Philippe Bolduc part jouer pro en Europe

Le hockeyeur Philippe Bolduc troque l’uniforme du Saint-François pour celui des Bisons de Neuilly-sur-Marne, en France. Le joueur de centre entend profiter de l’expérience chez les pros pour progresser dans son sport.

À peine vient-il de terminer son CMA à l’Université de Sherbrooke, voilà que le hockeyeur Philippe Bolduc prépare ses malles en prévision de sa première saison chez les professionnels… en Europe. Départ le 12 août à destination de Neuilly-sur-Marne où il rejoindra sa nouvelle équipe, les Bisons, championne de la Division 1 la saison dernière et maintenant intégrée à l’élite française de la Ligue Magnus.

Le joueur de centre de 6 pieds, 185 livres, a connu sa meilleure saison dans la Ligue Nord-Américaine en 2010-2011, dans l’uniforme du Saint-François de Sherbrooke, l’équipe qui a d’ailleurs remporté le championnat, le printemps dernier. En 41 matchs, le Méganticois a marqué 11 buts et fourni 21 passes, pour ainsi se retrouver au 7e rang des meilleurs marqueurs de l’équipe.

«C’est mon coéquipier Louis-Étienne Leblanc qui m’a mis en contact avec l’entraîneur des Bisons, Frank Spinozzi. Il cherchait un joueur de centre», raconte-t-il. Les formalités ont vite été conclues et un logement l’attend à Neuilly-sur-Marne, voisin de la patinoire des Bisons. Son visa de séjour en France l’identifie comme joueur de hockey.

«Le hockey européen est différent de celui que j’ai connu jusqu’à maintenant. Un style moins robuste, sans violence, sur des patinoires plus grandes.» Et pas de bagarre! «J’ai un style de jeu physique, mais je n’ai jamais été un bagarreur», confirme le hockeyeur.

Ce qui l’attend : une saison régulière plus courte, avec 26 matchs au calendrier, auxquels il convient d’ajouter la participation à des tournois tel la Coupe de France. Entre les matchs, disputés le samedi, des entraînements à tous les jours, du mardi au vendredi, le lundi étant facultatif. Très différent de celui qu’il a connu pour le Saint-François, avec une seule pratique par semaine.

Aussitôt arrivé là-bas, un camp d’entraînement «assez exigeant» de trois semaines figure à son agenda, dont une semaine à Chamonix. «On va pouvoir progresser et être en excellente condition physique», assure le sportif.

«Les hockeyeurs canadiens sont très en demande en Europe, précise son père, Denis Bolduc. Le plus difficile, c’est d’être repêché par une équipe et c’est ce qui vient de se produire avec Philippe. Après cette première saison, sait-on jamais, il pourrait recevoir des offres de d’autres équipes, de France ou d’autres pays.»

Le père y voit là une belle leçon de persévérance pour les jeunes du hockey mineur de Lac-Mégantic. «Si tu fais ta job, si tu ne décroches pas et que t’as un certain talent, le hockey professionnel peut t’ouvrir ses portes!»

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé il y a plus de 40 ans avec un autre Méganticois, Bill Turgeon, aujourd’hui âgé de 75 ans. Le joueur du Royal Junior, piloté à l’époque par George Komery, a traversé l’océan pour évoluer chez les semi-professionnels. C’était en 1966-1967. «J’ai joué une saison pour l’équipe de Liège, en Belgique. On s’est rendu jusqu’en finale de la Coupe Spendler, à Davos (Suisse)», se souvient l’ancien défenseur.

«On était neuf Québécois dans l’équipe, dont Pierre Deslauriers, André Boisvert et Gilles Lapointe qui avaient joué eux aussi pour le Royal. On a joué dans neuf pays. J’ai beaucoup aimé ça!», confie-t-il à l’Écho.

C’est l’état de santé de ses parents qui a rappelé Bill Turgeon à la maison à la fin de sa saison, malgré des offres intéressantes sur le vieux continent, autant comme joueur que comme entraineur dans le hockey semi-professionnel.