La Banque alimentaire a doublé la superficie de son magasin et de l’espace destiné à l’entreposage.
L’inflation, qui affecte particulièrement la hausse des denrées et celle des loyers, a des impacts notables sur les plus démunis, qui peinaient déjà à boucler leur fin de mois. En plus de la clientèle régulière, les demandes d’aide ponctuelles ont doublé à la Banque alimentaire du Centre d’action bénévole (CAB) du Granit. Preuve que l’inadéquation entre dépenses et revenus est une réalité qui touche plus de gens qu’avant.
«Habituellement, les dons amassés grâce à la Guignolée (fin novembre) permettent à la Banque alimentaire de répondre aux besoins jusqu’au mois de décembre de l’année suivante. Cette année, il ne restait plus rien en octobre», expose Vicky Ménard, directrice générale du CAB du Granit.
Pour réapprovisionner la Banque alimentaire, quelque 9000$ en denrées ont été achetées à l’extérieur, la seule épicerie actuellement en opération à Lac-Mégantic ne pouvant fournir à la demande. Et si des palettes de denrées, provenant du Maxi pour l’instant fermé, sont par la suite venues garnir les tablettes, il n’en demeure pas moins que les dons réguliers d’invendus provenant de cette épicerie sont pour l’instant absents.
Le conflit chez Maxi a également un impact sur le coût du panier d’épicerie, les prix étant plus bas qu’au Métro, même si on note des hausses dans l’ensemble du domaine de l’alimentation. «J’ai l’impression que si le Maxi ne rouvre pas, ça va être plus difficile après les Fêtes. Noël ça coûte cher, il y a les comptes de cartes de crédit à payer en janvier… Il y aura peut-être une hausse des demandes», partage Guylaine Roy, coordonnatrice à la Banque alimentaire du Granit.
Pour satisfaire aux normes et augmenter la fonctionnalité des lieux, la superficie de la Banque alimentaire a été augmentée, permettant tant au magasin qu’à l’entrepôt d’avoir deux fois plus d’espace qu’avant. «L’agrandissement, c’est un peu aussi pour prévenir la demande, surtout avec la récession prévue en 2023. On va avoir de la place pour stocker les denrées et bien desservir la MRC du Granit; on est là pour ça», assure Mme Roy.
Le manque d’appartements abordables, couplée à l’offre grandissante d’unités de location à court terme, augmente d’autant la pénurie. Forçant plusieurs à se loger à un coût supérieur à leurs moyens, entrainant un manque à gagner qui n’était pas présent avant. Expliquant en partie l’augmentation du nombre de dépannages alimentaires. «Les gens ne font pas des demandes alimentaires de gaieté de cœur. Et combien ne viennent pas à nous, par gêne de demander?», s’interroge Mme Ménard, citant le cas d’un enfant qui les a directement contacté, sa mère n’osant faire le pas. «Les gens n’ont pas à avoir honte d’être dans le besoin. Ici, on est sans jugement.»
À la veille de la Guignolée, la générosité sera-t-elle au rendez-vous malgré l’inflation actuelle et la récession anticipée? C’est ce qu’on verra au terme de la collecte porte-à-porte du 27 novembre et de la Guignolée des médias du 1er décembre.
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