Si aucune relève ne se manifeste, l’Ancrage du Granit fermera ses portes le 31 mars.
Fondé en 2017, l’Ancrage du Granit accueille des personnes en situation d’itinérance, offrant à coût modeste un hébergement sécurisé. Aujourd’hui, le besoin est toujours présent et l’organisme à but non lucratif arrive presque à boucler son budget. Mais l’essoufflement du personnel et des membres du conseil d’administration est tel que la ressource fermera ses portes le 31 mars prochain si aucune relève ne se manifeste. Son fondateur, Sylvain Nadeau, lance un cri du cœur.
Qui sont ces gens qui logent à l’Ancrage? «On accueille des personnes qui n’ont pas de domicile fixe, qui ont perdu leur logement où qui le perdent de façon répétitive pour diverses raisons», explique M. Nadeau. Celui qui occupe également la présidence du conseil d’administration de l’Ancrage informe que les itinérants passent souvent inaperçus dans la région. Avant que la COVID-19 entraine un resserrement des mesures sanitaires, le centre commercial le jour et l’urgence de l’hôpital la nuit faisaient pour certains d’entre eux office de logis.
Au cours des deux dernières années, l’organisme ayant pignon sur la rue Champlain a accueilli 45 personnes sans abri ou à risque de le devenir. En plus de la Sûreté du Québec, la clientèle de l’Ancrage est notamment référée par le CLSC et les centres de désintoxication. Les résidents doivent venir de la région granitoise et respecter certaines règles, dont celle de ne pas consommer de drogue ou d’alcool sur place. Bien que l’hébergement soit la plupart du temps temporaire, certaines personnes y résident de façon plus permanente. Les lieux sont aussi ouverts aux travailleurs temporaires.
À l’heure actuelle, l’Ancrage reçoit une subvention de quelque 440$ par semaine. Cette aide couvre une partie des salaires des employés, afin d’assurer la coordination de l’organisme et la garde permanente des lieux. À ces revenus s’ajoutent ceux des loyers perçus pour les dix chambres (incluant chacune une salle de bain, la cuisine étant commune à tous) répartis aux deux étages supérieurs et des deux bureaux du rez-de-chaussée. «Il manquerait environ 5000$ pour boucler le budget et je pense que ce serait assez facile d’aller chercher ce montant. Il faudrait toutefois de l’argent supplémentaire si on veut faire du développement. En plus, le propriétaire du bâtiment nous a accordé une baisse de loyer. Mais on est au bout du rouleau, d’où cet appel à l’aide. Je voudrais que la communauté s’approprie ce projet, que des gens se manifestent s’ils se sentent interpellés. Si des gens proactifs se joignent à nous, je suis même prêt à rester. C’est notre bébé, on ne peut pas le laisser mourir comme ça.»
Cet appel à l’aide lancé par Sylvain Nadeau c’est aussi celui des gens hébergés à l’Ancrage, aux prises avec des problèmes psychosociaux, ayant peu de ressources financières et un réseau parfois inexistant. On leur offre un milieu de vie, de l’écoute active, bref une forme de vie sociale. «On veut donner encore une chance à l’organisme avant de dire qu’on ferme les portes. J’ai toujours pensé que les choses arrivent comme elles doivent arriver. Je fais confiance. Si ça ne fonctionne pas, nous pourrons dire qu’on a fait tout ce qu’on pouvait», termine M. Nadeau, invitant les personnes désireuses de s’impliquer au sein de la ressource à contacter l’Ancrage au 819 583-0558.
{text}