Bernard Gélinas et Jean-Marc Gagnon, les deux porte-parole du Défi 2025.
La vague de nouveaux résidents a accéléré la cadence au cours des derniers mois. Si bien que Bernard Gélinas et Jean-Marc Gagnon, les deux porte-parole qui donnent la mesure de la mobilisation derrière le Défi 2025, se montrent encouragés dans l’atteinte de l’objectif, maintenant qu’ils constatent le concert harmonique entre les coups de marteaux et la course effrénée au développement domiciliaire dans les municipalités de la MRC du Granit pour réussir à accueillir et à loger tout ce beau monde qui vient frapper à la porte.
«Les gestes qu’on pose mènent dans la bonne direction», reconnaît Bernard Gélinas. Le doc, apôtre du télétravail, enlève sa blouse médicale pour revêtir celle du recruteur et reconnaître un tout autre effet à la pandémie: «La Covid va laisser des traces qui vont changer notre vie à tout jamais!» Dans son livre à lui, le télétravail n’est pas fait pour diminuer. Il devient un outil de promotion pour encourager le flux migratoire de la ville à la campagne. «Hier, on recrutait des gens pour le travail manuel (en usine), aujourd’hui c’est le professionnel qui s’en vient avec sa job», dit-il, rassuré par la promesse politique que la haute vitesse sera disponible partout sur le territoire dès septembre 2022.
Depuis le printemps 2020, les ventes des maisons ont connu une hausse spectaculaire, les terrains pour la construction domiciliaire trouvent preneurs rapidement et l’engouement se poursuit sans donner le moindre signe que le rythme va aller en s’essoufflant. Le boum immobilier n’est pas exclusif à la ville de Lac-Mégantic. Il se répand partout, dans toutes les municipalités, y compris à Val-Racine où les terrains sont là aussi très convoités. La nature y est aussi précieuse que l’or, recherché à une autre époque au pied de la montagne sacrée.
«Défi 2025 travaille avec plusieurs partenaires pour augmenter la population dans notre MRC et ainsi s’assurer de maintenir une région dynamique en préservant nos services. Nous devons poursuivre nos efforts pour assurer notre développement», d’ajouter Jean-Marc Gagnon. À ses yeux, «la contribution de tous à un accueil humain et chaleureux est essentielle pour offrir une intégration réussie à nos nouveaux arrivants. Ça va d’un simple bonjour quand vous les rencontrez à votre implication active dans le comité d’accueil de votre municipalité.»
Vive la campagne!
Bernard Gélinas ferait un bon agent d’immeuble. Il est déjà un bon recruteur parmi les nouveaux médecins qui répondent à son appel. Selon lui, les chiffres parlent d’eux-mêmes: «Une maison à Montréal coûte en moyenne 400 000$, alors qu’ici, elle revient à 225 000$. C’est beaucoup moins cher pour avoir une belle qualité de vie.» Il sort les chiffres des transactions notariales pour démontrer noir sur blanc cette nouvelle fièvre d’achat de terrains et de vente et achat de maisons, qui composent désormais 75% des actes signés dans les bureaux des notaires, particulièrement depuis septembre 2020. Dans tous les villages aux alentours, on assiste à une implication des gens d’affaires et des élus.
Un retour du balancier historique, après plus d’un siècle d’une fuite de population vers les grands centres. La tendance au niveau du flux migratoire est entrain de changer. «Notre seuil migratoire l’an passé est de +167. Et cette année, on s’attend à ce que ça va exploser. Les gens vont continuer de cogner à la porte», prévoit-il.
À Lac-Drolet, une quinzaine de logements ont été mis en construction. Partout, le besoin de revitaliser les milieux se fait criant. «C’est même critique», disent les deux porte-parole qui lancent un appela la mobilisation générale, même auprès des propriétaires de maisons «semi occupées» qui pourraient être tentés de monter dans le train, plutôt que de le voir passer, en transformant certaines pièces en chambre ou logements.
Pourquoi choisir Mégantic plus qu’ailleurs en Estrie ? «Nous autres, ce qu’on veut, c’est être les meilleurs, les plus beaux et les plus fins. Et pourquoi pas, les plus séduisants ?» Le doc Gélinas trouve réponse à tout. Même à la question qui tue: est-ce que les grands chantiers de la ligne d’interconnexion Appalaches-Maine et de la voie de contournement ferroviaire vont causer un problème en terme de disponibilités d’hébergement des travailleurs ? «Il faut voir ça comme un défi supplémentaire, le genre de défis plaisants qui sont aussi de belles opportunités d’affaires. Alors, retroussons-nous les manches!»
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