Luc Berthold
Le député de Mégantic-L’Érable Luc Berthold a bien l’intention de briguer un quatrième mandat à la Chambre des communes lors du prochain rendez-vous électoral, au plus tard en 2025. Au terme du congrès conservateur qui s’est déroulé à Québec du 7 au 9 septembre, et à quelques jours seulement de la rentrée parlementaire, prévue pour le 18 septembre, à Ottawa, Luc Berthold se montre confiant que son chef Pierre Poilièvre obtienne une majorité de sièges de la part des Canadiens, et fasse des gains au Québec.
«J’ai encore le goût de continuer», soulève-t-il en entrevue téléphonique avec L’Écho.
À Québec, son chef Pierre Poilièvre a peu parlé des enjeux spécifiques au Québec, mais s’est surtout efforcé à questionner l’utilité du Bloc Québécois. Un discours qui a plu au député Berthold. «Malheureusement, au Québec, on a le Bloc Québécois qui vient jouer un peu le vote refuge pour les gens. Ce qui a fait en sorte que, dans le processus électoral fédéral, le Québec a toujours une présence moins forte même du côté du pouvoir, particulièrement les régions du Québec souvent sous-représentées quand un gouvernement, qu’il soit libéral ou conservateur, prend le pouvoir.»
En vue du prochain scrutin, la formation de Pierre Poilièvre entend bien démontrer aux Québécois la différence entre un vote conservateur et un vote pour le Bloc. «Ils n’ont pas à aller se réfugier (au Bloc), ils ont une alternative à Justin Trudeau. Les Québécois devraient voter pour être mieux représentés au sein des partis qui peuvent prendre le pouvoir, c’est là qu’on peut changer les choses. Ça a toujours été mon opinion de défendre les intérêts du Québec. Le Bloc québécois ne veut pas que le Canada fonctionne, donc de permettre au BQ de détenir une balance du pouvoir, ce n’est pas à l’avantage des Québécois», insiste Luc Berthold.
Il poursuit: «Les gens doivent y penser comme il faut, moi je suis sûr que si au lieu de huit collègues j’en avais 26 , notre voix serait bien plus forte au sein de notre caucus et plus forte aussi dans un éventuel gouvernement. Le message de Pierre Poilièvre concernant le coût de la vie, l’inflation est très entendu partout, même au Québec. Il nous appartient à nous, les conservateurs, de faire la preuve qu’on est une alternative, qu’on n’a pas besoin d’avoir un refuge.»
Ils étaient dix députés conservateurs québécois au lendemain de la dernière élection générale, en septembre 2021, ils ne sont plus que neuf. En septembre 2022, l’ancien lieutenant politique pour le Québec sous Andrew Scheer et Erin O’Toole, le député de Richmond-Arthabaska Alain Rayes, a quitté le parti conservateur pour siéger comme indépendant, au lendemain de la course au leadership gagnée par Pierre Poilièvre. Alain Rayes appuyait un autre candidat, Jean Charest.
Le député Rayes a annoncé en début de semaine qu’il allait quitter la vie politique après son présent mandat. Les conservateurs sont-ils déjà en mode recrutement pour cette circonscription, dont le vote conservateur en 2021 représentait 50% des bulletins de vote? «Ce comté-là, oui, mais je dirais aussi tous les comtés, dont particulièrement les comtés en région. C’est sûr qu’on va mettre beaucoup d’efforts, comme on en aurait mis même si Alain Rayes avait décidé de se présenter comme candidat indépendant.
Au cœur de l’action
La responsabilité de leader adjoint du chef de l’Opposition à la Chambre représente de beaux défis au quotidien pour Luc Berthold. «C’est un travail très intéressant qui me met au cœur de l’action. À tous les jours, on a des rencontres avec le chef Pierre Poilièvre pour parler des priorités de la journée, des principaux enjeux. Je travaille sur la période de questions, quelles sont les questions qu’on va poser au gouvernement dans la journée. Je suis au cœur de tous les processus de consultations sur tous les projets de loi du gouvernement, je dois exprimer mon opinion et écouter l’opinion de mes collègues, pour faire un compte-rendu à l’équipe de leadership de Pierre Poilièvre. Je continue à prendre beaucoup la parole aussi.»
Un avantage d’être aussi visible sur la scène fédérale quand vient le moment d’aborder un dossier comme celui de la voie de contournement ferroviaire. Justement, où en est la dossier? «J’attends toujours une rencontre avec Pablo Rodriguez (le ministre des Transports). Je vais lui réitérer cette semaine une demande, à M. Duclos aussi (le ministre de Services publics et Approvisionnement Canada).»
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