et extérieures les soirs de blanchissage, son directeur général, Marc Bergevin, ne semble pas nerveux du tout. L’équipe ne fera pas les séries? Pis après? Il assure la galerie qu’il a un plan en tête, mais il ne le dévoile à personne. Lui, il sait où il va. Watch me!
Un peu comme le Parti libéral du Québec. À mesure qu’on s’approche du grand rendez-vous électoral du 1er octobre, les députés libéraux en poste sont de plus en plus nombreux à annoncer qu’ils ne solliciteront pas un nouveau mandat. Le PLQ de l’Estrie perd ses piliers: Pierre Reid dans Orford, Karine Vallières dans Richmond, Guy Hardy dans Saint-François. Même dans un château fort comme celui de Mégantic, Ghislain Bolduc n’a pas surpris grand monde quand il a annoncé la semaine dernière qu’il rentrait chez lui pour s’occuper de projets personnels et professionnels. Pas que les simples députés qui quitteront le navire une fois au quai, des ministres aussi.
C’est sans doute la première fois dans l’histoire politique du Québec qu’un parti au pouvoir se vide de ses troupes, tout en jurant, dur comme fer, que la prochaine élection ils vont la gagner! Parole de Jean-Marc Fournier, qui fera la prochaine campagne sur le siège à côté du conducteur de l’autobus de Philippe Couillard. Fournier se retire mais reste dans l’entourage immédiat de son chef jusqu’au soir de l’élection où il pourra rentrer chez lui. Comme si Philippe Couillard avait un plan solide, et secret, pour faire tourner le vent en sa faveur, alors que les derniers mois, les trois dernières années tout a été si difficile. Alors que les plus récents sondages ont été si peu favorables. Alors qu’on constate de plus en plus que le principal ennemi des libéraux a changé de visage. Élection après élection, le scénario habituel positionnait les mêmes vieux ennemis, un face-à-face entre fédéralistes et souverainistes, un match décisif de séries entre libéraux et péquistes bataillant pour la Coupe. Pas cette année!
La CAQ de François Legault a le vent dans les voiles et le PQ du plomb dans l’aile! La possibilité d’un gouvernement caquiste apparaît envisageable à quelques mois du vote, mais en même temps l’histoire devrait nous avoir appris depuis longtemps que la machine libérale est à ce point bien enracinée qu’elle ne s’avouera jamais vaincue. Comme le roseau!
J’ai perdu 2$ à l’élection de 2014. L’argent de la mise a atterri dans la poche de Ghislain Bolduc. J’avais gagé avec lui que le PQ rentrerait dans Mégantic. Ghislain était sûr du contraire! J’avais cru bien naïvement que l’effet Pauline jouerait en faveur de la première ministre, elle qui s’était collée pendant des mois à la reconstruction de Lac-Mégantic. Une véritable gifle qu’elle a encaissée madame Marois. J’aurais aimé avoir une occasion de rejouer ma mise le 1er octobre, et sans doute que j’aurais encore perdu mon pari!
En 45 ans de métier, j’ai beau avoir couvert 25 élections fédérales et provinciales, plus deux référendums, je suis toujours incapable de sentir où va le vent qui souffle à la hauteur du sol dans les jours, les semaines et les mois avant une élection. Mon baromètre ne fonctionne tout simplement pas. Genre bon pour la scrape!
Le pire, cette année, c’est qu’à part le candidat du Parti Vert, les électeurs n’ont aucune idée de qui va se lancer dans la bataille de l’automne. Qui va vouloir succéder à Ghislain Bolduc? Qui sera assez solide pour porter le flambeau du parti de Jean-François Lisée? Qui va se sentir assez connu dans le comté pour se porter candidat pour le CAQ, en espérant surfer sur une vague?
La grande majorité des électeurs vote pour un parti plutôt que pour son candidat. Est-ce qu’on assistera au jugement dernier des Libéraux si longtemps au pouvoir?
Avec les réseaux sociaux qui prennent de plus en plus de place dans la vie des gens, leur influence risque-t-elle de changer la donne? Est-ce qu’il y a un parti politique plus avantagé qu’un autre dans une campagne si fébrile sur l’Internet?
Les chefs des trois principaux partis politiques jouent leur avenir. Ou ça passe ou ça casse! Chose certaine, un seul des trois va survivre au vote populaire. Les deux perdants seront condamnés à quitter.
En fait, à guère plus de six mois de la générale les questions se bousculent plus sûrement que les réponses. Souhaitons juste que les chefs sauront élever le débat, se montrer dignes et ne pas prendre leur électorat pour acquis. Comme les programmes défendus ont tendance à se ressembler, il arrive de plus en plus qu’un libéral vote pour la CAQ, un caquiste pour le PQ et un péquiste pour… Québec solidaire. Et vice-versa!
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