Le député de Mégantic, François Jacques
Aucune annonce n’a été faite avant Noël concernant les 19 millions de dollars que Québec a accepté de redistribuer dans des projets communautaires à Lac-Mégantic. «Les premières annonces devraient être faites avant la semaine de relâche scolaire, fin février 2023», avance le député de Mégantic, François Jacques, dans un premier entretien accordé à l’Écho depuis sa victoire à l’élection du 3 octobre dernier. «Un super beau dossier, mais un dossier complexe», insiste-t-il.
Rencontré à son bureau de Lac-Mégantic, cinq jours avant Noël, le député qui amorce son deuxième mandat, se dit bien conscient des attentes du milieu, depuis que le comité consultatif chargé de formuler des recommandations au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a livré le résultat de ses travaux, en mai 2022. Silence radio depuis, les membres du comité n’ayant même reçu aucun accusé de réception. Il y avait bien chez eux quelque espoir d’une annonce officielle pour décembre, mais les jeux sont faits. «Des choses sont en train de s’attacher et ça a avancé quand même au cours des dernières et des derniers mois. Mais c’est plus compliqué que prévu», laisse entendre le député
Les promoteurs, la plupart étant des organismes sans but lucratif (OSBL), pourraient recevoir une réponse «partielle» pour faire avancer les projets, ajoute le député, sans préciser la nature des projets qui pourraient être parmi les premiers sur la liste à recevoir un premier signal positif. Certains détails restent à définir. «Vous savez, ça ne s’est jamais fait un dossier comme ça!.»
Selon M. Jacques, à Québec, sur les bureaux des fonctionnaires, chaque projet fait l’objet d’une analyse pointue auprès des ministères concernés. Avec des enjeux de contrat, entre le gouvernement du Québec et chaque promoteur dont le projet sera accepté. «Chaque projet va être accompagné d’un contrat», assure François Jacques. Qui signera pour la partie du Gouvernement du Québec? Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette? «Je ne sais pas», confesse le député.
Le député de Mégantic a-t-il perdu des galons et de l’influence au sein de sa formation politique la Coalition avenir Québec, qui forme un gouvernement encore majoritaire pour les quatre prochaines années et qui a fait élire 90 députés sur les 125 appelés à siéger à l’Assemblée nationale? François Jacques rejette cet argument du revers de la main. Autrefois l’adjoint parlementaire de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, le nom du député de Mégantic ne s’est retrouvé sur aucune liste d’adjoints parlementaires et de nouveaux adjoints gouvernementaux nommés par le premier ministre François Legault. Par contre, il a été nommé tout récemment vice-président du caucus pour la CAQ, faisant équipe avec le président Mario Laframboise. Chaque matin des travaux parlementaires, le président ou son adjoint rencontre le caucus de la CAQ et fait état de la situation au premier ministre. François Jacques a aussi été nommé membre suppléant au Bureau de l’Assemblée nationale, où toutes les décisions se prennent concernant les allocations, les dépenses, les achats des députés. «C’est important de s’occuper de tout le monde», dit-il. Parmi ses tâches d’officier à l’Assemblée nationale, celle de remplacer à pied levé n’importe lequel président de commissions parlementaires. «Tout ça va aller dans la réforme parlementaire sur laquelle nous travaillons», dit-il.
Voie de contournement
Dans le dossier de la voie de contournement ferroviaire et de la part que Québec devrait contribuer pour le montant total du chantier, le député Jacques est affirmatif : «On s’est engagé au départ pour 40% de la facture, à un montant maximal de 66,5 millions $.» L’engagement date de l’époque où le projet devait coûter 133 millions de dollars. Pour la suite des choses, quand les prévisions de coûts se sont mises à exploser pour atteindre tout récemment une projection de plus de 900 millions $, Québec est demeuré muet. «Mais il y a toujours des discussions en cours avec le gouvernement fédéral», assure François Jacques. Parmi ses enjeux primordiaux, la sécurité du public, l’acceptabilité sociale et l’approvisionnement en eau. «À ce que j’en sais, Transports Canada aurait sécurisé la Ville par rapport aux approvisionnements en eau. Il n’y a plus de limite de temps pour les mesures d’atténuation concernant la stabilisation de la nappe phréatique.»
À ses yeux, la chose la plus pressante dans ce dossier reste la gare de triage dans le parc industriel de Lac-Mégantic. «Les trains qui desservent nos entreprises le font trois fois par semaine, en montant les trains jusqu’à Sherbrooke. Que nos entreprises soient desservies cinq jours/semaine, c’est ce qui presse le plus.» Est-il optimiste en regard de la réalisation du projet? «C’est un projet du gouvernement du Canada», s’empresse-t-il de répondre.
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