Non aux paroles blessantes

C'est avec consternation que j'ai lu dans le journal Écho de Frontenac l'opinion signée Paul Dostie, sur les personnes de passage à Lac-Mégantic depuis le sinistre. Votre belle prose ne peut faire oublier le mépris exprimé par des mots comparant les visiteurs à des oiseaux curieux, malveillants et férus de sensation.

Permettez-moi de vous rappeler que la mairesse, dès ses premières présences à la télé, suppliait les gens de ne pas nous laisser tomber, de ne pas annuler leur réservation, nous avons besoin de vous. Combien de fois l'a-t-elle répété?
Cet appel a été entendu et nous avons reçu beaucoup de gens de partout, curieux j'en conviens, tout comme les gens de Lac-Mégantic, ils avaient besoin de voir. Pas vous? Moi si, et combien d'autres gens de Lac-Mégantic devaient voir. Les photos, la télé ne pouvaient remplacer ce besoin viscéral de voir pour assimiler ce désastre.

Cependant, il y a eu un côté positif à ce que vous décriez comme un cirque. Dans l'invitation de la mairesse il y avait ce côté curiosité. Que pouvions-nous offrir de si extraordinaire pour attirer les gens à délaisser ce triste spectacle? L'Astrolab de Notre-Dame-des-Bois? Le lac Mégantic sans l'usage des bateaux retenus à la Marina? Le paysage bucolique du Lac-Drolet? La route de contournement? Le carrefour giratoire et quoi encore? Ces mêmes gens ont encouragé les commerces qu'on pouvait rejoindre, les motels, les restaurants. La contribution de ces gens fait partie des sommes amassées, quelques-uns ont même fait du bénévolat, ont apporté du linge etc. Et c'est votre façon de leur dire merci?

Vous me décevez et beaucoup de personnes qui vous ont lu pensent comme moi. Je vous connaissais comme un homme aimant provoquer mais comme ça, JAMAIS.

Dans votre écrit, nous nous rencontrons sur les dernières lignes seulement en reconnaissant la responsabilité des coupables de ce sinistre.

Jeannine Lachapelle.