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Pour un accès sécuritaire du rang 7 à Audet
L’hiver a été difficile, mais le printemps encore davantage pour des résidents du rang 7 dont l’accès à leur domicile est devenu plus qu’un sport extrême, un véritable enjeu de sécurité. Pompiers et ambulanciers seraient empêchés de répondre à une demande d’intervention d’urgence, en raison de l’état alarmant du chemin.
Liliano D’Agosto a fait construire sa propriété au sommet d’une colline du chemin du 7e rang, en 2015. À une dizaine de kilomètres du village. Un petit domaine de rêve entouré de grandes exploitations d’érablières sur des kilomètres à la ronde. «La voie publique est très mal entretenue, non carrossable et très dangereuse pour les usagers et plus particulièrement pour les véhicules d’incendie», affirme ce résident.
L’ancien conseiller municipal revient à la charge pour une deuxième année. «L’an dernier nous avions vécu exactement le même problème, mes voisins et moi. La municipalité devait s’occuper d’améliorer le chemin.» Mais le problème s’est amplifié cette année, au dégel. Sa conjointe Sylvie a vécu des moments d’angoisse en retournant à la maison, un soir. C’était le 26 avril. Il était 23h. Son véhicule est resté enlisé sur la chaussée devenue impraticable. La nuit noire, avec le seul éclairage de son téléphone cellulaire, elle a trouvé l’entrée d’un voisin qui l’a sortie du pétrin en tracteur. Retour à Lac-Mégantic pour être hébergée pour la nuit chez une collègue de travail.
«Est-ce que ça prend une tragédie humaine pour réagir?», se demande M. D’Agosto. Le lendemain de l’incident, l’homme âgé de 75 ans a appelé le bureau municipal pour signaler le problème. Le maire, Jean-Marc Grondin l’a rappelé le dimanche. «Il m’a dit: Liliano, je n’ai pas d’argent, je n’emprunterai pas d’argent, je ne réparerai pas ton chemin ! Et de un, ce n’est pas «votre» argent, et de deux, ce n’est pas «mon» chemin !», lui aurait-il répondu.
Il dit avoir logé un appel à la Sûreté du Québec pour qu’un agent passe le voir. «On se sent abandonnés», a-t-il dit, après avoir fourni son âge. Le policier, à bord de sa camionnette, est finalement allé cogner à sa porte, non sans avoir constaté par lui-même qu’il était impossible pour un véhicule ambulancier et des camions citernes d’emprunter ce seul chemin.
Le vendredi suivant, le même policier le rappelle pour lui annoncer que deux représentants de la municipalité d’Audet vont aller le voir chez lui au cours de l’après-midi, et donc qu’il doit rester à la maison pour les attendre. Ce qu’il a fait jusqu’à l’appel de la directrice générale, à 19h30, pour l’aviser que personne ne pouvait se rendre.
À l’assemblée du conseil, lundi dernier, Liliano D’Agosto est venu bien préparé et bien décidé à garder son calme. Il a eu droit à son temps de parole à la période de questions, mais c’est une autre résidente qui a lu sa lettre, parce que lui-même avait la voix nouée par l’émotion.
«Suite à plusieurs démarches auprès de différents corps publics et n’ayant pas reçu les réponses à ma satisfaction, je viens m’adresser à vous, Monsieur le Maire. Je vous soulève un problème de sécurité qui est de plus en plus alarmant et qui se dégrade d’année en année et si rien n’est fait dans l’immédiat peut provoquer possiblement des sinistres majeurs et même des tragédies humaines.»
Dans son message, il rappelle le mauvais état de la voie publique et l’information obtenue à l’effet que le temps de réponse pour une intervention du service d’incendie «ne répond pas à la norme prescrite à cause de l’état de la chaussée.» Sa question au maire : «Est-il possible que votre administration puisse injecter les fonds nécessaires our l’entretien de ces rues dans les plus brefs délais et de s’assurer de son maintien annuellement?» Une deuxième question: «Est-il possible d’agir avec beaucoup de diligence afin que l’ensemble des résidents se sentent totalement en sécurité, car il y a des familles avec enfants et des personnes âgées et un accident peut arriver à tout moment?»
Une mère de famille peut en témoigner. Mélanie Bégin, a fait parvenir son histoire à l’Écho mercredi matin. «Lundi, le 24 avril en après-midi, mon véhicule s’est enlisé dans un trou de bouette. J’ai dû me faire remorquer pour me sortir de là. J’ai dû sortir par l’arrière de mon véhicule car les portières avant n’ouvraient plus à cause de la boue. La municipalité a refusé de me rembourser la facture de 145$ pour le remorquage prétextant qu’elle avait mis de la signalisation. Un simple cône orange en plein centre de la route étant donné que le chemin n’était plus praticable au centre depuis des jours. La municipalité aurait dû fermer la route ou faire un effort pour mettre un voyage de gravier. Rien n’a été fait. J’y suis résidente depuis 2003 et la situation s’aggrave d’année en année. Je suis une jeune maman de trois enfants et je trouve la situation inquiétante. Une situation inacceptable en 2019!»
Selon M. D’Agosto, le secteur touché par le mauvais état de la chaussée fourmille d’entreprises acéricoles qui fournissent un bon pourcentage de revenus fonciers à la municipalité. Plusieurs de ces entreprises peinent à livrer leurs produits au plus fort de la saison. «C’est leur gagne-pain, le sirop d’érable. Ils travaillent fort à transformer l’eau d’érable qu’ils ne peuvent pas transporter comme ils le voudraient.»
Une visite chez Liliano D’Agosto a suffi au journaliste pour constater que le rang 7, malgré toute la beauté du paysage était un obstacle de taille, autant pour les résidents que pour les visiteurs.
Au terme de la séance du conseil, les citoyens ont reçu l’assurance que la municipalité allait réparer le chemin.
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