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«Free for all» sur le chantier de la zone sinistrée

C’est l’histoire du gars qui voulait faire sa part pour aider au nettoyage et à la décontamination de «son» centre-ville et qui a finalement perdu son job pour avoir posé trop de questions! À d’autres le salaire de 15$ l’heure pour les premiers 40 heures, à temps et demi à partir de la 41e heure et à temps double le week-end. L’ingénieur chimiste de formation était trop curieux, il a été remercié!
Quelques heures seulement après avoir amorcé un premier contact avec l’Écho avec l’intention de partager ses impressions sur le chantier du centre-ville, en quittant la zone à 19h00 son supérieur l’a avisé de ne pas revenir travailler le lendemain. Ses services n’étaient plus requis. «Il m’a dit: tu poses bien trop de questions. T’es clairé!»
«Au niveau de la santé et de la sécurité, c’est l’un des endroits les plus dangereux à travailler actuellement au Québec», n’hésite pas à ajouter celui qui a fait ses preuves chez Rio Tinto pendant cinq ans et dont l’Écho a accepté de taire le nom. Le va-et-vient du trafic lourd, les angles morts, les poussières «probablement toxiques» et les conditions d’hygiène défaillantes pour les travailleurs opérant dans le ground zero, un environnement de travail qu’il ne regrettera pas. Pas plus que l’absence de «culture de travail» et de supervision à l’intérieur du périmètre clôturé, devenu un no man’s land pour quiconque n’est pas accrédité.
«Ça devait pas être mieux en 1920! Les gens embauchés arrivent là et n’ont aucune formation, rien… Une gang de clowns!» Frustré le type? Plutôt amer! Ses premières heures sur le chantier se sont ainsi résumées: «Quatre équipes de quatre hommes, chacun dans son pick-up; on se balade sur le site. Une fois, on a attendu les directives toute la journée, sur le même lieu.»
Qui sont ces travailleurs qui défient le danger, dans une zone à risque élevé de contamination? Ils proviennent, pour la plupart, de la Rive-Sud de Montréal et de la Montérégie. «La firme pour laquelle je travaillais engage des b.s. sans emploi, des parents ou des amis… Un des chefs d’équipe a zéro expérience de travail. La paye est intéressante. Chaque travailleur est facturé à Pomerleau (l’entrepreneur responsable des travaux au centre-ville) deux ou trois fois son salaire. Il y a clairement de l’abus!», insiste l’ingénieur congédié parce que, dit-il, il posait trop de questions au goût de son supérieur.
«Un jour, on a posé des clôtures oranges et vertes. Le lendemain, on a défait les mêmes clôtures pour les remplacer par des jaunes et noires. Et toujours aucun personnel technique sur le site.»
Ses dernières heures de travail ont été occupées à laver des roches, une par une, qui s’entassent près des travaux d’excavation et qui vont servir à boucher des trous. «Ma tâche consistait à laver chaque roche à haute pression. Pourtant, il y avait zéro hydrocarbure. L’eau de la ville dont on se servait a été récupérée sur place et dirigée vers l’usine d’épuration des eaux. On était six gars, les autres fumaient des clopes!»
Le «free for all», résume-t-il. Et il n’a vu aucun membre du personnel de l’hôtel de ville ni du ministère de l’Environnement pour surveiller.
Autres sujets d’inquiétude: dans la zone jaune, les travailleurs ne portent aucun masque et pourtant, certains endroits sont identifiés comme hautement contaminés par des produits toxiques et cancérigènes.
Le témoignage recueilli jeudi soir concorde avec d’autres conversations tenues avec d’autres membres des équipes opérant dans le périmètre clôturé.
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