Le sagar, un produit haut de gamme aux visées internationales.
Il était une fois, un produit tellement raffiné qu’il s’est retrouvé dans les somptueux sacs cadeaux remis à la cérémonie des Oscars du 10 mars dernier. Un sucre fin et moelleux dérivé de la sève d’érable. Un mets aux visées internationales, destiné au marché haut de gamme. Le sagar. Conçu et développé ici, par des visionnaires d’ici.
Cette innovation résulte d’une découverte de Yannick Gagné. «On travaillait sur une idée nouvelle, une alternative pour les acériculteurs. À partir du moment où on a noté tout le potentiel de ce produit, notre équipe a mis en branle un processus de recherche et développement, qui a duré trois ans», relate Samuel Busque. En plus de Yannick, l’équipe dont il parle est composée de Francis Carrier, qui possède des érablières à Saint-Honoré et à Saint-Ludger, en plus de lui-même et José Breton, tous deux associés d’Orion Suppliers, une société basée à Lac-Mégantic en charge de la commercialisation et du marketing international.
Accueilli très positivement par des organismes de développement économique locaux, le projet a pu démarrer avec l’ouverture d’un bureau à Lac-Mégantic, lieu où s’est déroulé le travail de recherche, en plus de l’exploitation acéricole à Saint-Honoré. «Notre but avoué c’était de trouver une innovation. On s’est rendu compte rapidement qu’on devait avoir quelque chose de très niché et de très unique, pas seulement dans le produit mais également dans chaque étape accompagnant le projet», partage Samuel Busque.
Si bien qu’en plus des tests sur le produit, consistant notamment à en vérifier ses capacités nutritionnelles, son potentiel de conservation dans divers environnements, des efforts particuliers ont aussi été déployés dans sa présentation. D’où l’apport de l’ébéniste Phillipe Foley pour la fabrication d’un boitier de luxe, de Vilo maroquinerie pour le travail du cuir et de Patrick Guénette (Morphart) pour le montage vidéo. Le talent de l’artiste peintre Patrick Pépin, originaire de Lac-Mégantic lui aussi, sera également mis à contribution pour certains boitiers de présentation. «C’est vraiment l’énergie créatrice et artisanale avec un grand A, où le talent local et vraiment mis en évidence, qui est mis à contribution dans ce projet-là.»
Pour donner une idée du type de marché auquel le produit est destiné, le boitier contenant 7 grammes de sagar qui s’est retrouvé dans les sacs cadeaux des Oscars vaut 1 300$. «Le sagar est particulier, premièrement parce qu’il est blanc alors qu’on a tendance à croire que tout ce qui sort de l’érable est doré. L’autre innovation, c’est sa texture unique en bouche, très soignée. Il n’y a pas vraiment de référence pour en décrire le goût.»
Dans son processus de recherche et développement, l’équipe du Sagar s’est associée au chef Patrick Brouilly, une sommité dans le monde de la pâtisserie. Son verdict: il ne s’agit pas que d’une sorte de sucre, mais d’un mets qui se déguste. D’où l’Expérience Sagar, offerte pour la première fois ce vendredi au Château Frontenac et guidée par le chef Brouilly. «Il y a tout un protocole qui accompagne la dégustation du sagar; un ordre, une préparation, un environnement, des outils qui se retrouvent à l’intérieur du boitier», décrit le copropriétaire d’Orion Suppliers. «Le but c’est d’attirer le corporatif, les grandes sociétés, des événements comme la F1…»
En piste donc... pour la planète!
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