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Rassemblement d’appui aux élus de Frontenac
Près de 200 personnes ont participé, le 10 juillet, à une mobilisation citoyenne contre le tracé de la voie de contournement ferroviaire tel que proposé. «Les citoyens de Frontenac sont contre et, aujourd’hui, on veut montrer l’appui des citoyens au conseil municipal. Depuis le début, on prêche pour la demi-voie», d’expliquer le maire Gaby Gendron.
Le rassemblement s’est tenu le long de la 204, en face du croisement avec la 161, à quelques dizaines de mètres de l’endroit où devrait passer éventuellement la voie de contournement ferroviaire, à travers champs. La plupart des participants portaient une affiche où l’on pouvait lire les revendications citoyennes : entre autres «L’eau potable c’est de l’or», «train + eau= Catastrophe» et «500 victimes collatérales».
Au micro, juché à l’arrière de la camionnette municipale, le maire Gendron a tenu à rappeler qu’à l’origine, sa municipalité était «pour la voie de contournement ferroviaire si elle était bien faite!» Sous-entendu, si le tracé ne présentait pas de menace pour la sécurité d’approvisionnement en eau de ses résidents, ni ne causait préjudices à ses citoyens. Les réponses de Transports-Canada n’ont pas apaisé les craintes, loin de là. «En février (2022), j’ai su de source sûre que deux voies de contournement seraient construites depuis le pont la rivière Chaudière, et non pas une seule. Et personne n’a démenti cette information.» L’emprise réclamée par les promoteurs a doublé et même triplé en largeur à certains endroits.
La menace pour les puits d’eau potable lors de la phase des travaux est réelle, confirme le maire. «Ils vont creuser et dynamiter 100 pieds dans le cap, à certains endroits. Notre crainte c’est que 100% de nos résidents sont connectés sur des puits d’eau potable. On a demandé des garanties pour la qualité de l’eau, on en a obtenu sur deux ans. Après deux ans, ils nous disent que ce sera aux citoyens de prendre des recours contre le CP (Canadien Pacifique).»
L’idée même d’un recours potentiel contre le CP, au moment où la compagnie ferroviaire se défend, avec une armée d’avocats, de toute responsabilité en rapport à la tragédie du 6 juillet 2013 n’inspire pas la confiance.
L’information sur le projet n’est pas accessible en son entier pour le maire de Frontenac. «Depuis un mois et demi, les études du rapport hydraulique sont sorties, mais ils ne veulent pas nous les donner.»
En avril 2022, la municipalité de Frontenac a mis fin à son appui envers le projet. Le maire Gendron n’en continue pas moins de prendre part aux discussions avec les autorités gouvernementales et ses collègues Daniel Gendron à Nantes, et Julie Morin à Lac-Mégantic, sauf qu’il a été prévenu des conséquences. «Je me suis fait dire que je me peinturais dans le coin, et de plusieurs couches. Lundi passé, à 8h, il y avait une réunion des trois municipalités. J’ai reçu l’invitation au bureau municipal la veille à 19h30. Quand j’ai pris connaissance de l’invitation, lundi matin en entrant au bureau, c’était déjà trop tard. Ça ne prend pas un bac en politique pour comprendre qu’ils ne voulaient pas que je sois là!»
Productrice et citoyenne engagée, Yolande Boulanger n’est pas naïve. L’octogénaire en entend des vertes et des pas mûres. «J’ai entendu dire qu’un conseiller de la ville (qu’elle ne nomme pas) ne comprenait pas pourquoi je me battais contre la voie de contournement. Que j’étais à la veille de mourir et que tout cela ne servirait à rien. Et bien, je fais ça pour être fière de moi. Et sachez que mon grand-père est mort à 96 ans!» Ses adversaires devront donc prendre leur mal en patience!
Surtout qu’elle est à la veille d’envoyer à l’Office des transports du Canada, l’organisme à qui revient de donner ou non le feu vert au projet de voie de contournement, un dossier qu’elle est entrain de monter sur les puits du Chemin du barrage.
Au micro, ce jour-là, arborant un message clair: «Trudeau, touche pas à mon eau», elle aura un bon mot pour le grand responsable du dossier au ministère des Transports, Luc-Alexandre Chayer, qu’elle a elle-même guidé sur ses terres, là où doit passer le train. «Luc-Alexandre Chayer, je l’aime quand même bien, il m’écoute!»
Et c’est là le grand dilemme. Au fil des années et des rencontres, un respect sans doute mutuel s’est développé entre la militante du «gros bon sens» et le fonctionnaire. Le message de la municipalité de Frontenac est clair.
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